ALBERT LEURY


HISTOIRE de ROUYN


TOME IV


Municipalités de Rouyn et Noranda
Services publics
Clubs sociaux



1. — Ville de Rouyn
2. — Ville de Noranda
3. — Bureau de poste (Rouyn)
4. — Bureau de poste (Noranda)
5. — Bureau de la colonisation
6. — Service des mines
7. — Inspecteurs électriciens
8. — Bureau des terres et forêts
9. — Le poste de radiodiffusion C. K. R. N.
10. — Les journaux
11. —

Les Chevaliers de Colomb
L’Ordre loyal des Moose
Le club Lion
Le club Kiwanis
L’Association des prospecteurs du Nord-Ouest de Québec
La Chambre de Commerce jr
La société St-Jean-Baptiste
Association professionnelle catholique des Voyageurs de
commerce
La Ligue des Femmes Catholiques du Canada
La Fédération des Femmes canadiennes-françaises

12. — Les sports
13. — De Montréal à Rouyn en huit heures


ALBERT LEURY


HISTOIRE de ROUYN


TOME IV


Municipalités de Rouyn et Noranda
Services publics
Clubs sociaux



1. — Ville de Rouyn
2. — Ville de Noranda
3. — Bureau de poste (Rouyn)
4. — Bureau de poste (Noranda)
5. — Bureau de la colonisation
6. — Service des mines
7. — Inspecteurs électriciens
8. — Bureau des terres et forêts
9. — Le poste de radiodiffusion C. K. R. N.
10. — Les journaux
11. —

Les Chevaliers de Colomb
L’Ordre loyal des Moose
Le club Lion
Le club Kiwanis
L’Association des prospecteurs du Nord-Ouest de Québec
La Chambre de Commerce jr
La société St-Jean-Baptiste
Association professionnelle catholique des Voyageurs de
commerce
La Ligue des Femmes Catholiques du Canada
La Fédération des Femmes canadiennes-françaises

12. — Les sports
13. — De Montréal à Rouyn en huit heures


HOTEL DE VILLE

ROUYN.

Les services de l’Hotel de ville sont sous la direction, de M. Alex Leclerc, C. G. A. — G. P. A., comptable-licencié, Secrétaire-Trésorier, et comprennent :

MM.
Gaétan Desabrais, caissier.
A. C. de la Chevrotière, Percepteur de la taxe d’eau.
Gérard Beauchemin, Comptable, Département de l’eau.
Geo. H. Morin, Sténographe et classeur des dossiers.
Cyrille Lapalme, Concierge.


Personnel au Service de la Ville de Rouyn en 1941.[1]




M. ALEX. LECLERC, C. G. A. — C. P. A.
COMPTABLE — LICENCIE
SECRETAIRE-TRESORIER.

Né à Québec, M. Alex Leclerc fit ses études dans cette ville avec distinction et obtint les diplomes suivants :

Du cours Commercial de l’Académie St-Joseph de Québec.
du cours scientifique de l’Académie Commerciale de cette ville.
du cours Supérieur de commerce de l’Université LAVAL.

Il suivit le cours de l’Ecole des Hautes Etudes de Montréal et obtint le diplomes de licencié-es-sciences en comptabilité.

M. Leclerc est membre de l’Association des Comptables Publics de Québec, (Certified Public Accountant’Ass.), de l’Association Générale des Comptables, (Certified General Acountants’Ass.). Depuis le 15 Juin 1937, il est le Secrétaire-Trésorier de la Ville de Rouyn.

Outre ses fonctions, il remplit celles de Secrétaire de la Fédération des Chambres de ommerce Jr. de l’Abitibi et du Témiscamingue, de la Société St Jean-Baptiste-Rouyn-Noranda, de l’Association Sportive des Chevaliers de Colomb.


Photographie prise en 1927 devant l’hôtel de ville de Rouyn.[2]



BRIGADE DE L’INCENDIE

Lorsque le village de Rouyn s’incorpora, il dut organiser un service de protection policiére et contre l’incendie. Le premier Chef de la Brigade volontaire fut M. Dussault, un contracteur.


Premier camion à boyaux de la ville de Rouyn.[3]


En 1929, Sabin Thibaut lui succéda et, alors, fut organisé véritablement le Corps de Pompiers Volontaires. Un camion à boyaux fut acheté et la brigade s’affilia a la Fédération des Pompiers du Témiscamingue. En Décembre 1936, la Ville, devant l’accroissement de la population, dut faire l’achat d’une pompe à incendie assez puissante ; elle est capable d’un débit de 1,000 gallons d’eau à la minute, fait l’admiration de tous et a été d’un grand secours dans les incendies subséquents, qui se sont déclarés.


Pompe à incendie de 1,000 gallons lors du défilé de la St-Jean Baptiste de 1940.[4]


Quoique Rouyn ait été la ville la plus favorisée du Nord au point de vue des feux de forêts, la municipalité fut cependant le théâtre de plusieurs grands incendies ; notons en particulier en 1928, la destruction du copperfield’s drug store, du windsor hotel, où furent détruit 7 automobiles et 2 autobus ; en 1935, le feu du Bloc Rice ; en 1937, l’incendie de l’Hôtel albert, du commercial, du magasin ansara, du garage regaudie et deux résidences, causant un dommage de plus de 500,000 $, sans compter les pertes de vies ; enfin, en 1938, l’anéantissement complet de l’Hotel rouanda.


Cendres de l’hôtel Albert, après l’incendie de 1938.[5]


La force des Pompiers se compose de vingt quatre membres et d’un pompier régulier, M. Ambroise Brouillard.

Dans les différents concours auxquels la Brigade participa, chaque fois elle revint avec des prix :

En 1932, qui fut le premier où elle prit part, à Kirkland, Lake, elle obtint le 2éme prix ;

En 1933, elle remporta encore le 2éme prix pour les échelles et le 3éme pour les camions ;

En 1936 et en 1938, elle eut de nouveau le 2éme prix.


Pompiers de Rouyn devant l’hôtel de ville vers 1940.[6]


La Brigade des Pompiers fait honneur à la Ville de Rouyn, grâce à la bonne Direction qu’a su lui donner son Chef, Sabin Thibaut.





