Identification anthropométrique, instructions signalétiques/14

SECTION B

Mensuration de l’envergure (Pl. 6)

17. — L’envergure est la plus grande longueur que puissent atteindre les bras étendus horizontalement en croix. Il est procédé à sa mensuration aussitôt après celle de la taille, sans avoir presque à déplacer le sujet.

Premier temps.

18. — Le sujet, restant adossé au mur, est invité à étendre les bras en croix. L’opérateur, faisant face à la graduation murale, les lui maintient dans cette position en l’engageant, si nécessaire, à se déplacer soit à droite, soit à gauche d’une quantité suffisante pour que l’extrémité du médius vienne buter contre le tasseau d’origine.

Pour ce faire il lui suffira généralement de dire en montrant ce tasseau :

Veuillez toucher là, en ajoutant, aussitôt le contact obtenu : Écartez un peu les jambes, mettez vous à l’aise.

Cette dernière prescription a pour but de corriger la torsion que les sujets, croyant bien faire, ne manquent presque jamais d’exercer sur leurs hanches pour atteindre le tasseau fixe sans écarter ni déplacer leurs jambes, de la position prise précédemment pour la mensuration de la taille.

Or, l’envergure ne saurait être relevée exactement que si le sujet, campé bien d’aplomb sur ses jambes, offre des épaules horizontales.

Deuxième et dernier temps.

19. — Aussitôt ces conditions réalisées, l’opérateur, par un coup d’œil jeté rapidement de gauche à droite, vérifie une dernière fois :

1° Si l’extrémité du médius droit de son sujet n’a pas perdu l’adhérence avec le tasseau ; et 2° si de cette extrémité à celle du côté opposé tous les centres articulaires des poignets, bras et épaules, sont sur une même droite horizontale ; puis, assurant l’immobilité et l’adhérence des bras de son sujet par une légère pression contre le mur (voir Pl. 6), il lit l’indication de la graduation.

Remarques relatives à la mensuration de l’envergure.

20. — Les divergences dont la mensuration de l’envergure est susceptible doivent être compensées autant que possible par l’indication de la voûte de la grande envergure, interprétée de la même manière que pour la taille et notée au moyen des signes v. 1, v. 2, v. 3, etc. que l’on inscrit sur la fiche signalétique à la suite du résultat de sa mensuration.

On a souvent lieu d’appliquer cette correction chez les individus qui ont eu les articulations des bras raidies par suite de rhumatismes, de rachitisme, etc.

Il faut veiller chez les sujets de cette catégorie à ce que les poignets collent autant que possible au mur gradué.

21. — Par analogie avec les prescriptions du paragraphe 15, relatives à la voûte de la taille, toutes les fois qu’il y a lieu de supposer que l’extension incomplète des bras est le fait d’une manœuvre de la part du sujet, on remplace le signe v. par les lettres tr. (tromperie).

22. — Devant une personne qui déclare ne pouvoir ouvrir les bras, le rôle du mensurateur ne consiste pas à découvrir s’il y a vraiment incapacité. Il mesure le plus grand écartement des bras tel qu’il se présente, quand bien même, par suite de la luxation ou de l’amputation de l’un d’eux, la grande envergure se réduirait à la longueur d’un seul bras ajoutée à la largeur des épaules. Mais il a soin d’expliquer à la rubrique note la raison vraie ou supposée d’une correction aussi étendue.

23. — En général toute correction indiquée au moyen des lettres v. ou tr. suivie d’un chiffre supérieur à 2, doit être l’objet d’une note explicative.

24. — Il y a entre l’envergure et la taille une corrélation bien connue : la longueur de l’envergure est en moyenne de 4 centimètres plus grande que la hauteur de la taille. Ces deux indications se vérifient donc mutuellement. Aussi, toutes les fois que l’envergure dictée se trouve être inférieure de quelques centimètres à la taille, ou la dépasse de plus d’une dizaine de centimètres il y a lieu de craindre qu’une faute n’ait été commise, soit pour la première, soit pour la seconde de ces observations et il est prescrit de procéder à un contrôle des deux. Si l’on retrouve les mêmes chiffres qu’en première lecture, on garde trace de cette vérification en ajoutant sur la fiche au chiffre de l’envergure les lettres rv. (mensuration revue, contrôlée, dont on garantit l’exactitude, quelque extraordinaire qu’elle puisse paraître). Il est bien entendu que cette mention implique la REMENSURATION non seulement de l’envergure mais aussi de la taille.

25. — Les lettres rv. peuvent figurer au même titre à la suite de toute autre indication chiffrée ou descriptive toutes les fois que le renseignement sortant de l’ordinaire, soit par sa grandeur, soit par sa petitesse corrélatives, on éprouve le besoin de noter au moyen d’un signe conventionnel qu’il n’est pas le résultat d’une erreur de mensuration ou de copie.

26. — Approximation. L’envergure est la seule des observations anthropométriques qui se lise en centimètres sans juxtaposition de millimètres. Le chiffre inscrit peut donc se trouver de ce fait inférieur de 3 à 4 millimètres à la longueur indiquée par la toise horizontale qui n’est elle-même, graduée que par centimètres. Au-delà du demi-centimètre, on dicte l’unité centimétrique suivante.

27. — Il serait en effet complètement inutile de noter les millimètres pour une longueur dont les divergences de mensuration peuvent atteindre (même en tenant compte des indications correctives) 1 centimètre en dessus et 1 à 2 centimètres en dessous du vrai chiffre, sans qu’il y ait nécessairement faute du mensurateur. Au-delà de ces limites, la faute sera d’autant moins excusable qu’elle sera plus étendue et qu’aucune indication corrective (lettres v., tr., ou note explicative) ne viendra mettre le lecteur en garde.