Histoire des œuvres de Balzac/Première partie. II. — Œuvres non comprises dans la Comédie humaine/Théâtre

II

ŒUVRES NON COMPRISES

DANS

LA COMÉDIE HUMAINE


I
Œuvres complètes. TOME XVIII. Théâtre, troisième édtion.
Un volume, 1870[1].

LXXXVII. Vautrin. Drame en cinq actes, représenté pour la première fois, au théâtre de la Porte-Saint-Martin, le 14 mars 1840. Dédié à Laurent-Jan. La préface, datée du 1er mai 1840, ne fut pas prête pour le jour de la mise en vente de la pièce, qui fut publiée en un volume in-8o chez Delloye et Tresse, avec un bon donnant droit à venir réclamer la préface lorsqu’elle paraîtrait, ce qui n’eut lieu que deux mois après. Voici cette note :

AVIS.

M. de Balzac, retenu au lit par une indisposition très-grave, n’a pu écrire la préface qui devait accompagner sa pièce de Vautrin, dont les représentations ont été arrêtées par l’autorité.

Cette préface paraîtra dès que la santé de l’auteur lui permettra de la composer. Toutes les personnes qui auront acheté la présente édition auront droit à un exemplaire de ladite préface, qui leur sera remis en échange du présent avis, qu’il est facile de détacher de ce livre.

Bon pour un exemplaire de la Préface de Vautrin.

LXXXVIII. Les Ressources de Quinola. Comédie en cinq actes, représentée pour la première fois au théâtre de l’Odéon, le 19 mars 1842. Un volume in-8o, chez Souverain. La préface datée de Lagny, 2 avril 1842. Une note-post-scriptum de la préface, qui a été omise dans l’édition définitive, indiquait que les scènes XIX et XX du quatrième acte avaient été supprimées à la première représentation. Elle était ainsi conçue :

Les orages de la première représentation ont nécessité de subites coupures. Les scènes marquées d’un astérisque sont celles qui furent ainsi retranchées, et le succès posthume de la pièce a permis de les jouer ; car cette pièce, si injurieusement condamnée, paraît devoir jouir d’une vitalité très-profitable à l’Odéon.

Lagny, 2 avril 1842.

LXXXIX. Paméla Giraud. Drame en cinq actes, représenté pour la première fois au théâtre de la Gaieté, le 26 septembre 1843. Un volume in-8o, chez Marchant, 1843.

XC. La Marâtre. Drame intime en cinq actes, en huit tableaux, représenté pour la première fois au Théâtre-Historique, le 25 mai 1848. Une brochure in-12, chez Michel Lévy, 1848.

Nous avons retrouvé un projet de distribution de la Marâtre au Théâtre-Français, projet très-curieux et qui doit dater, pensons-nous, de 1854 :

Le Général
MM. Geffroy
Le Docteur
MM. Monrose
ou ou
Beauvalet Anselme.
Ferdinand
Bressant Le Procureur
ou
du Roi
Candeilh.
Maillard.
Gertrude
Mmes Rachel.
Godard
Régnier
Pauline
Delphine Fix.
ou
Got.

Ce projet n’a malheureusement pas eu de suite.

XCI. Le Faiseur. Comédie en cinq actes, écrite en 1838-1840. (Balzac en parle déjà dans l’avis aux abonnés du dernier numéro de la Revue parisienne, daté du 25 septembre 1840.) Cette pièce, réduite en trois actes et complétement remaniée par M. D’Ennery, fut représentée pour la première fois au théâtre du Gymnase, sous le titre de Mercadet, le 24 août 1851, une brochure in-12 à la Librairie théâtrale, 1851. La version en cinq actes, conforme au manuscrit de l’auteur, parut pour la première fois dans le Pays, du 28 août au 13 septembre 1851, sous le titre de Mercadet, et pour la première fois en volume, sous celui du Faiseur, en 1853, un volume in-12, chez Cadot. En 1865, le Faiseur fut ajouté par madame Houssiaux au tome XIX des Œuvres de Balzac, qui contenait le Théâtre. Il fut d’abord question de jouer la version de l’auteur au Théâtre-Français avant sa réduction pour le Gymnase. Voici qu’elle était la distribution projetée :

Mercadet
MM. Régnier.
Pierquin
MM. Geffroy.
Minard
Delaunay.
Violette
Samson.
La Brive
Brindeau.
Justin
Got.
Méricourt
Leroux. Madame
Brédif
Mirecourt
Mercadet
Mmes Mélingue.
Berchut
Riché.
Julie
Worms.
Verdelin
Provost
Thérèse
Anaïs.
Goulard
Joanny.
Virginie
A. Brohan

Nous regrettons beaucoup que la version représentée de Mercadet n’ait pas été jointe à l’édition définitive des Œuvres ; elle y était indispensable à notre avis ; il sera peut-être possible de l’y ajouter un jour, avec la comédie inédite du même auteur retrouvée après la publication du Théâtre : l’École des Ménages, aujourd’hui entre les mains des éditeurs des Œuvres complètes de Balzac.

