Histoire des Abénakis/2/03

CHAPITRE TROISIÈME.

suite.

1680-1701.


En 1696, la Cour de France ordonna au Comte de Frontenac de chasser les Anglais de Pemaquid, et de soumettre à tout prix les fiers Iroquois, qui, malgré leurs échecs, continuaient leurs hostilités contre le Canada.

Le gouverneur commença aussitôt les préparatifs d’une campagne contre ces sauvages. Il réunit à la Chine 2,300 hommes, Canadiens, Abénakis, Hurons, Algonquins et Iroquois du Saut Saint-Louis. Quoiqu’alors âgé de soixante-et-quatorze ans, il voulut commander lui-même cette expédition. Il partit de la Chine, le 6 Juillet, et remonta le Saint-Laurent jusqu’au fort Frontenac, où il séjourna quelque temps, attendant un renfort de Michillimackinac. Mais ce renfort ne vint point, parce que les sauvages de l’Ouest refusèrent de prendre part à cette expédition. De là, il traversa le lac Ontario, se rendit à l’embouchure de la rivière Oswégo, puis se dirigea du côté des Onnontagués. Bientôt, il trouva suspendu à un arbre, un faisceau de 1434 roseaux, indiquant qu’un pareil nombre d’Iroquois l’attendaient et le défiaient au combat[1]. Il n’en continua pas moins sa marche, et vers le soir il aperçut une grande lueur du côté des Onnontagués. Ces sauvages avaient incendié leur village, et pris la fuite.

Bientôt, les Onneyouths s’avancèrent à la rencontre des troupes et demandèrent la paix. Le gouverneur leur répondit qu’elle ne leur serait accordée qu’à la condition qu’ils quitteraient leur pays pour aller s’établir en Canada.

Le lendemain, les terres des Onnontagués furent ravagées. Tous les sauvages avaient pris la fuite. On n’y trouva qu’un vieillard, qui n’avait pu fuir, à cause de son grand âge. Les sauvages de l’expédition le firent mourir, après l’avoir tourmenté pendant longtemps. Avant d’expirer, ce vieillard leur adressa cette parole pleine d’orgueil et de fierté : « Vous auriez dû employer plus de temps à me tourmenter, afin d’apprendre à rencontrer la mort en homme. Je meurs content, car je n’ai aucune bassesse à me reprocher »[2].

Les Abénakis demandèrent à pousser leurs exploits plus loin ; mais le gouverneur, pensant que ses ennemis étaient suffisamment humiliés, s’y refusa et retourna à Montréal, malgré les murmures des sauvages[3].

Cette expédition rendit aux Français leur influence sur tous les alliés, et réduisit les Iroquois pour toujours. Les sauvages vinrent alors de toutes parts, même de la vallée du Mississipi, pour rendre leurs hommages au Grand-Ononthio et se soumettre à lui[4].

Avant son départ pour le lac Ontario, le Comte de Frontenac avait mandé à d’Iberville d’aller attaquer : le fort Pemaquid, avec le secours qui devait arriver de France.

La Cour de France tenait beaucoup à s’emparer de ce fort ; car cette place fortifiée, située au milieu des Abénakis, donnait lieu de craindre qu’à la fin ces sauvages, si nécessaires à la Nouvelle-France, ne fussent accablés par les Anglais, ce qui serait certainement arrivé, si les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre eussent été plus habiles, ou ne se détachassent de l’alliance des Français, ne recevant aucun secours.

Mais heureusement que les Anglais n’employaient, pour les attirer vers eux, que des moyens qui n’étaient propres qu’à les en éloigner. Ainsi, quelques mois auparavant, des Abénakis allèrent à Pemaquid, parcequ’on leur avait donné à entendre qu’on leur remettrait les prisonniers de leur nation. Ils y furent d’abord bien traités ; mais, tandis qu’ils se croyaient en sûreté, plusieurs Anglais se présentèrent armés, et, sans avoir été provoqués, firent feu sur eux, en tuèrent deux et se précipitèrent sur les autres pour les faire prisonniers. Ceux-ci, quoique surpris, se défendirent long- temps avec leur valeur ordinaire. Deux autres sauvages furent alors tués, mais il en coûta la vie à deux des assaillants. Les autres sauvages, parmi lesquels était le célèbre Chef Taksus, demeurèrent prisonniers. Pendant qu’on les conduisait en prison, Taksus tua deux de ses conducteurs et s’échappa[5].

