Histoire du chevalier Grandisson/Lettre 132

Nouvelles lettres angloises, ou Histoire du chevalier Grandisson
Traduction par Abbé Prévost.
(tome VIIIp. 115-127).

LETTRE CXXXII.

Mylady Grandisson à Madame Sherley.

8 Avril.

Ma chere Grand-Maman ne se plaindra point que mes dernieres Lettres ne soient pas assez remplies de nos amusemens & de nos conversations. Quelle scene de bonheur ! & qu’ai-je à desirer que sa continuation ? si ce n’est peut-être, que l’admirable Clémentine eût un établissement de son goût, & dont ses tendres Parens pussent tirer autant de satisfaction qu’elle. On s’apperçoit sans cesse qu’il manque quelque chose à la sienne, & par conséquent à la leur. Cependant ses Amis, les Amis de sa réputation & de sa Famille, peuvent-ils deviner quoi ? Je dois être la derniere qui se mêle d’en juger : moi, qui, après avoir connu Sir Charles Grandisson & m’être flattée de quelque espérance, n’aurois jamais pu me croire heureuse avec un autre homme. Observez que si Clémentine n’avoit pas rejetté volontairement le meilleur des hommes, le malheur de le perdre auroit dû lui paroître insupportable. Mais la noblesse de ses motifs doit la soutenir glorieusement contre le chagrin de cette perte. Cependant, s’il faut que je le répete, le soin que je lui vois d’éviter la Compagnie, les excuses qu’elle apporte souvent pour se dispenser des petites parties proposées par Sir Charles, & le goût qu’elle a pour m’entretenir à l’écart, marquent assez qu’elle croit ces privations nécessaires à son repos.

Elle a proposé une fois au Seigneur Jeronimo de quitter l’Angleterre plutôt qu’ils ne se le sont proposé, & de tirer de moi la promesse de la suivre. J’étois présente. Elle avoit les larmes aux yeux, en faisant cette proposition. Nous avions parlé de Sir Charles avec transport à l’occasion de quelques actions généreuses, qui étoient venues à notre connoissance ; & je vis clairement alors, qu’elle n’espéroit sa tranquillité que de l’éloignement. La chere Émilie a pensé de même, & j’en loue le Ciel !

Clémentine n’a pas laissé de paroître assez gaie depuis. Elle s’amuse à former des plans pour sa vie future ; quelques-uns assez aimables, mais un peu trop fantastiques, si je puis employer cette expression, & je les vois changer si souvent, qu’ils ne marquent point cette consistence que je lui souhaiterois dans l’esprit. Lorsque je la considere dans la variété de ses inventions & de ses projets, je suis quelquefois forcée de tourner la tête, pour lui cacher une larme qui m’échappe malgré moi.

Mardi 1 Mai.

Le Comte de Belvedere étant retourné à Londres, après un petit voyage aux environs, & ne jouissant point d’une bonne santé, le Marquis a souhaité de lui faire une visite, & de prendre cette occasion pour commencer à connoître un peu la Ville. Tous nos hommes se sont déterminés aussi-tôt à lui former un cortege, & vous jugez bien que Sir Charles n’a pas voulu être excusé. Le Docteur Barlet & le Pere Marescotti, qui sont inséparables, ont formé une partie de leur goût : & les Dames ont déclaré qu’elles ne me quitteroient point. Les Hommes partirent hier au matin. Dans l’après midi, nous eûmes la satisfaction de voir arriver une des plus obligeantes Femmes, des plus tendres Meres, & des plus aimables Nourrices. Qui, s’il vous plaît ? Mylady G… avec son Mari. Indocile Charlotte ! À peine un mois est-il passé. Nous l’avons accablée de reproches. Nous en avons fait à son Mari, pour l’avoir laissé partir. Comment l’empêcher ? nous a-t-il dit fort naïvement. Mais ils sont si changés l’un & l’autre ! Réellement je suis charmée d’elle. Mylord, à présent que sa femme le traite avec une juste considération, paroît, sous ses yeux même, un Homme raisonnable & sensé. S’il a jamais eu quelques légéretés de conduite, elles ont tout-à-fait disparu. Pour elle, c’est toujours la même vivacité, mais sans excès. C’est celle d’une Femme judicieuse, entièrement satisfaite d’elle-même, de sa situation & de ses espérances. En vérité je commence à croire comme elle, qu’une Femme peut être heureuse par un second choix, lorsqu’elle n’a pu satisfaire son goût par le premier : & cette idée me flatte, pour notre chere Émilie.