MUNICIPALITÉ DE ROUYN

POLICE MUNICIPALE

Lorsque Rouyn s’ouvrit, la police fut faite par deux constables provinciaux envoyés par le Gouvernement. Mais la ville en s’érigeant en corporation, dut faire elle-même la police de son territoire. Trois constables furent nommés, chef constable : M. Aubin ; constables : Lambert et Touchette. Le poste de police se trouvait dans le petit chantier en bois rond que l’on peut voir encore sur la rue Taschereau, à côté de l’Hotel de Ville. Lorsque l’Hotel de Ville fut bâtie, les constables s’installèrent dans leur nouveau logement. À présent la Ville de Rouyn s’enorgueillit de son corps policiers très effectif. Les indésirables ont maille à partir ici, surtout depuis que le Chef Déry a pris possession de son poste.


Hôtel de ville de Rouyn construit en 1928.[7]


Voici le nom des constables : Chef : P. E. Déry
Caporal : Larose
Constables : Chartier
St Éloi
Pilon
Beauregard
Chartier
Gauthier
Secrétaire : Laval Raymond
Matronne : Mme J. Chabot
Constables spéciaux : P. Lapalme
Ambroise Brouillard


Personnel de la Sûreté municipale de Rouyn en 1941.[8]



Photographie Mosaïque


MUNICIPALITE DE ROUYN-SUD

A la Session de 1937, l’Assemblée Législative émettait une loi érigeant le terrain de la « red gold mining Co ltd », connu sous le nom de « village de Stadacona », en municipalité sous la régie du Gouvernement. M. Hector Paquin, Géométre-Arpenteur, fut chargé de dresser les plans et de délimiter le nouveau village, qui prit le nom de Rouyn-Sud. La régie est pour cinq ans. Un fonds consolidé de 30,000 $ fut créé et sur la vente des lots, 5 % fut réservé par le Gouvernement pour le fonds consolidé et la balance au crédit de la municipalité pour la création des artéres, pour la pose de l’aqueduc et des égouts et pour toutes autres améliorations nécessaires.

Le village de Rouyn-Sud promet de devenir un des plus beaux quartiers résidentiels des deux villes. Déjà tous les lots sont achetés et les bâtisses s’élévent rapidement. Une Commission scolaire a été érigée le printemps dernier et une belle église avec un grand presbytère pour loger les Pères Oblats et les retraitants privés s’éléve, déjà trop petite pour la population qui s’y presse.




CONSEIL DE VILLE
de
NORANDA


La municipalité de Noranda fut érigée en Corporation Municipale par une Loi Spéciale de la Législature de Québec, sanctionnée le 11 mars 1926. Le territoire fut divisé en zones commerciale et industrielles résidentielle.

Le premier Conseil de Ville fut nommé par la loi spéciale incorporant la ville et se composait de James Y Murdoch, Ernest Hibbert, Raymond Allen, Joseph Coperman, Joseph Charles Burgess. Plus tard ils furent remplacés régulièrement suivant la loi des cités et villes.

Conseil de 1929 — E. Hibbert, J. R. Bradfield, J. A. Carter, A. J. B. Saumier, M. McDonald.

Conseil de 1931 — J. A. Carter, J. R. Bradfield, R. McDonald, G. J. Mc. Manus, A. J. B. Saumier.

Conseil de 1933 — J. A. Carter, J. R. Bradfield, R. McDonald, G. J. Mc. Manus, P. Saucier.

Conseil de 1935 — J. A. Carter, J. R. Bradfield, F. Mc. Niven, P. E. Firlotte, P. H. Soulard.

Conseil de 1937 — J. A. Carter, J. R. Bradfield, remplacé le 22 avril 1938 par R. V. Porritt, F. Mc. Niven, P. E. Firlotte, P. H. Soulard.

Le secrétaire-trésorier est M. Frédéric Hébert, notaire, qui occupe ce poste depuis le 13 juin 1927.

La superficie de la municipalité en 1938 était de 1585.5 acres ; en lots à bâtir de 209,1 acres. La population avait atteint le chiffre de 5.000.


Premier plan de subdivision de la Ville de Noranda.[9]


La longueur des rues améliorées était en 1938 de

7,5 milles, c’est-à-dire : 2.5 en pavage ; 5 en macadam.

441.10 personnes étaient tenues en 1938 de payer l’impôt municipal et les bien-fonds imposables étaient de 2,544,425.00 $ ; les biens-fonds imposables, mais exemptés temporairement de 4,400,000 $ ; ceux non imposables, (biens de fabrique, des commissions scolaires, institutions religieuses d’enseignement et de charité, du gouvernement, etc.) 521,856,00 $.



— Service d’Incendie —


Corps des pompiers de Noranda devant leur camion.[10]

BUREAU DE POSTE

ROUYN

Rouyn, dès les premières années fut doté d’un bureau de poste ; la malle, à ce moment venait de Taschereau par voie fluviale et du lac Rouyn était transportée au village à dos d’homme. L’hiver elle se fait sur traîneau à traction animale. C’était une dure corvée, surtout lorsque l’on saura que la boisson alcoolique devait venir de Québec, du magasin de la Commission des Liqueurs et que le transport se faisait par la poste. Aussi arrivait-il quelquefois que le postier devait faire un trou dans la neige, y cacher les sacs de correspondances, amener les sacs de malle contenant la boisson, qu’il n’aurait pas été sain de laisser coucher dehors et aller le lendemain rechercher les autres sacs ainsi cachés.

Le maître de poste était M. Jos. Dumoulon, qui avait établi un petit magasin sur le bord du lac Tremoy. C’est un spectacle inoubliable l’arrivée et la livraison de la malle. Ceux qui eurent le bonheur de le contempler s’en rappelleront toujours.


Premier Bureau de poste à Rouyn dans le magasin Dumoulon.[11]


Le 14 Juillet 1926, le maître de poste disparaissait enlevé par la maladie. Quelques candidats avaient fait des efforts pour obtenir du Gouvernement cette position, mais celui-ci ayant été satisfait du bon travail exécuté par la famille Dumoulon n’avait pas voulu sacrifier ces pionniers et confirma Mme Dumoulon dans sa position de maîtresse de Poste.

