Histoire des fantômes et des démons/L’Esprit familier

L’ESPRIT FAMILIER.

« Je me suis trouvé, dit le Petit Albert, dans un château où il y avait un esprit familier, qui, depuis six ans, avait pris soin de gouverner l’horloge et d’étriller les chevaux. Il s’acquittait de ces deux choses, avec toute l’exactitude que l’on pouvait souhaiter. Je fus curieux un matin d’examiner ce manège : mon étonnement fut grand de voir courir l’étrille sur la croupe du cheval, sans être conduite par aucune main visible…

« Le palefrenier me dit qu’il avait attiré ce farfadet à son service, en prenant une petite poule noire, qu’il avait saignée dans un grand chemin croisé ; que du sang de la poule, il avait écrit sur un petit morceau de papier : Bérith fera ma besogne pendant vingt ans, et je le récompenserai ; qu’ayant ensuite enterré la poule, à un pied de profondeur, le même jour, le farfadet avait pris soin de l’horloge et des chevaux ; et que, de temps en temps, il faisait des trouvailles, qui lui valaient quelque chose. »