M. de Bonaventure, envoyé par la Cour de France. pour aller attaquer Pemaquid, alla rejoindre d’Iberville à l’île de Terreneuve, où il arriva dans le mois de Juin. De là, ils allèrent tous deux rejoindre M. de Villebon, à la rivière Saint-Jean, et le Baron de Saint-Castin, à Pentagoët, d’où ils partirent, au commencement d’Août, avec 200 Abénakis, 100 Micmacs et un petit nombre de troupes régulières. Ils arrivèrent devant Pemaquid, le 10, et investirent la place le lendemain. Le même jour, le commandant anglais fut sommé de livrer le fort, à quoi il répondit que lors même que la mer serait couverte de vaisseaux français, et la terre, de sauvages, il ne se rendrait pas. Alors les sauvages commencèrent la fusillade. Le lendemain, la garnison, voyant qu’il était impossible de résister à cette attaque et craignant de tomber entre les mains des sauvages, força le commandant de se rendre. Le fort fut alors livré, à condition que la garnison serait conduite à Boston, pour y être échangée contre les prisonniers français et sauvages.

En entrant dans le fort, on trouva un Abénakis chargé de chaînes. Ce prisonnier était dans un état si pitoyable que la vue de ce malheureux rendit les sauvages tellement furieux qu’on eut beaucoup de peine à les calmer[6]. Alors le fort fut rasé.

Pemaquid était la forteresse la plus considérable des Anglais en Amérique. Ce fort avait coûté des sommes considérables à la Nouvelle-Angleterre, et était alors pour les Anglais dans l’Est ce que Niagara fut pour les Français dans l’Ouest.

M. de Villebon, en retournant à la rivière Saint-Jean, fut surpris par une escadre anglaise de sept vaisseaux et fait prisonnier, avec les Micmacs qui l’accompagnaient ; mais il fut aussitôt relâché. Les Anglais continuèrent leur route jusqu’à Beaubassin, où ils incendièrent toutes les habitations françaises et l’église[7]. De là, ils se dirigèrent vers la rivière Saint-Jean, pour aller attaquer l’établissement de M. de Villebon. Celui-ci reçut cette nouvelle, le 12 Octobre. Il réunit aussitôt ses Abénakis et se prépara à la défense. Le P. Simon, Récollet, qui avait une petite mission dans les environs, lui amena trente-six guerriers sauvages.

Les Anglais, munis de plusieurs pièces d’artillerie, arrivèrent près du fort, le 18, et en commencèrent aussitôt le siège. Les Français et les Abénakis défendirent la place si courageusement que les assiégeants, après deux jours de tentatives pour s’en emparer, furent forcés de lever le siège et de se retirer avec précipitation[8].

À la suite de ces expéditions, la crainte et le désespoir régnèrent sur les frontières des colonies anglaises. Ces succès des Français annonçaient de loin aux colons la présence des Canadiens et des Abénakis. Les colons ne tournaient plus leurs regards vers le Nord qu’avec effroi, croyant à chaque instant voir sortir des forêts ces redoutables ennemis, qui ne laissaient que ruines sur leur passage. Cet état de malaise règna dans les colonies anglaises jusqu’au traité de Riswick, où la paix fut signée entre les Français et les Anglais, le 20 Septembre 1697. Mais ce traité ne décida pas la question de propriété du pays des Iroquois, ni celle des frontières de l’Acadie et de la Nouvelle-Angleterre. Aussi, dès l’année suivante, de graves discussions s’élevèrent à ce sujet. Les Français avaient des prétentions sur la rivière Kénébec. Les Anglais reclamaient le pays des Abénakis, jusqu’à la rivière Sainte-Croix, et celui des Iroquois, et prétendaient que leurs possessions de l’Ouest s’étendaient jusqu’à Michillimackinac.

Mais ils dirigèrent principalement leur attention sur les terres des Abénakis. En 1699, le Gouverneur de la Nouvelle-Angleterre, ayant proposé à ces sauvages d’entrer en pourparlers sur cet important sujet, ils lui firent signifier les articles suivants.

1o Que le Gouvernement de la Nouvelle-Angleterre devait retirer immédiatement et pour toujours les Anglais du pays des Abénakis.

2o Que le gouverneur anglais n’était pas leur maître, que ni lui ni ses prédécesseurs ne l’avaient jamais été, que les sauvages s’étaient soumis volontairement au roi de France, et qu’ils ne prétendaient recevoir des ordres que de lui ou de ses généraux.

3o Qu’ils ne permettraient jamais aux Anglais d’avoir des établissements sur leurs terres, qu’ils n’accordaient cette permission qu’aux Français.

4o Qu’ils étaient fort surpris d’entendre dire que le gouverneur anglais songeait à leur donner des missionnaires protestants, qu’ils étaient bien aise de l’informer qu’ils ne voulaient pas changer de religion, et qu’ils n’en professeraient jamais une autre que celle qui leur avait été enseignée par les Français, qu’ils avaient combattu pour la défense de cette religion et qu’ils combattraient encore jusqu’à la mort[9].

Les Iroquois reclamèrent aussi à peu près dans le même sens contre les prétentions de la Nouvelle-York sur leurs terres.

Bientôt, les Anglais s’imaginèrent que les P. P. Jésuites étaient les principaux instigateurs de ces démarches. Alors, ceux de la Nouvelle-York, héritiers du fanatisme des Puritains de la Nouvelle-Angleterre passèrent une loi qui défendait sous peine de mort à tout prêtre ou religieux d’entrer dans les limites de leur Province[10].

Ainsi, par cette loi, les P. P. Jésuites étaient exclus du pays des Iroquois. Ces sauvages en furent irrités, car un grand nombre d’entr’eux étaient chrétiens et fort attachés à leurs missionnaires. Aussi, ce fut principalement cet acte de fanatisme des Anglais qui les engagea enfin à faire avec les Français un traité de paix, qui devait toujours durer.

Dans le cours de l’été, 1700, ils envoyèrent dix députés à Montréal pour règler les conditions de la paix. Ces députés furent reçus avec solennité dans une assemblée, présidée par le gouverneur, M. de Callière[11]. Les Abénakis, les cinq nations iroquoises, les Hurons, les Iroquois du Saut Saint-Louis et les Outaouais étaient représentés dans cette assemblée.

Le harangueur iroquois fit connaître l’indignation que les règlements et les menaces des Anglais avaient soulevée parmi les gens de sa nation, et ajouta : « qu’ils avaient refusé de s’y soumettre, que ce refus pourrait peut-être leur attirer la guerre, et que, dans ce cas, il espérait qu’ils trouveraient au fort Frontenac les munitions et les armes qui leur seraient nécessaires. »

Le député des Abénakis dit « qu’il n’avait point d’autre hache que celle de son Père, et que celui-ci l’ayant enterrée, il n’en avait plus. » Les Iroquois du Saut Saint-Louis firent la même déclaration.

Le député des Hurons, le célèbre Chef Kondiaront, surnommé « le Rat », prit ensuite la parole, et dit : « J’ai toujours obéi à mon Père, et je jette ma hache à ses pieds ; je ne doute point que les gens d’en haut ne fassent de même. Iroquois, imitez mon exemple. » Les Outaouais parlèrent à peu près sur le même ton[12].

Les articles du traité de paix entre les Français, les Iroquois et les alliés furent arrêtés et signés, le 8 Septembre 1700. Les sauvages tracèrent sur le papier les armes de leurs tribus. Les Abénakis tracèrent un chevreuil, les Onnontagués et les Tsonnonthouans, une araignée, les Goyogouins, un calumet, les Onneyouths, un morceau de bois en fourche avec une pierre au milieu, les Agniers, un ours, les Hurons, un castor, et les Outaouais, un lièvre[13].