Depuis le site du bureau de Poste devenant trop exigu, l’on loua une bâtisse plus grande. C’est l’établissement de Aurèle Gauthier, le « Green Lantern » qui fut choisi.

En 1932, le Gouvernement Fédéral se décida de bâtir un monument digne de la ville de Rouyn. Le choix du site causa une petite course pour celui qui réussira à l’avoir le plus près de chez lui. Mais le bon sens l’emporta et la rue Perreault fut encore choisie pour cette possession. Terminée en 1933, agrandi intérieurement xxxxxen différents temps, le bureau de Poste est une acquisition pour la beauté de notre ville. Noranda avait obtenu d’avoir la livraison de la malle à son bureau, avant celui de Rouyn., mais depuis deux ans, ce dernier reçoit la malle en premier lieu et en fait la classification. Le bureau est toujours sous la direction de Mme Vve Dumoulon, assistée de ses fils et d’un nombreux personnel.


Bureau de poste de Rouyn construit en 1932-33 au coin des rues Perreault et du Portage[12]

Photographie 1er Bureau de Poste.
— do
2e
— do
Rue Perreault
— do
3e
— do
— do


LE BUREAU DE POSTE

— NORANDA —
M. Peter Firlotte

M. Peter Firlotte vint ici, en Juin 1927 de St Quentin, N. B. Il loua un restaurant sur la 3ème, Avenue, auquel il adjoignit un petit magasin en Septembre. C’est là que s’ouvrit le premier bureau de Poste. Cet endroit devenant trop exigu pour les exigences de la population, il bâtit sur la 2ème Avenue, point plus central. Le bureau eut d’abord 20 ’ X 40 ’ de plancher ; il fut agrandi plus tard, à 32 ’ X 74 ’ en 1934. En 1928, il se vendait pour 3,000 $ de timbres annuellement et, en 1933, la vente montrait une augmentation dix fois plus grande que celle de 1928, soit 30,000 $. À présent, le bureau de poste est beaucoup trop petit et nécessiterait un agrandissement.


Vue du Bureau de Poste, du magasin T. Eaton et de l’édifice de la Banque Impériale du Canada à Noranda.[13]


M. Firlotte, outre ses fonctions de maître de Poste, exerce aussi celles d’agent d’immeuble et, par sa probité et sa connaissance des affaires, a réussi à se créer une belle aisance.

Pendant sept ans il fut président de la Municipalité Scolaire Catholique et de la Fabrique de l’Église N. D. de Protection, échevin. Il fait partie des Chevaliers de Colomb et de l’Ordre Loyal des Moose.



Bureau de la colonisation

J’emprunte du livre de M. Aug. Chénier, dans son ouvrage « Notes historiques sur le Témiscamingue », ces quelques réflexions :

« Le comté de Témiscamingue n’est encore qu’au berceau de son industrie minière et, déjà, il possède les mines les plus riches du continent. L’avenir dira ce que son sous-sol contient de valeurs minières. »

« Mais il ne faudrait pas que la recherche de l’or fit oublier que le sous-sol de notre comté est déjà, par lui-même, une grande richesse. Si l’industrie minière procure des profits, n’oublions pas qu’elle exige d’abord des capitaux considérables, comporte des risques parfois désastreux et qu’à tout le moins, sa vie est limitée à un temps relativement court. »

« L’agriculture, au contraire, n’exige que du courage et de la persévérance. Lorsque, dans une région comme la nôtre, une industrie prospère auprès de l’agriculture, l’une et l’autre se complètent : l’agriculture résout des problèmes épineux à l’industrie et celle-ci devient un complément au succès déjà assuré de l’agriculture. »

« Notre sol ! en 1885, nos pères s’en emparèrent, assurant ainsi à leur pays et à leur race un des plus riches patrimoines de la Province de Québec. »

Lorsque l En 1931, le Ministre de la Colonisation, l’Hon. Hector Laferté, s’entendait avec le Ministre de l’Immigration et de la Colonisation, à Ottawa, l’Honorable W. A. Gordon, pour un plan de colonisation, le plan Gordon. 440 familles et 65 célibataires vinrent s’établir sous ce plan.

En 1934 c’était le plan Vautrin et en 1935 Rogers-Auger qui est encore en force. De ces trois plans sortit une masse compacte de colons. Il fallait coordonner les efforts. Jusqu’ici chef de district dépendait de Montréal et M. Georges Bouchard, le titulaire, était trop éloigné du lieu d’opération pour travailler avec fruit. En 1935, le Gouvernement comprit cette lacune et pour y remédier, ouvrit à Rouyn un bureau. 2 000 familles en 5 ans vinrent s’établir dans le comté, formant 12 paroisses et Mr Caouette, qui était à La Sarre à ce moment, vint à Rouyn, comme chef de District, pour organiser la colonisation. Des commissions scolaires furent fondées et des écoles bâties par le Gouvernement.


Entrée du bureau et de l’entrepôt de la Colonisation à Rouyn.[14]


Le premier missionnaire colonisateur fut Mr l’abbé Moreau, suivi par l’abbé Leroux, à présent curé de Granada, et par l’abbé Fernand Fontaine, curé de Fugèreville.


Le Bureau de la Colonisation est ainsi composé :

Chef de District Maurice Caouette
Asst Chef de District Jos. Lachance
Comptable M. Vézina
Préposé aux statistiques M. Loiselle
Préposé comptabilité nouveaux colons M. Billiard
Inspecteur de colonisation dans chaque nouvelle paroisse
Inspecteur Général des Chemins M. Pratte


Un chemin de ceinture est ouvert à l’ouest et lorsque les terrains de Bellecombe, le long de la Kinojévis, à l’est jusqu’au Grand lac Simard, dans le canton de Devlin, gagnant les régions du Sud seront ouverts à la colonisation, nous aurons alors un chemin de ceinture qui englobera nos colonies du Témiscamingue.





SERVICE DES MINES.


Le Bureau des Mines pour le nord ouest de la Province de Québec fut ouvert à Ville-Marie, Co Tém., le 1er mai 1923, sous la juridiction de M. T. H. Ledden, maintenant commis en chef du Bureau des Mines, de Québec.

