Identification anthropométrique, instructions signalétiques/34

SECTION B

Description de la forme du nez et de ses dimensions

8. — Le nez est l’organe qui, chez l’homme, concourt le plus à donner au visage d’un chacun son caractère particulier.

9. — Les variétés 1° de forme, 2° de dimensions, présentent de très nombreuses combinaisons, que la langue courante a ramenées à trois ou quatre types faciles à reconnaître, quand les caractères en sont bien tranchés.

Malheureusement les formes intermédiaires, beaucoup plus fréquentes que les formes types, rentrent difficilement dans ces divisions. La méthode de description prescrite ci-après permet au contraire une définition rigoureuse de tous les cas imaginables.

I. — Forme du nez.

10. — Disons d’abord quelques mots sur les parties qui composent le nez.

La racine du nez est cette concavité transversale (A) qui existe toujours plus ou moins accentuée, en haut du nez, entre les yeux, sous la base du front. La partie supérieure du nez est dure et osseuse ; elle a un squelette propre formé par les os nasaux. Les ailes du nez sont ses deux parties latérales qui sont limitées inférieurement par les deux ouvertures des narines et contre la joue, par un sillon plus ou moins arrondi et plus ou moins profond.

Fig. 26.
Fig. 26.

Fig. 26.

Le bout du nez, B, est le point de réflexion du lobule. Le dos du nez est la ligne de profil du nez, A B, depuis sa racine jusqu’à sa pointe.

Le bord inférieur ou base du nez s’étend du bout B au point d’attache C de la narine avec la joue.

11. — On distingue dans le profil du nez : 1° la concavité de la racine ; 2° la forme générale du dos du nez ; 3° l’inclinaison de la base.

12. — 1° Concavité de la racine du nez. Il est répondu à cette rubrique au moyen des mots : très petit — petit — moyen — grand, — très grand, suivant que le profil de la racine du nez décrit une dépression plus ou moins grande, c’est-à-dire plus ou moins profonde, entre les deux parties voisines, front et dos du nez (Pl. 32, nos 5 et 6).

13. — 2° Forme générale du dos du nez. Toutes les formes de dos du nez vus de profil se rattachent à l’un des trois types :

cave[1] ; rectiligne ;
convexe
ou
busqué.

Dans la forme cave, la partie supérieure, qui correspond aux os du nez, descend plus ou moins obliquement en ligne à peu près droite ; puis la partie inférieure, qui correspond au bout du nez, se porte en avant, de sorte que l’ensemble de la ligne présente sur le profil une forme cave (Pl. 33, nos 1, 2 et 3).

Dans la forme rectiligne, le dos du nez décrit une ligne droite de la racine à la pointe (Ib., nos 4, 5 et 6).

Dans la forme convexe, le dos du nez décrit une courbe convexe à peu près uniforme de la racine à la pointe (Ib., nos 7, 8 et 9).

14. — Le nez busqué est une variété du nez convexe. La fraction supérieure de la partie osseuse présente une convexité forte et courte, au-dessous de laquelle le reste de cette portion osseuse devient à peu près droit et se continue avec le bout du nez (Pl. 34, no 3).

15. — Quand la partie supérieure osseuse dessine une saillie plus ou moins forte, mais que le profil de la partie inférieure cartilagineuse, au lieu de continuer cette courbe comme dans le nez aquilin, ou de prendre une direction rectiligne comme dans le nez busqué, s’infléchit en dedans, la forme du dos du nez est dite sinueuse (Pl. 34, no 9). Il en résulte que la direction de la ligne est convexe en haut, et devient concave sous la portion osseuse, pour redevenir nécessairement convexe vers la pointe du nez.

16. — Le nez sinueux doit être considéré comme une variété de l’une des trois formes types précédentes, suivant que l’ensemble de la ligne du dos présente un creux, une direction générale rectiligne ou un coude. Aussi doit-on toujours faire précéder le qualificatif sinueux de l’un des trois termes : cave, rectiligne ou convexe busqué.

Exemple : cave-sinueux ; rectiligne-sinueux ; busqué-sinueux.

Tous les exemples de la planche 34 sont des variétés, soit sinueuses, soit atténuées, des types correspondants de la planche 33.

17. — 3° Inclinaison de la base du nez (Pl. 33). Elle peut être relevée (nos 1-4-7), horizontale (nos 2-5-8), ou abaissée (nos 3-6-9). Ces mots visent l’inclinaison du bord libre des narines, de C en B (Fig. 26), et non celle de la ligne de la silhouette qui s’étend du haut de la lèvre supérieure au bout du nez.

18. — Notre description de la ligne du nez vu de profil s’était arrêtée à la pointe ; l’indication de l’inclinaison de la base en achève le contour.

Exemple : nez cave à base relevée (Pl. 33, no 1) ; ou, pour plus de rapidité, nez cave-relevé. On encore : nez convexe-abaissé (Ib., no 9) ; nez rectiligne-horizontal (Ib., no 5).

19. — De ce que l’emploi simultané de deux épithètes est indispensable, il ne faudrait pas conclure que chacune d’entre elles se combine dans la même proportion avec n’importe quelle autre. Certaines combinaisons s’observent beaucoup plus fréquemment que d’autres :

Le nez cave est d’ordinaire à base relevée (vulgo nez en pied de marmite), tandis que le nez convexe est ou horizontal (nez aquilin), ou abaissé (nez en bec de perroquet), etc.

Par contre un nez concave abaissé est exceptionnel (Pl. 33, no 3).

20. — On aura recours, pour les formes de transition d’un type de nez à un autre, à la méthode dis parenthèses et soulignements déjà indiquée pour la désignation de la couleur des yeux. Le soulignement représentera toujours la forme accentuée, et la parenthèse la forme peu marquée, se rapprochant de la médiane ou moyenne, savoir : de la rectiligne pour la ligne du dos du nez, et de l’horizontale pour l’inclinaison de la base[2].

21. — L’usage de la parenthèse permet de restreindre aux cas strictement exacts l’emploi des qualificatifs médians : rectiligne et horizontal.

Ainsi le no 1 de la planche 34 sera signalé cave relevé ; le no 2 (convexe) relevé ; le no 3 busqué horizontal ; le no 4 (cave) sinueux relevé ; le no 5 rectiligne sinueux horizontal ; le no 6 (busqué) sinueux horizontal ; etc.

  1. Nous appelons cette forme cave, et non concave, pour éviter toute confusion avec la troisième, dite convexe (abréviativement vexe).
  2. Sur les copies de signalement destinées soit au public, soit aux autorités administratives non initiées à ces conventions, traduire la parenthèse par le mot légèrement (légt) et le soulignement par celui de fortement (fortt).