Identification anthropométrique, instructions signalétiques/33

CHAPITRE II

Caractères morphologiques faisant l’objet de rubriques spéciales sur la fiche signalétique.

A. Front. — B. Nez. — C. Oreille. — D. Corpulence (carrure et ceinture).

SECTION A

Description de la forme du front et de ses dimensions (Pl. 31 et 32)

1. — Le front est examiné au point de vue : 1° du degré de saillie des arcades sourcilières[1] ; 2° du degré d inclinaison de sa ligne de profil par rapport à un plan horizontal que l’on supposerait passer par la racine du nez ; 3° de la hauteur de l’extrémité supérieure de cette même ligne au-dessus du même plan ; et 4° de sa largeur appréciée transversalement d’une tempe à l’autre.

2. — Comme pour tous les caractères susceptibles d’être mesurés, que nous allons examiner dans le cours des deux chapitres suivants, il est répondu à la rubrique arcades par l’un des qualificatifs petit, moyen ou grand.

3. — L’inclinaison de la ligne frontale, comparée d’un individu à un autre, oscille de même entre deux extrêmes et pourrait être qualifiée de petite, moyenne ou grande. Néanmoins, pour éviter toute fausse interprétation, on emploiera la progression usuelle équivalente : fuyant, intermédiaire, vertical (Pl. 31, 1re travée horizontale), à laquelle on adjoindra, dans les cas extrêmes, en tête, un très fuyant et, en queue, un proéminent. Ce dernier sera lui-même remplacé par le terme synthétique bombé, pour les cas où la verticalité du front se combinerait avec un certain arrondissement en saillie des bosses frontales (Pl. 32, no 2).

La série ainsi complétée se présente sous cette forme :

Très fuyant — fuyant — intermédiaire — vertical — proémient
ou
bombé.

4. — Quant aux deux rubriques de dimension, hauteur et largeur, il y est répondu, ainsi qu’à toutes les rubriques descriptives similaires sans exception, par la sériation type déjà mentionnée : très petite — petite — moyenne — grande — très grande (Pl. 31, nos 4 a 9).

5. — Certes les fronts fuyants sont presque toujours accompagnés, ou plus exactement déterminés, par une grande proéminence des arcades sourcilières et les fronts droits par la petitesse des mêmes parties. Aussi est-ce moins le volume intrinsèque, anatomique, de l’arcade sourcilière que vise la rubrique y relative que la saillie, la bosse très caractéristique, que présentent un grand nombre de fronts, lorsque le regard de l’observateur suit en descendant le profil frontal (voir comme type d’arcades très grandes Pl. 32, no 1. — Autres exemples d’après la Pl. 31 : nos 2 et 5 arc. petites ; nos 1 et 6 arc. moyennes ; no 4 arc. grandes. — Voir également Pl. 33 : nos 1, 2 et 3 arc. petites ; nos 4 et 5 arc. moyennes ; nos 6, 7 et 8 arc. grandes et no 9 arc. moyennes).

6. — En certains cas, il sera avantageux de distinguer entre la proéminence des arcades, lesquelles, avons-nous dit, reposent directement sur l’emplacement des sourcils, et celle des sinus frontaux qui, lorsqu’ils sont très développés, apparaissent comme une espèce de boursouflure osseuse sur la ligne médiane, au-dessus de la tête des arcades sourcilières. (Comparer à ce point de vue les nos 1 et 3 de la Pl. 32.) La façon la plus simple de prendre note de cette particularité sera de biffer, sur la fiche, la rubrique arc. et de la remplacer par le mot sinus que l’on fera suivre de la lettre g. (abréviation de grand).

1. — On notera aux particularités les cas, assez rares, où le profil du front, sans être bombé proprement dit (qualificatif impliquant la verticalité), décrit néanmoins une ligne courbe prononcée. Ce caractère résulte généralement, comme il est facile de s’en rendre compte, de l’effacement des arcades sourcilières combiné sur un front fuyant avec une certaine proéminence des bosses frontales (Pl. 32, no 4).

  1. On appelle arcades sourcilières la bande osseuse qui sert de support aux sourcils. Au point de vue anatomique les arcades sourcilières font partie constituante de l’os frontal et leur description ne saurait être séparée de celle du front, tandis que les sourcils se rattachent au système pileux (poils, barbe, cheveux, etc.), dont il a été parlé au chapitre des caractères chromatiques, et sur le compte duquel nous reviendrons plus spécialement en analysant les traits caractéristiques complémentaires de la face.