Le premier avril 1924, P. H. Soulard fut transferré du Bureau de Québec à Ville-Marie et nommé Agent des Mines.

Du 1er avril 1923 au 27 décembre 1927, il fut enregistré à Ville-Marie 9280 claims. Au mois de Décembre 1927, l’activité qui régnait dans les cantons miniers de Rouyn et Beauchastel et les alentours était si grande, que le Département des Mines décida d’ouvrir un Bureau d’enregistrement de claims à Noranda, dans l’édifice de la banque Impérial. Le personnel du Bureau des Mines de Ville-Marie, fut transferré à Noranda et l’ouverture officielle du nouveau bureau eu lieu le 3 janvier 1928. Du 3 janvier 1928 à ce jour l’agence de Noranda et Rouyn a enregistré ⁁41700 claims miniers.


BUREAU DE L’INSPECTION
DE L’ELECTRICITE

Le Bureau de l’électricité fut installé en 1928, à Ville Marie. En 1931, devant les progrés croissants de la construction dans Rouyn et Noranda, il fut jugé convenant de transférer ce Bureau à Rouyn. Le premier Inspecteur nommé fut A. G. Duchesne. Le but de ce Bureau est de vérifier la pose des fils électriques dans toutes les constructions, afin d’éviter les pertes de vie par l’électrocution et les incendies.

Le présent inspecteur est M. J. B. Giroux.




BUREAU DES TERRES ET FORÊTS.

DIVISION DU SERVICE DE PROTECTION DSS FORÊTS

Après les feux de forêt d’Octobre 1922, qui détruisirent la ville de Haileybury, Ont., causant cinquante pertes de vie, les villages de Notre Dame du Nord, de St Louis de Nédélec, de St Guillaume de Guérin, les limites de Montreuil, Rémigny, Pontleroy, situées dans l’Ouest Québécois, les Associations, connues sous le nom de « Upper and Lower Ottawa Forest Fine Protection Association », décidérent de confier au Gouvernement Provincial de Québec la surveillance des régions miniéres et de colonisation qui entouraient leurs limites, tels les comtés de Rouyn, Dasserat, Joannés, Vaudray, Montbeilliard, Bellecombe, bref, toute la lisiére comprise à l’ouest de la riviére Ottawa jusqu’à la ligne interprovinciale. Ils trouvaient que l’organisation de la protection de ces régions présentait des problèmes trop difficiles à résoudre pour eux, vu les nombreux risques de feu occasionnés par l’arrivée des prospecteurs et des colons.

Il fallut donc pour l’Administration Forestiére, avant d’envoyer dans la forêt des équipes de gardes-feux, connaitre les endroits qui nécessitaient une surveillance urgente et efficace et, en même temps, faire l’éducation de la population, travail le plus ardu auquel devait s’atteler tous les gardes-feux, les inspecteurs et tous les employés du Ministére. Voici les noms de ceux qui faisaient partie du service des Gardes-feux à cette époque :

N. Prudhomme, I. F. Chef de District ; Jos. Turcotte, Assistant ; A. Desjardins, commis, ainsi que quelques gardes-feux venus de Québec.

Les principaux postes établis furent à la Baie Gillies et au quai du lac Rouyn.


Cabane en bois rond habitée par les garde-feux postés sur les rives du lac Rouyn.[15]


L’année suivante, en 1924, l’organisation se fit sur une grande échelle. Le personnel fut augmenté et des postes nouveaux organisés. Lucien Grossinger fut nommé inspecteur de la partie nord du lac des Quinzes et Laurier Forest, de la partie sud. Les gardes-feux étaient les suivants : A. Nantel, Calixte Nantel, au lac Kinojévis ; — René Authier et Raoul Authier, au lac Kekeko ; — Majorie Dubois et son fils, au lac Osisko ; — Ménard pére et fils, au lac Routhier ; — Dumont pére et fils, au lac Vallet.

La montée jusqu’à Rouyn se faisait en canôt en partant du dépôt de la Baie Gillies, soit une distance de 93 milles. Arrivés là les équipes se divisaient par groupe de dix et s’éloignaient jusqu’à une distance de cinquante milles.

Le transport des matériaux et des provisions se faisait de la Baie Gillies à Rouyn ou aux autres postes par canôr, une distance d’environ 125 milles, via les lacs des Quinzes et Expanse, les riviéres Ottawa et Kinojévis, les lacs Routhier et Rouyn. Les provisions consistaient ent farine, bacon, jambon, lard salé et des graines pour se faire un petit jardin.

A cette époque, les lacs Routhier et Rouyn pouvaient être facilement navigués par les bateaux ayant un tirant d’eau de quatre pieds, mais, à présent, la traversée est difficile, même en canôt, due à l’enlisement du lac par suite du flottage du bois, du déboisement et du gonflement des eaux au printemps. L’orignal et le chevreuil abondaient dans le Nord ; il n’était pas rare d’en voir jusqu’à douze durant une journée de canôtage. Aujourd’hui, ces monarques de la forêt ont disparu, ne laissant qu’un bon souvenir des services qu’ils ont rendus aux prospecteurs et à tous les coureurs des bois, en leur fournissant la nourriture nécessaire à leur subsistance en temps de détresse. Malheureusement l’abus de certains braconniers les a chassés de la région.

En 1925 et 26, la température pluvieuse n’a pas été favorable pour les feux de forêts et ne leur a pas permis de faire de ravages.

En 1927, le long de la ligne du C. N., de même que le long du chemin de fer du Nipissing Central, en construction, il y eut quelques feux, mais leur superficie ne dépassât pas 20 acres, leur coût d’extinction et les dégâts causés furent, en conséquence, minimes. Ce feu causa une certaine émotion parmi les gens de la région qui craignaient une répétition des feux de Porcupine et de Val-Gagné, à cause des branches de sapin et des déchets qui recouvraient le sol. La Divine Providence et le travail des gardes-feux eurent une grande part dans le confinement de cet incendie.


Feu de forêt à Rouyn en 1927.[16]


De l’année 1923 à 1932, les feux augmentérent chaque année, graduellement, pour devenir dangereux en 1932, où ils détruisirent 300,000,000 de bois, sur une superficie de 600 milles carrés. Cependant, bien que le danger fut grand à plusieurs endroits, il n’y eut pas de pertes de vie.

