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HorizonsEugène Fasquelle (p. 73-74).
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BILLANCOURT


En passant le long des rues,
J’entends la vie, à travers les maisons,
Qui parle, cogne, respire, se remue
Sans qu’on sache bien ses raisons.

Dans une cour, voici qu’un tout petit piaule :
Commencement du mal de vivre, premier cri.
Un rôdeur devant moi marche seul sur Paris ;
L’horizon est barré de noir par ses épaules.

Le rôdeur disparaît, le cri va s’éloignant…
— Oh ! pauvres vieux qu’on voit debout devant les portes
Crispés sur leur bâton de toutes leurs mains mortes !
Oh ! femmes enceintes avec ce regard poignant !


Ainsi vais-je. Voici gagné le cimetière.
C’est le même monde, mais mort.
Le soir tombe. La vie au loin fait son effort
Pour ce droit de fermer les yeux et de se taire.