Histoire socialiste/La Constituante/La Fédération

sous la direction de
Jules Rouff (p. 549-556).

LA FÉDÉRATION

C’est le 12 juillet 1790, deux jours avant le premier anniversaire de la prise de la Bastille et la fête de la Fédération que fut définitivement votée la constitution civile du clergé. On peut dire que cette année 1790 fut la plus « organique » de la Révolution. Avant qu’elle prit fin, toutes les institutions fondamentales de la société nouvelle étaient créées et un élan décisif était donné à la Révolution. La souveraineté nationale était proclamée ; la loi était définie l’expression de la volonté générale ; les droits de l’homme étaient affirmés ; la permanence des assemblées était décidée ; le système féodal était aboli, au moins en son principe, les dîmes étaient supprimées ; la propriété ecclésiastique était mise au service de la nation et l’assignat, instrument nécessaire des ventes était créé, les ventes commençaient dès la fin de 1790, et ainsi la source abondante jaillissait où la Révolution pourra puiser pendant sa longue lutte contre l’univers conjuré ; les rapports nouveaux de la société civile et de l’Église sont précisés, et le principe électif, la souveraineté populaire pénètrent jusque dans le domaine religieux.

En août 1790, la justice est complètement réorganisée selon le même principe : au premier degré l’arbitrage facultatif, puis des juges de paix élus pour deux ans par les citoyens actifs ; puis des tribunaux civils, formés de cinq juges élus pour six ans et rééligibles ; enfin une hiérarchie de juges criminels également élus, et au sommet, une Haute Cour nationale, devant laquelle le Corps législatif poursuivrait les crimes commis contre l’État. Il n’y a que l’institution militaire que l’Assemblée modifia à peine. Elle ne voulait pas suivre Dubois-Crancé qui lui proposait dès 1789, un plan d’armée nationale avec service obligatoire universel.

L’idée de la conscription lui répugnait : le service militaire lui paraissait contraire aux droits du citoyen libre ; et le soldat, s’il n’était volontaire, lui semblait une sorte d’esclave public. C’est seulement quand les périls immédiats de la nation obligeront la Révolution à proclamer la levée en masse, que l’esprit révolutionnaire façonnera vraiment l’armée.

Mais dans l’ensemble on peut dire que dès la fin de l’année 1790, les principes de la Révolution étaient posés et que les institutions principales étaient fondées. Et des observateurs bienveillants et superficiels pouvaient croire, à ce moment, que la Révolution allait triompher sans obstacle et sans violence. La formidable opposition religieuse qui prendra pour prétexte la Constitution civile, n’est pas nettement dessinée encore, et les intrigues des émigrés au dehors semblent ne trouver ni point d’appui, ni centre. Ce n’est pas que la contre-révolution ait désarmé.

Les prêtres commencent à répandre l’alarme et à inquiéter les consciences. Les aristocrates cherchent partout à animer les intérêts que la Révolution froissait par ses décrets.

Exaspérés eux-mêmes par l’abolition de la noblesse, qui les blessait dans leur vanité ou dans leur orgueil, infiniment plus que la nuit du 4 août ne les avait atteints dans leurs intérêts, réduits avec désespoir à leur nom de roturiers, ils affectaient de considérer l’œuvre de la Révolution comme une bourrasque après laquelle le bons sens se relèverait ; ils n’effaçaient pas, comme nous l’apprend Mercier, les armoiries de leurs voitures, mais ils les couvraient d’un léger nuage de peinture qui semblait devoir s’envoler au premier souffle.

En attendant ils essayaient d’exciter contre les révolutionnaires le vieil esprit provincial ; ils encourageaient ou fomentaient la résistance des Parlements dissous, et celui de Bretagne, celui de Metz, allaient jusqu’aux limites de l’insurrection ; ils essayaient de persuader aux provinces, jusque-là affranchies de la gabelle, que l’abolition générale de la gabelle était onéreuse pour elles, puisqu’elle obligeait l’Assemblée à créer des impôts nouveaux qui pèseraient également sur toutes les régions.