Outre le bois détruit, des mines telles Waite, Amulet, Sullivan, Boischatel, Aldermac, Flavian, etc, souffrirent de sérieux dégats. La lutte contre l’incendie commença dés le 29 Avril pour se terminer vers le 5 Juillet.

Voici les noms des employés en 1939 :

Laurier Forest, à l’observatoire de la Cheminée de la Mine Noranda.


Au poste de Rouyn. — —

J. M. Beauchemin, Inspecteur.
René Authier, Commis.
Donat Bertrand, Mécanicien.
Paul Trudel, Antonio Toupin, Evariste Leblanc, André Perron, A. Comtois, E. Garneau, — — Gardes-feux.


Au lac Boischatel : — —

Louis Laframboise,   Inspecteur.
A. Morisset, Garde-feu depuis 1928
Roméo Bourgoin, — do — do 1935
Royal Trépanier — do — do 1939
Hervé Boisvert, — do — do 1938
Victor Ippersiel, — do — do 1939


A Moose Bay : — —

Calixte Nantel,         Inspecteur.
F. Beauchemin, Garde-feu depuis 1939
J. C. Lavigne, — do — do 1938
M. Trépanier, — do — do 1938




LE POSTE D’EMISSIONS RADIOPHONIQUES
C. K. R. N. ROUYN.

Le Poste d’émissions radiophoniques, C. K. R. N. de Rouyn, commençait officiellement ses émissions vendredi, le 10 Février 1939, à 6.30 heures du soir, par un programme gratuitement offert par la Société RADIO-CANADA. Immédiatement aprés le premier programme, où figuraient des artistes de la région, comprenant le célébre chœur du Couronnement, sous l’habile direction de M. Lucien Labelle, avocat de Noranda, les radiophiles ne ménagérent pas leurs commentaires élogieux et leur satisfaction d’avoir un poste de T. S. F. bien à eux et qu’ils pouvaient capter avec beaucoup de facilité. De ce jour C. K. R. N. avait écrit la premiére page de son histoire, grâce à l’Heureuse initiative de ses dévoués directeurs, dont les noms suivent : M. M. Lucien Labelle, B. A., L. Ph., avocat, Président ; Paul Cuddihy, avocat, 1er Vice-Président ; Frédéric Hébert, notaire, 2éme Vice-Président ; J. O. Tardif, Gérant-Général et Secrétaire-Trésorier ; Directeurs : Dan A. Jones, éditeur et rédacteur du « Rouyn-Noranda Press », Nelson Pinder, courtier en assurances et J. Donat Thibaut, marchand de bois.

Aucun groupe d’hommes ne pouvait être plus représentatif des éléments divers qui composent les Villes-Sœurs de Rouyn et Noranda. Le simple énoncé de ces noms suffit pour garantir que le principe du bilinguisme sera sauvegardé. Dés les premiers instants de son existence jusqu’à dâte, ce principe a été une réalité.

La Compagnie voulant d’abord établir C. K. R. N. sur de solides assises a choisi M. J. Orner Tardif, Secrétaire-Trésorier, comme son Gérant Général. Sa longue expérience dans les affaires, ainsi que le poste de confiance qu’il a occupé dans l’administration de la ville de Rouyn, l’avaient tout désigné à la direction d’une si importante et si délicate entreprise.

Il importait maintenant de choisir un annonceur bilingue. Le choix tomba sur M. J. Orner Roy, d’Ottawa, ex-Directeur de la « Gazette », de Maniwaki, ex-rédacteur au « Progrès », de Hull, ex-Maitre de Chapelle à Ottawa-Est, soliste à la Basilique d’Ottawa, candidat par examen au poste de traducteur parlementaire ; pendant plus de cinq années, chantre au poste de radio C. K. C. B., à Hull et, pendant trois ans, annonceur bilingue à ce poste. Son expérience, autant que sa formation, en faisaient le candidat idéal pour remplir une telle position.

Non moins important est le poste d’opérateur. M. Albert Crump, originaire de Parry Sound, possédait, en 1924, un poste amateur dans sa ville natale qu’il conserva pendant cinq ans. En 1929, il était à l’emploi du Service Forestier d’Ontario, en qualité d’opérateur. Sept ans aprés, la General Airways de Rouyn le comptait dans son personnel à titre d’observateur, poste qu’il conserva pendant trois ans. M. Crump était au service de Reilly Hardware, réparant les appareils récepteur quand la Compagnie de Radio-Diffusion Rouyn-Noranda l’engagea à faire partie de son personnel. M. Crump est un opérateur licencié, parfaitement qualifié pour occuper un tel poste de confiance.

Melle Florence Bruneault est une sténo-dactylographe qui a acquis en peu d’années une telle expérience dans sa position que M. Tardif, qui l’avait à son emploi au temps où il était Greffier, crut bon de retenir ses services, lorsqu’il fut désigné pour administrer les affaires du poste de radio.


Intérieur de la station de radio C. K. R. N.-AM en 1940.[17]


Il ne faut pas nécessairement être profond psychologue pour réaliser qu’on a apporté autant de soin pour le choix du personnel que pour celui des Directeurs de cette Compagnie qui promet. Ici, encore, le principe du bilinguisme fut sauvegardé.

Le poste C. K. R. N., a une fréquence de 1 370 Kilocycles et une puissance de 250 watts permettant d’être entendu dans des conditions favorables à une distance de 150 milles. Son Siège Social est au deuxième étage de l’édifice Reilly, à l’angle des rues Principale et Gamble, à Rouyn.


L’intérieur d’un studio de Radio-Nord.[18]


Avant de terminer ce résumé historique du poste, il convient de ne pas oublier que ce poste fut béni solennellement par Son Exc. Mgr Louis Rhéaume, O. M. I., Evéque de Haileybury, assisté de M. l’abbé Albert Pelletier, curé. Les Chorales de Rouyn et de Noranda firent les frais de la musique et du chant rituel. Un autre fait digne de mention est que le poste de radio C. K. R. N., un mois seulement après ses débuts, irradiait un programme D. X., samedi matin, le 11 Mars, entre 3 heures et quatre heures. Les centaines de lettres reçues de toutes les parties du Canada et des Etats-Unis furent autant de témoignages de félicitations pour la qualité des artistes choisis que de preuves de la puissance du poste, lorsqu’aucun autre poste de même fréquence est sur l’air.

