Idées républicaines, augmentées de remarques/2

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II.

Une ſocieté d’hommes gouvernée arbitrairement, reſſemble parfaitement à une troupe de bœufs mis ou joug pour le ſervice du maître. Il ne les nourrit qu’afin qu’ils ſoient en état de le ſervir, il ne les panſe dans leurs maladies, qu’afin qu’ils lui ſoient, utiles en ſanté. Il les engraiſſe pour ſe nourrir de leur ſubſtance, & il ſe ſert de la peau des uns pour atteller les autres à la charrue.

II.

Le parallele d’hommes vivans ſous un Gouvernement arbitraire avec une troupe de bœufs attelés, a pu très-naturellement ſe préſenter dans l’eſprit d’un homme accoutumé à ſaluer ſes chevaux, lorſqu’il les va voir dans ſon écurie, & qui ne met point de différence entre les facultés de l’eſprit humain & l’adreſſe d’un chien de chaſſe[1].

Auroit-on beſoin d’obſerver que la comparaiſon dont ſe ſert M. D. V. n’eſt pas moins fauſſe qu’injurieuſe à l’humanité.

Un Gouvernement deſpotique ou arbitraire laiſſe aux ſujets la liberté de jouir de quelques avantages qui leur ſont propres ; l’Hiſtoire de l’Empire Turc en offre la preuve.

  1. Dict. Phil. Art. Ame,