Avant de quitter le Théâtre de Balzac, donnons ici, comme nous l’avons fait pour la Comédie humaine, un intéressant document, c’est-à-dire la liste des pièces en projet que l’auteur du Mercadet se réservait d’écrire plus tard. Nous l’empruntons à un article de M. Armand Baschet publié dans le Mousquetaire du 17 mars 1854, où il dit tenir ce renseignement de M. D… (Dutacq), qui fut, comme on sait, l’un des amis les plus dévoués de Balzac.

PIÈCES PROJETÉES.

L’École des Ménages (écrite et retrouvée, ainsi que nous l’avons dit plus haut). — Richard Cœur-d’éponge (tout le plan et quelques scènes écrites[2]). — La Comédie de l’amour. — Les Petits Bourgeois. — La Conspiration Prudhomme. — La Folle Épreuve. — Le Roi des mendiants. — Le Mariage Prudhomme. — Le Père prodigue[3]. — Pierre et Catherine. — Mercadet (écrit et représenté). — La Succession Pons. — L’Éducation du prince. — Les Courtisans. — Le Ministre. — Orgon (avec Amédée Pommier ; quelques fragments). — L’Armée roulante. — Sophie Prudhomme. — Annunciata. — La Veille et le Lendemain. — Gobseck. — La Fille et la Femme.

À propos de Pierre et Catherine, citons un fragment de lettre de Balzac à M. Hostein, fragment publié dans le Gaulois du 13 décembre 1869, qui l’emprunte à un catalogue d’autographes ; cette lettre fut écrite après les journées de juin 1848 :

Je me demande si, après la bataille des prolétaires, après cette funeste affaire, et alors que les théâtres vont être privés de spectateurs pendant trois mois, je dois continuer à travailler à mon drame de Pierre et Catherine. Il me serait indifférent de risquer une pièce comme on en peut trouver à tout moment ; mais ce drame est plus qu’une pièce. C’est un sujet, une de ces rencontres qu’on ne fait pas deux fois, comme les Napoléon du Cirque. Si vous pensez que les circonstances politiques vous permettront de monter Pierre et Catherine en octobre, je viendrai l’achever à Paris, et je quitterai les châteaux où je suis comme un coq en pâte. En attendant, on pourra donner au théâtre des bouffonneries sans amertume, comme les Macaires, et incliner aux Saltimbanques.

M. Hostein a publié, à propos de Pierre et Catherine, un curieux article que nous reproduirons plus loin.

C’est vers ce moment que Balzac songea au Roi des mendiant, dont nous venons de parler, sujet vers lequel les derniers mots de ce fragment de lettre prouvent qu’il inclinait déjà. Le principal rôle de la pièce, destinée au théâtre des Variétés, eût été créé par Frédérick Lemaître.

L’École des Ménages, qui dut aussi s’appeler la Première Demoiselle, et la Demoiselle de magasin, a été lue au théâtre de la Renaissance au commencement de 1839, ainsi que le constate un article de la Caricature provisoire du 3 mars 1839.

  1. Même observation que pour les séries précédentes, avec cette différence qu’aucune des éditions de ces Œuvres diverses n’a été publiée du vivant de l’auteur.
    Théâtre complet. Première édition. Un volume in-12 chez Giraud et Dagneau, 1853. Contient : Vautrin, les Ressources de Quinola, Paméla Giraud, La Marâtre. Toutes les préfaces y sont supprimées ; on peut y joindre le Faiseur, un volume in-12, chez Cadot, 1853.

    Deuxième édition. Un volume in-8o chez madame Houssiaux, 1855. Tome III des volumes complémentaires des Œuvres de Balzac. Même contenu que le précédent, les préfaces rétablies. En 1865, le Faiseur fut ajouté à cette édition. La distribution des rôles manque à toutes les deux et ne se trouve rétablie que dans l’édition définitive.

  2. Le manuscrit de ces fragments est entre les mains de madame veuve Dutacq.
  3. On sait que M. Dumas fils a fait représenter, depuis, une pièce sous ce titre avec un très-grand succès.