Mardi au soir.

Madame Bémont a reçu de ses Amis de Florence une Lettre où, dans la crainte qu’elle ne reprenne trop de goût pour sa Patrie, ils la pressent de hâter son retour.

Il paroît que cette Lettre contient quelques discours de la malheureuse Olivia, qui ne sont point à l’avantage de Clémentine. Camille, qui est folle de moi, m’en a dit quelque chose, & m’a confessé en même tems la passion que sa Maîtresse a de les voir, sur quelques mots d’indignation contre Olivia, qui sont échappés à Madame Bémont. Indigne Olivia ! que peux-tu dire contre l’admirable Clémentine ? Cependant je souhaiterois aussi de les voir. Mais il me semble que Madame Bémont veut ensevelir absolument tout ce qui pourroit faire une trop vive impression sur une ame si délicate.

Cette Mylady G…, toujours trop vive, s’est avisée de raconter à Clémentine toute l’histoire d’Émilie, dans la seule vue, dit-elle, de faire honneur à la résolution d’une Fille de cet âge. Elle avoue que Clémentine a souvent rougi pendant sa narration ; ce qui n’a point été capable de l’arrêter. Comment a-t-elle pu… Je lui en ai fait honte, pour l’intérêt d’Émilie, pour elle-même, pour Clémentine, pour le Chevalier Belcher… Je ne crois pas qu’on puisse manquer de délicatesse à ce point. Cependant la chere Clémentine n’a pas laissé de louer beaucoup Émilie. L’absence, a-t-elle dit, est d’un grand secours. Avec un Homme du commun elle sert moins que la présence même, qui peut faire découvrir ses défauts ; mais avec un Homme tel que Sir Charles, l’absence est sans doute une sage ressource. Mylady G… ajoute qu’il étoit aisé de voir dans l’air de Clémentine, qu’elle se faisoit là-dessus quelque application.

Mercredi 3 de Mai.

Mylady G… m’a fait le récit d’une conférence qu’elle vient d’entendre de son cabinet, entre Clémentine & Madame Bémont. À la vérité, le cabinet de Clémentine touche au sien, & n’en est séparé que par une légere cloison, ces deux pièces n’ayant fait autrefois qu’une même chambre. Je n’ai pu m’empêcher néanmoins de lui faire un reproche de son indiscrétion. Vous n’étiez pas forcée, lui ai-je dit, de vous tenir dans votre cabinet. Rien ne vous empêchoit de vous retirer, lorsque vous avez entendu commencer leur conversation. Mais non ; la curiosité est un clou, qui retient une Femme par le pied, quelque peine qu’elle ressente quelquefois de ce qu’elle entend.

Madame Bémont, sur les instances de Clémentine, lui avoit enfin communiqué la Lettre qu’elle a reçue de Florence. Cette lecture avoit ouvert une source de larmes. La pauvre Clémentine accusoit Olivia d’injustice & de cruauté. Des imputations, disoit-elle, d’une nature qui ne me permet plus de lever les yeux devant Mylady Grandisson & ses Amis ! De grace, que personne ne sache dans cette Famille, ni dans la mienne, qu’une Olivia même ait fait sur moi de si malignes réflexions.

Ma chere Clémentine, a dit Madame Bémont, je souhaite plus que jamais…

Eh, que souhaite ma chere Madame Bémont ?

