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HorizonsEugène Fasquelle (p. 89-90).
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VOLIÈRE


Au soleil, collée aux grillages,
J’aime rester longtemps à voir,
Avant que l’éteigne le soir,
La vie en prison des plumages.

Voici trottiner les fins pieds
Sous les éventails de la roue,
Le cri sylvestre des gibiers,
Le roucoulement qui s’enroue.

C’est l’inouï faisan doré
À la queue aiguë et royale,
Et dont brûle l’œil fixe et pâle
Dans l’or de son chef effaré ;


C’est la mystique tourterelle
Avec son vol de Saint-Esprit ;
C’est la toute ronde perdrix
Couleur de terre et qui rappelle ;

Ce sont les beaux pigeons replets
Posant leur tête sur leur gorge
Pleine de sarrasin et d’orge,
Et s’endormant dans leurs reflets…

Ô vers vous mes mains désireuses
De vos danses, de vos essors,
De vos blancheurs et de vos ors,
Oiseaux, ailes trois fois heureuses !…