Nous espérons que ces quelques lignes serviront à faire mieux connaitre et apprécier un poste de radio qui est le vôtre et qui le restera en autant que vous lui prêterez votre précieux concours.



Les Journaux.

Comme la vapeur ou l’électricité, le journal est une force qui, du jour de son apparition, a révolutionné le monde ; cette force on ne la détruira pas, on ne l’endiguera pas, il s’agit de s’en bien servir.

Si la presse est le plus souvent un fait mauvais, il est faux que ce soit son essence. Comme la passion elle est bonne ou nuisible selon l’objet auquel elle s’applique. Elle est plutôt bonne, car elle tend à augmenter les rapports des hommes entre eux, à renouer les liens de leur dépendance mutuelle, parce qu’elle est un coefficient social. Le poète antique tenait pour un signe de supériorité que rien de ce qui concerne l’homme ne lui fut jamais étranger. Grâce à la presse, rien, désormais, de ce qui concerne l’homme sur l’immense surface du globe ne nous est étranger : en quelques heures nous sommes informés des événements heureux ou malheureux qui s’accomplissent à des milliers de lieues… Par le moyen de la presse qui supprime les anciennes barrières du temps et de l’espace, l’homme est comme approché de l’homme, il lui devient plus frère.

Le journal n’est pas comme le livre qui attend, comme le livre qui est cher, comme le livre qui est encombrant et inerte. Le journal a des pieds ; le journal a des ailes ; il va trouver les gens chez eux, les met en rapport malgré eux, les renseigne sur tout et sur tous. Il est l’ami de la maison, venu de loin et marchant vite, l’esprit chargé de pensées et de souvenirs. C’est la photographie de la vie humaine renouvelée chaque jour et où se peignent toutes les nuances de pensées, de sentiments, soit de joies ou de terreurs qui l’affectent.

Rouyn, dès sa naissance avait compris cette nécessité qu’il y a pour une ville minière, vieille de quelques années seulement, d’avoir un organe qui renseigna sur les activités de la région, qui attira l’attention des financiers sur les richesses de notre sous-sol, qui, pour ses conscrits, aida nos édiles à bien administrer la chose publique. C’est le 15 septembre 1926, date à laquelle parut la première édition du premier journal de Rouyn, le « Copper Gold Era ». Ce n’était pas un journal tel que nous le comprenons maintenant. Comme les pionniers de ces jours écoulés, il se présentait sous une forme tout à fait rustique, manquait de poli, il était miméographié, mais il venait à son heure. « Que pense de Rouyn le monde extérieur ? disait-il. Que connait-il de Rouyn ? » Beaucoup de choses ont été écrites sur la sauvagerie, la déviance, la méchanceté du camp par des personnes qui passèrent ici quelques jours et qui, j’oserais l’affirmer, ont laissé leur imagination les emporter en dehors des limites de la vérité.


Fac-similé du « Copper Gold Era »[19]


Un monsieur qui nous favorisait de sa présence l’automne dernier annonçait que Rouyn était la place la plus pourrie qu’il avait rencontrée dans ses voyages dans les camps miniers du Canada, depuis les années de boom de 1837 et parlait de femmes nues traversant les rues en plein jour et, solennellement, affirmait que sur trois maisons, deux étaient des maisons de prostitution.

Le district minier de Rouyn a eu aussi ses adversaires depuis sa naissance en 1922. Les Lois minières du Québec, les chemins de fer, les pouvoirs électriques ont été des causes de malaises et de discorde, de temps en temps. Rumeurs après rumeurs ont été répandues au dehors et il était temps très difficile de découvrir la vérité.

C’est là le devoir du « Copper Gold Era » de mettre devant les yeux de ceux qui sont intéressés les vraies et sans ornement conditions et le progrès du magnifique camp minier qui est destiné à devenir le premier pour l’or et le cuivre.

En 1927, le 2 juin 1927, un autre journal imprimé à Montréal parut sous le titre de « Rouyn Miner », suivi en 1929, par le « Twin City Star », dont le rédacteur était Alfred W. Law, et par le « Rouyn News ». Les ateliers de ce dernier se trouvaient Rue Perreault. En 1931, Alfred Law fit paraître un autre journal intitulé « Ore », d’après sa propre formule échantillonnant et examinant hommes, femmes et événements. Ce qu’il faut remarquer dans ces différents périodiques, c’est que, quoique leurs rédacteurs fussent de nationalité anglaise, ils avaient assez de largeur d’idées pour inclure une portion française dans leur journal.




Le Rouyn-Noranda Press.

Le « Rouyn-Noranda Press » fut durant ⁁les sept années écoulées, intimement lié au développement du district minier de Rouyn-Noranda et du Nord-Ouest de Québec, comme journal de langue anglaise publié chaque semaine à Rouyn.

Son établissement suivit plusieurs essais infructueux de journalisme dans Rouyn. De fait, sous la direction originale, la publication fut de courte durée. Fondé en janvier 1933 le projet faillit une couple de mois plus tard. Il fut relevé et continué par un groupe d’hommes d’affaires locaux jusqu’en juin de la même année, époque à laquelle D. A. Jones, ancien rédacteur du « Pembroke Observer », pendant seize ans, acquit le contrôle et prit charge de la direction et de l’édition du journal.

A partir de ce moment le journal prospéra et chaque année qui se succédait xx vit la croissance continuelle de sa circulation et de son influence. Son grand champ d’action dans les nouvelles avec emphase des développements miniers, une police éditoriale aggressive, lui ont valu des lecteurs intéressés dans la région, aussi bien qu’à travers le Canada et de nombreuses parties des États-Unis et d’autres pays.


À la une du Rouyn Noranda Press, le 14 décembre 1933[20]


En plus de la publication du journal chaque jeudi soir, la compagnie de publication opère un atelier d’impression moderne et commerciale. Équipée avec les dernières machineries pour une rapide et automatique impression, la compagnie est en mesure de donner un prompt service, satisfaisant aux établissements commerciaux et aux mines du district en tout ce qui concerne les travaux d’imprimerie.

