CHAP. XV.

Callisto (1).

On a dit à peu près la même chose de Callisto qui, en chassant, aurait été changée en ourse ; quant à moi, je dis aussi d’elle, qu’elle rencontra, en chassant aux bêtes fauves, dans les montagnes, une ourse qui la dévora. Les chasseurs l’ayant vue se diriger vers la retraite de l’animal et n’en ayant vu sortir ensuite qu’une ourse, auront dit que la jeune fille avait été changée en ourse.

(1) C’est encore dans Ovide qu’il faut lire : la ruse de Jupiter prenant la figure de Diane pour tromper Callisto, la plus belle de ses nymphes ; la honte de la jeune fille trahie neuf mois après, par son embonpoint, quand ses compagnes l’ont forcée de prendre un bain avec elles et que Diane la chasse de sa présence ; la colère de Junon qui la change en ourse ; la tendre inquiétude de Callisto réduite à cet état, à la vue de son fils Arcas devenu chasseur et qui est sur le point de la tuer, et l’intervention de Jupiter, qui pour épargner un parricide à Arcas, les enlève tous deux et les métamorphose en astres (Métam. liv. II, v. 401-507).

Rien n’est plus propre à donner une idée de la facilité étonnante d’Ovide, que de comparer le morceau que nous venons de citer, avec le même sujet traité par le même poète, presque avec les mêmes détails, mais sur un ton tout différent dans le second livre des fastes. (Fast. lib. II, v. 153-190).

Apollodore dit que c’est Jupiter lui-même qui métamorphosa Callisto en ourse pour tâcher de la soustraire aux recherches de Junon ; mais que la jalousie pénétrante de cette déesse ayant reconnu Callisto, Junon engagea Diane à la tuer comme une véritable bête fauve (liv. III, chap. 8, p. 180, Apollodore de Heyne). V. Hyginus fable 177 et les auteurs cités dans la collection de Van Staveren, p. 294.