Ils tentaient d’effrayer les fermiers des biens ecclésiastiques nationalisés, et bien que la Constituante eût décidé, par un article exprès, que les baux conclus par l’Église continueraient à être valables et que les fermiers resteraient en possession, ceux-ci, habitués à l’indolente administration d’Église qui les gênait peu, redoutaient l’inconnu et prêtaient assez volontiers l’oreille aux nobles qui leur annonçaient comme très lourd et très dur le règne du nouveau propriétaire bourgeois.

Mais, dans l’année 1790, tous ces commencements de réaction, toutes ces menaces et toutes ces intrigues révolutionnaires étaient emportés par un grand mouvement d’espérance et d’orgueil, par une joie allègre de résurrection et de vie. La France semblait entrer à la fois dans la liberté et dans l’unité : plus de barrières féodales ou provinciales ; plus de morcellement ; plus d’arbitraire ; un même cœur généreux et jeune, dont les battements se répercutaient au plus profond du pays, dans le plus lointain village relié désormais à l’ensemble par la liberté commune et la commune souveraineté.

A peine, dans les derniers mois de 1789, les libres communes révolutionnaires se furent-elles partout organisées pour lutter à la fois contre les aristocrates et contre « les brigands », qu’elles sentirent bien que ce n’était pas un mouvement local qui les animait. Elles participaient seulement, avec la force et la spontanéité de la vie, à un mouvement universel ; et elles cherchèrent d’instinct un symbole qui exprimât cette double vie, à la fois universelle et locale : et quel autre que la Fédération ?

D’ailleurs, si les ennemis de la liberté et de la nation continuaient ou étendaient leurs intrigues, une commune isolée ne pourrait rien. Ou elle serait écrasée ou elle serait suspecte.

Il fallait donc former comme une chaîne de communes, s’unir, se fédérer aux communes libres et révolutionnaires de la même province, de la même région.

Et ainsi se forment la fédération du Nord, la fédération de la Bretagne, la fédération du Dauphiné, un peu plus tard la fédération de Lyon : dès les premiers mois de 1790, le mouvement se développe : partout des fêtes fraternelles, des serments solennels unissaient les communes fédérées, et comment ce mouvement ne se serait-il pas étendu et agrandi ?

Comment tous les tourbillons régionaux se touchant en quelque sorte par leur bord, ne se seraient-ils pas fondus et élargis en un vaste tourbillon national ?

L’idée vint spontanément et presque à la même heure, à tous les délégués des fédérations fraternelles, qu’il faudrait nouer à Paris, au centre de la nation régénérée, le nœud d’une fédération nationale.

Admirable mouvement et qui n’aura son terme que lorsque, en une Révolution plus profonde à la fois et plus ample, ce sont toutes les nations de la terre qui entreront dans le grand tourbillon d’unité et de paix, et qui formeront la fédération humaine.

Heureux le prolétariat qui a la mission sacrée de préparer cette grande œuvre.

C’est, naturellement, au 14 juillet 1790, que fut fixée la fête de la Fédération : car c’est le 14 juillet qui avait créé la liberté et qui avait suscité le mouvement des communes révolutionnaires. Elles retournaient pour ainsi dire à ce grand événement comme à leur origine même et à leur centre.

L’Assemblée voyait sans ennui ce grand mouvement national qui était en un sens la glorification et la confirmation de son œuvre. Mais ici encore sa politique fut faite d’équilibre, à la fois conservatrice et révolutionnaire.

