Hokousaï (Goncourt)/Chapitre 8

Charpentier (p. 37-38).
◄  VII
IX  ►

VIII

En 1798, paraît Dan tôka, Chansons de danse pour hommes[1].

Un volume de poésies, où collaborent les dessinateurs Yékighi, Tôrin, Yeishi, Shighémasa, Outamaro, Hokousaï : chaque artiste apportant le dessin d’une planche.

Une impression très soignée ressemblant à de la vraie aquarelle, avec le marron comme couleur dominante dans les robes des femmes.

La même année, Hokousaï publie, sous la signature Kakô, l’Histoire naturelle des Monstres, Wakémono Yamato Honzô, dont le texte était donné par Kiôdén.

Un livre aux allusions ironiques, sans doute à propos de la publication d’un sérieux ouvrage sur l’histoire naturelle, et où l’imagination du dessinateur se donne toute liberté dans la création de ses monstres, les faisant, tour à tour, ridicules ou terribles. C’est dans l’effroi de femmes se cachant la figure, d’hommes couchés à terre, un monstre aux ailes de toile d’araignée, à la queue formée par le déroulement d’une lettre japonaise, à la tête faite par des besicles jouant l’appareil visuel de la libellule ; c’est une tête de femme flottant sur l’eau, dont les épingles de la chevelure lui donnent l’aspect d’un crabe ; c’est un arbre dont les feuilles sont des pièces d’or ; c’est un oiseau à deux têtes, un dessin faisant revivre la légende des deux oiseaux, si amoureux l’un de l’autre, qu’ils semblaient ne faire qu’un oiseau.


  1. Le titre est trompeur car le volume ne contient que des poésies qui ne peuvent pas se chanter.