Que vous changiez de systême.

Les articles, Madame ! les articles ! Si je m’apperçois qu’on les viole, je reprends toute mon ardeur pour le Cloître. Au fond, c’est le seul remede à tous mes maux. Je me sens le cœur percé de l’audace & de la malignité d’Olivia.

Permettez-moi d’observer, ma très-chere Clémentine, que ce qu’Olivia pense, la même malignité peut le faire penser au Public. C’est à vous de considérer que le Mari de üMylady Grandisson ne doit pas tant occuper l’attention d’une autre Femme, qu’il puisse être un obstacle aux offres d’un homme réellement estimable.

Cruelle, cruelle Olivia ! Sa noirceur est insupportable. Il n’y a qu’elle… ne dites pas le Public : Olivia seule, Madame Bemont, est capable d’une imputation si noire…

Pour moi, je suis persuadée que c’est une fausse imputation, & que si le Chevalier ne s’étoit pas marié, vous n’auriez jamais été sa Femme. Vos premieres objections auroient eu la même force. Vous voyez avec quelle fermeté il tient à sa Religion. Vous n’êtes pas moins ferme dans la vôtre. Cependant, au point où les choses sont parvenues, vos meilleurs Amis peuvent-ils s’empêcher de rejeter sur un premier amour le refus que vous faites d’un homme, contre lequel on ne connoît pas d’autre objection ?

Les Articles, Madame Bemont ! les Articles !

Un mot encore, ma chere Clémentine, puisque c’est vous-même qui avez commencé le sujet. N’a-t-on pas droit de s’attendre, à présent que vous ne trouvez plus d’opposition, que vous commencerez à sentir d’où peuvent venir votre bonheur & votre repos ; c’est-à-dire que vous ne devez espérer l’un & l’autre qu’en tournant toutes vos idées aux vraies regles du devoir, car le Public ne leur donnera point d’autre nom ; & qu’aussi long-tems que vous vous occuperez d’autres objets, dont on ne manquera point de vous croire occupée tant qu’on vous verra dans la même situation, vous ne ferez qu’entretenir le trouble de votre cœur & les alarmes continuelles de vos Amis ?

Vous parlez avec force, Madame. Mais le Cloître n’est-il pas un expédient certain, & le seul possible, pour nous rendre tous tranquilles ?

Les articles, ma chere Clémentine ! les articles ! Vous m’avez conduite insensiblement à vous déclarer ce que je pense. Je n’ai aucune vue : Non, non, ne m’en soupçonnez point. Votre Famille, comme vous voyez, s’en tient inviolablement aux articles ; mais remarquez, ma chere, qu’en vous supposant libre d’embrasser le parti du Cloître, tous les souvenirs d’une premiere inclination, qui vous rendroient coupable dans l’état du mariage, ne seroient pas moins contraires à vos vœux de Religion. Croyez-vous qu’alors le Cloître vous rendît plus heureuse ?

Quoi, Madame ? me soupçonneriez-vous, comme Olivia, d’une coupable inclination ?

Rien n’est plus éloigné de mes idées ; mais vous me permettrez aussi de ne pas vous croire absolument un Ange. Êtes-vous bien persuadée, ma chere, que si certaine raison vous oblige de refuser vos vœux à M. le Comte de Belvedere, ou à tout autre homme, elle vous laisse la liberté de les offrir à Dieu ?

Cet argument, Madame Bémont, a-t-il quelque rapport au cas présent ?

Un moment, s’il vous plaît, ma chere ; vous en rappellerez aux articles, si vous ne permettez pas que je continue : & votre silence m’encourage. Quelles étoient tout-à-l’heure vos observations sur l’Histoire de Miss Jervins ? N’y a-t-il pas quelque ressemblance entre son cas & le vôtre ?

Sûrement, Madame, je ne ressemble pas tout-à-fait à Miss Jervins. Ô ! Madame, que je suis tombée dans votre opinion !