Les Anglais employèrent tous les moyens en leur pouvoir pour empêcher la confirmation de ce traité. Mais ce fut en vain, car les Iroquois étaient entièrement décidés à enterrer la hache pour toujours. L’année suivante, ce traité fut confirmé dans une assemblée, tenue à Montréal le 4 Août. 1,300 sauvages vinrent s’asseoir dans cette assemblée. On y voyait des Abénakis, des Iroquois, des Hurons, des Algonquins, des Miâmis, des Outagamis, des Outaouais, des Sauteurs, des Illinois et autres. Trente-huit députés signèrent le traité, et l’on chanta le Te Deum avec grande solennité, puis le reste de ce grand jour se passa en réjouissances[14].

Lorsque l’on considère le rôle que jouèrent les Abénakis dans les évènements qui arrivèrent en Canada et en Acadie, pendant la période 1680-1701, il nous paraît évident que ces sauvages étaient des instruments dans la main de Dieu pour protéger la colonie de la Nouvelle-France. Nos historiens sont unanimes à dire que cette petite colonie ne fut conservée, pendant cette période de longues et sanglantes luttes, que par une protection toute spéciale de la Providence ; car il est impossible de méconnaître le doigt de Dieu dans ces épidémies, ces naufrages et autres accidents qui décimèrent les armées des Anglais et détruisirent leurs flottes, chaque fois qu’ils prirent les armes contre la Nouvelle-France. Au reste, le fait seul que cette colonie, qui comptait alors à peine 10,000 âmes, ait pu se maintenir contre les puissantes colonies anglaises de la Nouvelle-Angleterre et de la Nouvelle-York, dont la population était vingt fois plus considérable, nous démontre clairement que Dieu veillait sur elle et la protégeait.

Nous pensons donc que Dieu se servit de la nation abénakise pour protéger le petit peuple canadien, qu’il voulait sauver.

Il donna à ces sauvages tant de bravoure, de valeur et d’intrépidité pour combattre qu’ils devinrent très-redoutables aux ennemis des Français. En effet, la terreur qu’ils inspiraient aux colonies anglaises et aux Iroquois est une chose fort étonnante. Les Anglais les redoutaient tellement qu’ils employèrent tous les moyens en leur pouvoir pour les attirer vers eux. La présence seule de cinq ou six de ces sauvages auprès d’un village anglais était suffisante pour y jeter l’épouvante, et faire fuir les habitants. Les Iroquois les craignaient tellement qu’ils ne consentirent pas à aller les attaquer chez eux, malgré les pressantes invitations des Anglais. Or, la nation abénakise ne compta jamais plus de 3,000 guerriers. N’est-ce pas une chose très-étonnante que cette petite nation ait inspiré tant de crainte à des colonies de 250,000 âmes et à des sauvages féroces et cruels, qui comptaient de 12,000 à 15,000 guerriers ?

Dieu mit aussi dans le cœur des Abénakis un tel attachement pour les Français qu’ils furent leurs alliés inséparables, et qu’ils eurent toujours la plus grande ardeur pour leur cause. Cet attachement était si grand que ces sauvages étaient plus sensibles aux pertes des Français qu’aux leurs propres, et qu’ils étaient toujours prêts à marcher pour les secourir ou venger leurs malheurs, tantôt en ravageant les cantons iroquois, tantôt en semant la désolation et la mort dans les colonies anglaises. Leur ardeur pour la cause de leurs alliés était telle qu’ils épiaient sans cesse les mouvements des Anglais pour en informer le gouverneur du Canada.

Les Français de la colonie reconnaissaient l’importance des services que ces sauvages leur rendaient. Nous avons vu qu’en 1690 M. de Villebon représenta à la Cour de France « qu’il pourrait se maintenir en Acadie avec le seul secours des Abénakis. » On savait en Europe que le secours de ces sauvages était nécessaire à la Nouvelle-France. Aussi, en 1696 Louis XIV recommanda au Comte de Frontenac de s’emparer à tout prix du fort de Pemaquid et d’en chasser les Anglais, qui incommodaient ces sauvages, afin de conserver leur alliance, absolument nécessaire à la colonie. Le P. de Charlevoix dit plusieurs fois, dans l’histoire de la N. France, « que les Français n’auraient pu se maintenir en Canada sans le secours des Abénakis, qu’en Acadie ces sauvages furent leur principal boulevard et formèrent une digue infranchissable entre la Nouvelle-Angleterre et la colonie française, qu’ils furent enfin placés en Canada, sur les rivières Saint-François et Bécancourt, pour former une barrière aux Iroquois et arrêter leurs irruptions. »

Tout cela nous démontre, de la manière la plus évidente, que la petite nation abénakise a joué dans la Nouvelle-France un rôle si important et tellement au-dessus de ses forces, qu’il serait inexplicable si on n’y reconnaissait pas une intervention de la puissance de Dieu.

On conçoit facilement que les ennemis des Français avaient le cœur rempli de haine contre ces sauvages. Nous rapporterons ici un fait bien propre à le prouver, et qui ne manque pas d’intérêt.

Dans le cours de l’été, 1695, un parti d’Iroquois se réfugia un jour sur une petite île du lac Champlain, pour y passer la nuit. Cinq ou six Abénakis, occupés à faire la chasse près de ce lac, les ayant aperçus, résolurent aussitôt de les attaquer. Mais il fallait auparavant prendre quelque connaissance du lieu où étaient ces ennemis. Ils envoyèrent donc l’un d’eux dans ce but. L’Abénakis se rendit à l’île, à la nage ; puis, se glissant le plus légèrement possible, à travers les herbes et les broussailles, il alla se cacher à quelques pas du campement ennemi, de manière à voir ce qui s’y passait et à entendre ce qui s’y disait.

Trente Iroquois étaient assis autour d’un feu et formaient des projets de vengeance contre les Abénakis, tandis qu’une énorme tête de bœuf, qui devait être le mets de leur repas, cuisait suspendue au-dessus de ce feu. Après le repas, l’un d’eux amassa les os et les jeta loin derrière lui, en s’écriant : « Puissions- nous dévorer tous ces chiens d’Abénakis, comme cette tête, et les traiter ainsi ! » Bientôt, ils se couchèrent autour du feu et ne tardèrent pas à s’endormir profondément.

L’Abénakis se glissa alors jusqu’aux canots des ennemis, y pratiqua, avec son couteau, de larges ouvertures, puis retourna vers ses frères.

Les Abénakis se rendirent aussitôt dans l’île, et, profitant du sommeil de leurs ennemis, se jetèrent sur eux la hache à la main, en poussant d’horribles cris : Ils en tuèrent plusieurs sur le champ. Les autres, saisis d’une terreur panique, et se croyant attaqués par un grand nombre d’Abénakis, se précipitèrent dans leurs canots pour s’enfuir, et se noyèrent.

Les Abénakis nommèrent cette île « Otepsek, » l’île à-la-tête, à cause de la tête de bœuf.

Ce fait nous donne une idée de la haine et de la crainte que les Iroquois avaient pour les Abénakis, ainsi que des ruses que ces derniers employaient pour détruire leurs ennemis.

Quoique le P. de Charlevoix ne parle pas de ce fait, il est très-probable qu’il le connaissait, car sur sa carte du lac Champlain il donne à cette île le nom « d’île-aux-têtes. »


  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 250.
  2. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 834 — Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 247, 250.
  3. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 256, 357.
  4. Garnreau. Hist. du Canada, Vol, I. 332, 333 — Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. II. 833-874.
  5. Le P. de Charlevoix, Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 260.
  6. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 261-263.
  7. Idem. Vol, Ill. 265,. 267.
  8. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III 268-272.
  9. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 254, 255.
  10. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I, 835. — Garneau, Hist. du Canada, Vol. I​I, 353.
  11. Le Comte de Frontenac était mort dans le mois de Novembre 1698, âgé de soixante-et-dix-huit ans, et M. de Callière lui avait succédé.
  12. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 371-373.
  13. Idem. Vol. III, 372. — Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 836.
  14. Le P. de Charlevoix. Hist, Gén. de la N. France. Vol. III. 418.