Pendant cinq ans, après sa fondation, le Rouyn-Noranda Press occupe le soubassement de l’Hôtel Radio. Les affaires augmentant, il fallut songer à se trouver un local plus spacieux et, en juin de cette année, l’imprimerie fut déménagée dans le nouvel édifice, attenant au bloc

Miron, sur la rue Principale. Là se trouvent de spacieux bureaux, bien éclairés, modernes sous tout rapport, ainsi qu’un local pour le gros atelier qui sert à la publication du journal et xx du gros travail d’impression. Les visiteurs qui veulent visiter le nouvel établissement de la Presse sont toujours les bienvenus.

Durant les sept années que le « Rouyn-Noranda Press » a été en affaire, sa politique a toujours été d’aller de l’avant avec le rapide développement de la région minière, installant un nouvel équipement chaque fois que le besoin s’en faisait sentir. Toujours il fut le champion de ce qu’il considérait le meilleur intérêt du nord et du pays dans son ensemble. Dans ses nouveaux locaux, il est préparé pour expansion plus grande qui peut devenir nécessaire dans l’avenir.


— Dan Jones —

La Frontière

C’est le 24 juin 1937, que paraissait à Rouyn le premier numéro de la « Frontière ».

Ce jour-là, l’Hon. Adélard Godbout, aujourd’hui Premier Ministre de la Province, assistait à un banquet offert par la Chambre de Commerce Cadette des Villes Sœurs Rouyn et Noranda, à une nombreuse délégation de la Chambre de Commerce de Montréal, venue prendre contact avec les pays miniers. Invité à parler à l’issue du banquet, il signalait à peu près en ces termes la fondation du nouveau journal : « Je suis heureux, disait-il, de présenter mes meilleurs vœux à la « Frontière ». Et comment ne pas signaler cette façon à la fois originale et heureuse de célébrer la fête nationale, en fondant un journal français ? Je félicite les fondateurs de leur idée. À mon sens, ils ont fêté la St Jean Baptiste mieux que les plus grandioses processions et les plus beaux discours patriotiques. »


Cadre pour une photo Cadre pour une photo
E. Maurice, Gérant   Julien Morissette, Rédacteur  


Ces mots de l’Hon. A. Godbout entraient parfaitement dans l’esprit des fondateurs de la Frontière. En effet, depuis longtemps, les citoyens de Rouyn et Noranda regrettaient de ne pas avoir à leur service un journal de langue française. Mais la publication d’un journal anglais qui dâtait de plusieurs années, faisait naître des doutes sérieux sur le succès d’une autre entreprise de presse. Et l’on attendait, l’on remettait toujours la réalisation du projet. Ce n’est qu’au cours de l’hiver 1937, qu’un médecin de Rouyn, le Dr G. A. Rioux décida une fois pour toutes de faire les démarches nécessaires pour arriver à une fin précise. Maints pourparlers s’engagèrent avec un groupe d’hommes d’affaires. On recueillit de différentes sources des fonds pour la formation d’une compagnie et… le journal put paraître à la dâte fixée quelques mois d’avance, le 24 juin.

L’entreprise pouvait être hasardeuse, mais un si bel de désintéressement l’avait marqué qu’elle méritait de réussir, comme elle l’a fait. Les Directeurs de la Cie de Publication de Rouyn, qui édite le journal, ne voulaient qu’une chose, doter les pays neufs d’une feuille non seulement de langue française, mais d’esprit français. Dans leur intention, la Frontière devait être une œuvre plutôt qu’une affaire commerciale. Pour en assurer le succès, il l’établirent, sans doute sur une base d’affaires, mais ils s’entendirent, bien que de croyances politiques différentes, pour qu’elle ait un caractère d’indépendance et s’applique à travailler avant tout dans le domaine national.

Quiconque connait le Nord-Ouest Québécois et, partiellement, les villes qu’a fait surgir et que fait encore surgir l’industrie minière, comprend cet état d’esprit des fondateurs du journal. Les pays neufs, Rouyn, Noranda, Cadillac, O’Brien, Roc d’Or, Malartic, Val d’Or, Bourlamaque et Perron, s’ils ont une forte proportion de langue française avec un faible élément de langue anglaise, n’en sont pas moins comme la terre promise des étrangers, des « foreigners ». On y rencontre à peu près toutes les races que l’immigration a laissé pénétrer au Canada. De sorte qu’avec la présence de deux journaux anglais, l’un publié à Rouyn, l’autre à Val d’Or, et à cause du faible pouvoir d’assimilation qui caractérise malheureusement les Canadiens Français, lentement, mais sûrement se produisait dans la région ce curieux phénomène, la minorité assimilait la majorité. C’était plus visible, de jour en jour, le visage anglais qui se dessinait partout. C’était, avec une assurance sans cesse grandissante, l’esprit anglais qui menaçait de prédominer dans la plus riche région de la seule province du pays.

Une réaction s’imposait donc ; La Frontière est née de ce besoin de réaction.

En voilà suffisamment pour dire et son caractère et son rôle. Mais on se trompe si l’on croit qu’elle donne dans cet espèce de « ultra nationalisme » qui prend plaisir à rechercher de vaines chicanes de races. La région qu’elle couvre est, à la fois, une terre d’aventure et de liberté. Peut-être, plus que partout ailleurs dans la Province, le soleil brille ici pour tout le monde. La Frontière le sait et elle ne s’oppose en aucune façon à cette largeur de vue

communément répandue dans l’ouest du Québec. La liberté qu’elle désire pour les autres, il va sans dire qu’elle la souhaite grande d’abord et avant tout pour les Canadiens-Français qui sont ici, comme partout dans la province, les véritables pionniers, pionniers de la forêt et du sol, colons et agriculteurs, pionniers de l’industrie minière, prospecteurs et chercheurs d’or.