Vous ne l’êtes point, ma chere Clémentine. Vous n’êtes tombée dans l’opinion de personne. Miss Jervins a des obligations, que vous n’avez pas, à son Tuteur.

Est-ce là, Madame, toute la différence ? Il n’y en a donc point ; car mes obligations l’emportent sur les siennes. Comparerez-vous des obligations pécuniaires à la conservation de la vie d’un Frere, à mille autres témoignages effectifs de la plus haute bonté ? Miss Jervins mon modele ! Pauvre Clémentine, que tu es tombée ! Il faut que je quitte ce Pays, sans différer un moment. Je vois à présent, dans le plus grand jour, de quelle témérité je me suis rendue coupable en y cherchant un azile. Que le Chevalier Grandisson me doit de mépris lui-même ! Mais je vous proteste, Madame, que je suis incapable d’un desir, d’une pensée, contraire aux motifs qui m’ont déterminée, lorsque j’ai refusé la main du meilleur des hommes. Oh ! que ne suis-je dans mon Italie ! Quel tort une folle passion doit-elle faire aux jeunes Filles dans l’opinion de leurs Amis, si tous les sacrifices que j’ai faits ne me garantissent pas des plus humiliantes imputations ! Oh ! quel dedain j’ai pour moi-même !

C’est un heureux dédain, ma très-chere Clémentine. Je finis comme j’ai commencé, en souhaitant que vous puissiez changer de systême ; mais tout doit être abandonné à vos propres réflexions. Votre Famille s’est lié les mains. J’attends votre bonheur du Ciel ; car vous n’oseriez dire encore que vous vous croyez heureuse : cependant personne ne combat vos volontés, ni ne pense à les combattre. Tout le monde vous aime. Votre bonheur est l’objet de toutes nos prieres.

Madame Bémont, trop éclairée pour ne pas juger que les agitations de Clémentine la trahissent quelquefois à mes yeux, vient de me faire un compliment sur ce qu’elle nomme ma généreuse tendresse pour cette chere Fille, & sur ma confiance à l’affection de Sir Charles. Où est le mérite, ai-je répondu, avec un homme dont les principes sont si bien établis, avec une Fille si délicate sur l’honneur ? Ils engagent tous deux mon cœur par l’amour & la pitié. À l’égard de Clémentine, ma consolation est que je ne me suis pas trouvée dans son chemin ; que Sir Charles n’a commencé à me déclarer son affection, qu’après avoir reçu d’elle, en termes exprès & par les plus nobles motifs, la liberté de choisir celle qu’il jugeroit la plus digne de lui succéder. Il m’a donné lieu de croire qu’il avoit cette opinion de moi ; & je puis ajouter, chere Madame Bémont, que dans les soins qu’il m’a rendus, il n’a pas cessé de lui rendre justice. Il s’est conduit avec moi si noblement, que si je ne l’avois déja préféré à tous les autres hommes, j’aurois pris alors ces sentimens pour lui.

Jeudi, 3 Mai.

J’étois avec Clémentine, lorsqu’on m’a remis une Lettre de Sir Charles. Elle s’est apperçue de qui étoit la Lettre ; & me la voyant considérer avec impatience, elle m’a priée de l’ouvrir, sans quoi elle m’a menacée de se retirer. Je l’ai ouverte. Elle contenoit, lui ai-je dit, les plus tendres complimens pour elle & pour les autres Dames. Mais j’ai cru voir dans ses yeux un air d’empressement, qui m’a portée à lui en offrir la lecture : vous y trouverez, Mademoiselle, le plus obligeant des hommes. Sir Charles & moi, nous n’avons point de secret entre nous. Mais je vous préviens sur quelques endroits, qui regardent une personne… Peut-être ne la liriez-vous pas sans chagrin. Elle m’a répondu : est-ce là, Madame, votre seule objection ? Je serai bien aise, si vous l’approuvez, de voir comment le plus poli des hommes écrit à la plus aimable & la meilleure des Femmes.

Je lui ai donné la Lettre ; elle a eu la grandeur d’ame de prendre plaisir au style. Tendre délicatesse ! a-t-elle dit en lisant. Heureuse, heureuse Mylady Grandisson ! Les larmes aux yeux, & jettant ses bras autour de moi, c’est ainsi, a-t-elle continué, que je veux vous féliciter. Que je dois m’applaudir de n’avoir pas écouté ses offres ! Je n’aurois pu juger mal de la Religion d’un homme, qui est capable d’agir, de parler, d’écrire, & de vivre comme lui.

J’ai panché la tête sur son épaule. Lui exprimer la moitié seulement de l’admiration que je ressentois pour tant de noblesse, c’eût été lui rappeler son ancienne situation, & paroître étonnée qu’elle ait eu tant de pouvoir sur elle-même.

Le reste, a-t-elle repris, je crois le pouvoir lire ; car mes yeux sont tombés sur le nom d’un homme, pour lequel je ne suis pas sans pitié. Elle a lu ce qui suit : « Le corps du pauvre Comte de Belvedere (c’est l’expression de Sir Charles) visite les divers quartiers de Londres, & s’efforce d’y trouver de l’amusement, tandis que son ame est au Château de Grandisson. Il ne peut se résoudre à quitter l’Angleterre, sans avoir pris congé de sa chere Clémentine ; cependant la crainte des nouveaux tourmens qu’il prévoit dans cette occasion le fait balancer. Le Marquis, ses deux Neveux & moi, nous joignons nos efforts pour le consoler ; cependant nous lui conseillons d’aller chercher plus de bonheur à Madrid ; & je le crois déterminé à retourner avec nous, pour le redoutable adieu. Je le plains du fond du cœur, mais je n’en loue pas moins l’inviolable attachement de la Famille aux conditions qu’elle vient d’accepter. »

En lisant ces dernieres lignes, son visage s’est couvert de larmes. D’accepter ! Ah, Mylady Grandisson, il n’est que trop vrai. Quoiqu’il ne leur en échappe rien, je lis leurs desirs dans leurs yeux.

Elle a parcouru l’éloge que Sir Charles me fait, de l’excellent caractere du Comte. C’est un honnête homme, a-t-elle repris ; je lui rends cette justice : mais son obstination n’est-elle pas étrange ? Ensuite, me rendant la Lettre : que nous connoissons peu, a-t-elle ajouté, ce qui nous convient le mieux ! L’Espagne a sans doute quelque Dame d’un mérite distingué, qui le rendroit beaucoup plus heureux qu’il ne peut jamais l’être, avec celle qu’il honore d’une affection si mal reconnue ; sans compter que la pauvre Daurana…

Elle s’est arrêtée. Je n’ai rien dit qui pût la ramener au même sujet.

Sir Charles suppose qu’ils ne reviendront point avant la fin de la semaine prochaine, du moins si le Marquis persiste dans le dessein d’assister à un Bal de l’Ambassadeur de Venise, auquel il est invité. Une absence de quinze jours, après tout. Ô Dieu, Dieu !

N. B. Dans plusieurs Lettres suivantes, on s’efforce de nous intéresser pour Mylady Grandisson, qui revenant avec Clémentine, toutes deux à pied & sans suite, d’une promenade qui les avoit insensiblement éloignées du Château, est si mouillée par une pluie d’orage, que se trouvant incommodée à son retour, & voyant tout-d’un-coup paroître Sir Charles, qui arrive de Londres sans être attendu, elle ne peut résister à la double agitation de sa fatigue & de sa joie. Elle tombe évanouie. Que de mouvemens pour une tête si chere ! La fiévre suit, & dure peu à la vérité ; mais Clémentine, qui se reproche d’être la cause de cet accident, s’afflige d’autant plus qu’elle craint de fort injurieux soupçons.