De même qu’elle avait proclamé et même réalisé la souveraineté de la nation, mais en maintenant le Roi, de même qu’elle avait donné aux assemblées, élues par la nation, le droit de faire la loi, mais en accordant au roi le vote suspensif, de même qu’elle avait arraché le peuple de France à son inertie séculaire et institué d’emblée quatre millions d’électeurs, mais en rejetant hors du droit de suffrage les plus pauvres, de même qu’elle avait aboli le système féodal et frappé, ou par l’abolition pure et simple, ou par le rachat obligatoire, la propriété féodale, mais en prenant des précautions infinies pour que le principe même de propriété ne fût pas atteint, de même, quand un admirable entraînement populaire suscita l’idée de la fédération, l’Assemblée s’y associa, mais en la régularisant selon le type général de la Révolution Bourgeoise.

Elle n’accepta pas des délégations en quelque sorte tumultueuses et spontanées qui auraient pu se produire en dehors du système légal déjà défini par l’Assemblée.

Peut-être, dans la fraternelle effusion des fêtes, des citoyens passifs auraient été délégués, et cela aurait ébranlé dans sa base même l’œuvre de la Constituante.

Peut-être les paysans qui depuis quelques mois s’apercevaient que le régime féodal n’était point aboli en fait, et que les seigneurs continuaient à percevoir avec l’appui des magistrats et de l’Assemblée elle-même, les redevances les plus lourdes, auraient-ils porté à Paris, à la Constituante et au Roi, les nouveaux cahiers, qu’ils rédigeaient en quelques régions.

Peut-être aussi, les ouvriers les plus clairvoyants et les plus fiers, ceux qui commençaient bien faiblement encore à s’émouvoir de la législation étroite, qui leur refusait le droit de suffrage, auraient-ils porté au Champ-de-Mars une modeste mais importune pétition pour le Suffrage universel.

L’Assemblée, majestueuse et prudente, décida que l’institution de la garde nationale fournirait le cadre des délégations. Dans chaque ressort de la garde nationale, les gardes nationaux élisaient 6 hommes sur 100, et ceux-ci, réunis au chef-lieu du district, députaient à Paris 1 homme sur 200, si le district était éloigné de Paris de moins de cent lieues, et 1 homme sur 400, si le district était plus éloigné.

Ainsi c’est la bourgeoisie armée, c’est « l’élite » des citoyens actifs qui allait porter à Paris la pensée de la France, c’est la Révolution qui accourait à l’appel de la Révolution, mais la Révolution modérée, bourgeoise et légale. C’est le pays « actif », c’est le pays révolutionnaire légal qui se concentrait au Champ-de-Mars.

Mais comme était grand l’enthousiasme général ! Même les citoyens passifs participaient de toute l’émotion de leur cœur à la grande fête ; ils se sentaient haussés malgré tout avec la nation toute entière, et je ne sais quelle espérance unanime et quelle unanime tendresse réalisa un moment, malgré la part d’égoïsme et d’oligarchie des institutions nouvelles, l’unité des nations, l’unité de classe.

Les prolétaires mêmes qui ne votaient pas travaillèrent d’un cœur joyeux à l’aménagement du Champ-de-Mars : il y avait « le côté blanc et le côté noir », les charbonniers tout noircis de charbon, les forts des Halles tout blanchis de farine, et des noirs aux blancs, il y avait une rivalité gaie, à qui remuerait le plus de terre en l’honneur de la Révolution.

Le Roi vint un moment piocher lui-même, et sous la parade mensongère de cette égalité trompeuse, le peuple en sa naïveté clairvoyante mettait un sens profond, je ne sais quel pressentiment de l’égalité vraie. Quand les ouvriers nivelaient le sol ou le haussaient en un sublime amphithéâtre, assez vaste pour tous les délégués d’un grand pays, ils chantaient sur l’air du Ça ira, un couplet révolutionnaire où l’Évangile était détourné de son sens vers l’égalité sociale : « celui qui s’élève, ou l’abaissera ; celui qui s’abaisse, ou relèvera ». Illusion des travailleurs révolutionnaires : nivellement de la terre et des conditions : oh ! que de temps encore, piocheurs joyeux et rudes, faudra-t-il remuer la vieille terre pour combler les abîmes de misère et les ornières de servitude, et pour disposer les âpres sommets et les pentes abruptes d’orgueil et de privilège en un magnifique amphithéâtre d’où l’humanité toute entière contemplera la nature soumise et l’univers lumineux !

Port de Brest. ─ Insurrection des vaisseaux « Le Léopard » et « L’América » en septembre 1790.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)

Mais la force du mouvement révolutionnaire était telle à ce moment que l’Assemblée elle-même malgré son esprit de prudence et de restriction, ajouta, dans cette fête même, à la puissance de la Révolution. Elle avait invité tous les régiments à députer les plus anciens officiers, les plus anciens sous-officiers et les quatre plus anciens soldats.

Chaque port envoya des délégués choisis dans les mêmes conditions. Ainsi bien que l’Assemblée hésitât encore à réformer à fond l’institution militaire, bien qu’elle parût préoccupée surtout de maintenir dans l’armée de terre et de mer, des habitudes de discipline stricte et de hiérarchie, au risque de livrer la force militaire à des chefs hostiles à la Révolution, c’est elle maintenant qui en mêlant au peuple révolutionnaire de cette grande journée, les représentants de l’armée, prépara une armée nouvelle.

À partir de ce jour l’armée qui avait communié avec la Révolution ne fut plus à la merci des puissances anti-révolutionnaires. Une âme nouvelle fermenta sous l’enveloppe ancienne, et la fête de la Fédération, par une sorte d’assimilation révolutionnaire de l’armée compléta l’œuvre si grande d’ailleurs de la Constituante.

La journée fut donc féconde et belle. Sans doute elle n’est point sans ombre : et nous, nous pouvons regretter que la messe célébrée par Talleyrand sur un autel dressé au milieu du Champ-de-Mars ait mêlé à la sincérité révolutionnaire de la fête, je ne sais quoi de factice et d’un peu contraint. Oui, il est pénible que l’âme nouvelle de la France n’ait pu trouver à cette heure même pour s’exprimer qu’un symbolisme ancien et caduc, emprunté à une puissance foncièrement ennemie de la Révolution, et mal rajeuni par la combinaison précaire de la Constitution civile.

Pourtant n’était-ce pas aussi une sorte de victoire, d’obliger l’Église à prêter les formes de son culte pour l’affirmation solennelle et la glorification de l’idée humaine, dont un jour l’Église doit mourir ?

Talleyrand qui nous a parlé, dans les termes pénétrants que j’ai cités, de la mélancolie du vieux château du Périgord, où son enfance avait grandi, Talleyrand qui à peine entré au séminaire et destiné à la prêtrise, se demanda avec trouble si sa boiterie était une suffisante vocation, Talleyrand qui se replia alors sur lui-même, et s’enferma à la bibliothèque pendant « cinq années de solitude et de silence », essayant, pour soutenir son courage, de pressentir les formes nouvelles d’ambition que l’avènement prévu d’un ordre nouveau permettrait à l’habileté ecclésiastique, Talleyrand dut éprouver une jouissance singulière, après avoir dépouillé l’Église de ses richesses immenses, à dire la messe de la Révolution : il y avait dans ces contrastes, dans cet amalgame bizarre des formes anciennes et des pensées nouvelles, je ne sais quoi d’imprévu, de compliqué, et de grand qui devait flatter son âme contradictoire, indolente et tourmentée, fastueuse et subtile. Mais nous, cette sorte de dissonance entre les magnificences mortes de l’ancien culte et l’élan sincère monde nouveau nous importune et nous irrite plus que les contemporains n’en furent troublés.

Sur d’autres points les réserves ne manquèrent pas, quoique traduites discrètement et en sourdine. Sous l’harmonie générale perçaient encore les inquiétudes et les calculs des partis. Mirabeau eut une double et cruelle déception.

D’abord, malgré ses conseils passionnés, le Roi négligea cette occasion décisive de s’affirmer, devant la France assemblée, comme le chef de la Révolution.

Mirabeau avait rédigé pour lui un projet de discours où Louis XVI adhérait sans réserve au mouvement révolutionnaire.

Il répétait au Roi qu’ainsi renouvelée, et nationalisée, la monarchie pouvait désormais défier les factions, et élevée au-dessus de tout soupçon, rétablir la force nécessaire du pouvoir exécutif. Le Roi n’osa pas ou ne voulut pas suivre le conseil de Mirabeau, et il se borna à prononcer la formule du serment sans y ajouter un seul de ces mots qui dissipent et préviennent les malentendus. Peut-être le vote de la Constitution civile, décrétée deux jours auparavant empêcha le Roi de se livrer, et il manqua certainement là une occasion décisive qui n’avait point échappé au génie de Mirabeau. Désespéré de cette faute nouvelle, qui accroissait selon lui les périls de la monarchie et ceux de la Révolution, Mirabeau était irrité en outre du succès de Lafayette qu’il détestait.

La fête, qui était pour ainsi dire une revue des gardes nationales de France, semblait calculée pour le triomphe de Lafayette chef de la garde nationale parisienne. Or, selon Mirabeau, Lafayette était doublement funeste. Il était tout fier d’avoir à protéger le Roi et ainsi il désirait médiocrement que le Roi par sa popularité se créât une force propre. Et de plus, en couvrant de sa popularité personnelle, tapageuse et vaine, l’autorité royale, Lafayette contribuait à endormir le Roi dans une sécurité redoutable. Aussi le grand politique, blessé à la fois dans sa conception et dans son orgueil, mêlait des paroles amères et de sombres prophéties à la grande fête qui suspendait dans la plupart des âmes, même les plus actives, le souci du lendemain.

Les démocrates, de leur côté, témoignaient des inquiétudes. Il leur parut que la journée avait été trop celle du Roi et pas assez celle de la nation. Le cri de Vive le Roi ! leur avait semblé dominer trop celui de Vive la Nation ! Et ils avaient cru surprendre dans ce vaste peuple assemblé, expression légale et vivante de la France révolutionnaire, un reste dangereux d’idolâtrie monarchique. Qui sait si le Roi s’imaginant après ces acclamations qu’il est aimé pour lui-même, ne se croira pas dispensé de servir fidèlement la Révolution ?… Qui sait si la monarchie ne se figurera pas qu’elle a simplement agrandi sa cour et que le principal effet de la Révolution a été d’y faire entrer la nation elle-même ? On se demande, écrivait Lostalot le lendemain, si cette journée n’aura pas fait plus de mal que de bien à la cause de la liberté. Mais ces inquiétudes si justifiées qu’elles pussent être se perdaient dans l’immense et pure joie qui un moment réunit les délégués de toutes les provinces, de toutes les villes en une seule âme. Il est bon que des esprits pénétrants et âpres démêlent, sous le prestige des fêtes et l’éblouissement de l’universelle joie, les causes subsistantes de désordre, de défiance et de violence qui le lendemain développeront encore leurs conséquences. Mais il est bon aussi que les nations en travail aient des heures d’abandon joyeux où leur force s’exalte. Elles ne se dupent point ainsi elles-mêmes autant que le disent alors les esprits chagrins ou sèchement clairvoyants, car dans ces élans d’espérance et de joie peut-être imprudente s’affirment les énergies accumulées et se renouvelle le courage. La fête de la fédération malgré le silence du Roi et l’inconnu inquiétant de ses pensées, malgré l’exubérance royaliste et la confiance un peu naïve des délégués de la France, ajouta certainement à la force intime de la Révolution dans les âmes, à sa force de rayonnement dans le monde. Mais elle marque un moment d’équilibre tout à fait instable et qui va se rompre sans délai.