Cette ligne de conduite, qu’elle s’était tracée dès sa fondation et qu’elle s’est toujours efforcée de suivre, devait être sans doute la formule de son succès. Car la Frontière n’a pas connu autre chose que du succès. On l’a vu, il fallait de l’audace à ces fondateurs, mais la Fortune leur a souri, comme elle sourit aux audacieux. En moins de trois ans, le journal est devenu l’un des plus importants hebdomadaires de langue française publiés au Canada. D’un journal qui varie de douze à seize pages, ayant même plusieurs fois dépassé vingt pages, il tire chaque semaine à plus de quatre mille numéros, sans avoir eu besoin de recourir à de claironnants concours d’abonnements. C’était le but du Directeur Gérant, M. Éric Maurice, de faire pénétrer le journal partout et, aujourd’hui, c’est devenu un slogan. Les abonnés se recrutent dans les villes minières, dans les paroisses agricoles du Témiscamingue et de l’Abitibi et dans les centres de colonisation. Outre ses pages de nouvelles, qu’on le veuille bien le croire, la nouvelle sensationnelle ne manque pas dans les pays neufs, elle offre à ses lecteurs une page de rédaction, dont le caractère est essentiellement régional, une page minière judicieusement informée, une page d’agriculture et de colonisation et, comme la plupart des hebdomadaires, un espace assez généreux aux courriers paroissiaux et aux villes de Val d’Or, Malartic, Amos. Tout cela malheureusement pour l’apparence du journal, mais heureusement pour son trésor, disséminé à travers les annonces commerciales qui se font nombreuses, parce que la région de l’or permet des affaires d’or et que le journal y est connu comme le meilleur medium de publicité. Dans la boîte, personne ne s’en plaint, excepté le rédacteur qui est assez souvent obligé de remettre tel article au prochain numéro.

Ce sont là quelques brèves notes sur le premier journal français du pays de l’or. Comme la fondation de toutes les villes minières, sa fondation fut une hasardeuse et belle aventure qui se continue et se renouvelle. Des pionniers de Rouyn, où il est publié, il a pris le goût de faire face à la vie avec enthousiasme et avec cran. Du chercheur d’or, du prospecteur, du premier artisan de l’industrie minière, il a l’audace et cette façon caractéristique de l’industrie minière toujours chercher, de toujours espérer mieux et plus riche… Bref ! il est dans le climat de son pays. Il rayonne de ce climat. Et cela lui permet de se miner un chemin de jour en jour plus facile, tout en ne manquant jamais l’occasion de travailler à la défense du sol et du sous-sol et à la conservation de l’héritage français dans le plus florissant domaine de la terre de nos aïeux.




NOS INSTITUTIONS (suite)

CERCLES ET ASSOCIATIONS.

LES CHEVALERS DE COLOMB

CONSEIL DE ROUYN
2729

Notre Conseil qui reçut le numéro matricule 2729, lors de la réception de sa charte, le 30 .uin 1930, est l’un des Benjamins des Conseils de la Province, mais ses œuvres sont déjà tout à son honneur.

La Chevalerie débuta à Rouyn dans l’automne 1927, par une réunion en date du 20 Octobre, à laquelle un petit groupe de chevaliers discuta la question d’établir un Conseil dans notre Ville.

Les choses en restèrent là jusqu’au 10 Juin 1920, alors qu’il y eut une nouvelle réunion au soubassement de l’église St Michel, à Rouyn. On décida de former un club, puis on ajourna au 30 Juin. A la dâte indiquée dix huit membres se réunissaient pour procéder à la formation de ce club, puis on procéda à l’élection des officiers avec le résultat suivant : Président, A. B. Giroux ; Secrétaire, Ben. Baril ; Trésorier, Emery Lafleur ; Directeurs, Ex. Lariviére, E. McCormick, Donat Ducharme, J. A. Darveau.

Une volumineuse correspondance fut par la suite échangée en rapport avec l’obtention et, en 1929, sur l’avis du Conseil de District, nous sollicitions l’affiliation au Conseil de La Sarre. Vingt huit membres y furent inscrits et, le 16 Juin 1929, vingt deux candidats de Rouyn étaient initiés.

Les pourparlers se continuèrent pour la création d’un Conseil régulier et, dans le courant du mois de Mai, nous étions avisés qu’une charte nous était accordée et de voir à préparer l’initiation. En conséquence, nous eûmes une initiation en français, le 14 Juin 1930, et, le lendemain, le 15, eut lieu l’initiation anglaise. Les degrés anglais furent conférés par le Cérémoniaire d’Etat, M. Albert Gardiner, de Montréal, pendant que les degrés en français le furent par le Frère Jourdain, ex-député du district de Trois Riviéres, tous deux assistés du Conseil de la Sarre et du Député de District pour La Tuque et La Sarre, Frère Ed. Belleau.

Bien que non encore en Conseil, le Club était actif ; il fit un don de $ 25.00 à l’église, offrit une station du Chemin de la Croix, organisa un euchre au profit de l’église. Une bourse de $10.00 fut offerte à l’éléve qui se classerait premier dans toutes les écoles au cours de l’année.

Voici les noms des pétitionnaires de la charte qui nous fut accordée le 13 Juin 1930 : et qui porte les signatures de M. M. Martin M. Cannody, Chevalier Suprême et W. J. Mc Ginley, Secrétaire Suprême :

M. M. Jean A. B. Giroux, Jos. M. L. Turcotte, Ernest Mc Cormick, Jos. A, J. Darveau, Exilien Lariviére, Hector A. McLean, Bernard Baril, Donat O. Ducharme, Valério St Germain, Paul A. Germain, Nil E. Lariviére, Arthur Lafontaine, Antoine Gendreau, M. Hervé Dallaire, Geo. Therrien, Jos. A. Mondoux, Denis Pilon, Ernest Carrier, Oscar Sigouin, Jules S. Trépanier, J. Henri Forget, Osias Filiatraut, Jos. A. Pelletier, Gaspard Gratton, Stephen Maloney, Jean E. A. Smith, Florian Baribeau, Jos. W. Lariviére, Jos. 0. Dubois, Paul Sigouin, W. M. Mac Ivy, Jos. Gauvin, Antonio Lafond, Henri R. Lariviére, Ed. St Jacques, M. Paul Cuddihy, J. Louis Mc Kee, Albert Coutu, J. J. Holly, Art. St Michel, Pierre A. Bureau, