Histoire populaire du Christianisme/Avant-propos
AVANT-PROPOS
Les quatre Évangiles qui portent les noms de saint Matthieu, de saint Marc, de saint Luc et de saint Jean, ont été adoptés par l’Église à l’exclusion d’un très-grand nombre de recueils semblables dont l’autorité était unanimement reconnue par les Chrétiens primitifs. Les raisons de ce choix ne nous ont pas été données. Nous ne savons ni par qui, ni comment, ni à quelle époque précise ces Évangiles ont été composés ; mais il importe peu que nous le sachions. Le fait essentiel est qu’ils nous révèlent la naissance et la mort miraculeuses de Jésus-Christ, Fils de Dieu, né d’une Vierge par l’opération du Saint-Esprit, mort sur la croix, enseveli, ressuscité et déclaré par le Concile de Nicée, trois cent vingt-cinq ans après, Dieu lui-même, de même substance que son Père et éternel comme lui. Ces vérités, on le voit, sont clairement exprimées et ne sauraient être discutées. D’ailleurs, les personnes qui veulent soumettre les origines du Christianisme à l’examen de la raison et de la science, oublient trop ces paroles décisives de Tertullien qui démontre, comme il suit, le peu que valent la raison et la science en matière de religion :
« Le Fils de Dieu est mort : cela est croyable précisément parce que c’est inepte. Enseveli, il est ressuscité : cela est certain parce que c’est impossible. » Mortuus est Dei filius : prorsus credibile est quia ineptum est. Et sepultus resurrexit : certum est quia impossibile est.
Notre histoire résumée du Christianisme n’est pas un travail de critique et de discussion. Quel meilleur témoignage que celui de l’Église elle-même pourrions-nous invoquer en entreprenant d’exposer les vérités singulières qu’elle enseigne et les faits particuliers dont elle affirme l’authenticité ?