Histoire maccaronique/24
elfore avoit entendu le grand meurtre qui avoit esté
Gfait des siens, et en avoit veu une partie de ses propres
yeux : dont elle estoit fort estonnée ; et, se voulant informer
plus à plein d’où estoit procedée ceste desconvenuë,
ceste vieille arriva vers elle, estant encor toute nuë, laquelle
s’estoit eschappée des pattes de Balde, comme une
vieille renarde que les païsans auroyent poursuivie plus
de six cens pas, crians après elle : « Au renard, prenez,
arrestez, courez, devant, à vous, icy, là, de là ! » laquelle
ainsi mal menée fuit la queue levée, fientant de rage de
peur villaines ordures, et pense avoir beaucoup fait pour
elle de pouvoir remporter sa peau entiere : elle s’escoule,
tirant la langue dehors un pied de long. Ainsi estoit de
ceste vieille, de toutes les vieilles la vraye ordure, la Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/473 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/474 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/475 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/476 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/477 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/478 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/479 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/480 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/481 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/482 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/483 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/484 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/485 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/486 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/487 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/488 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/489 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/490 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/491 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/492 disoit à ses compagnons : « Voyez, freres, comme Cingar
est habile à ce mestier de battelier ? Certainement, et de
forme, et de dexterité, il n’est gueres esloigné de Charon :
voyez ses yeux terribles et sa face maigre. Qui le regarderoit,
et ne jugeroit qu’il fust un diable ? — Il est ainsi,
dit Boccal, c’est le visage d’un Chiozois, par lequel si vouliez
envoyer argent à Venise, ô combien il seroit prest et
diligent à recevoir ceste charge ! » Cingar respond : « Et
toy, Boccal, en touchant des beufs, tu ne ferois pas bien
le mestier de bouvier, en desrobant le lard et le salé
gras, pour mettre en ta gorge, pendant que tu ferois semblant
d’en frotter et oindre le fust de tes roues ? » Balde
les oyant, leur dit : « Ho ! vous estes tous deux la saincte
Aumosne. Baisez ceste rive : puisque le fleuve est passé.
le sort est jetté, c’en est fait. » Mais, toy, Sorciere, laisse
un peu ce travail en repos.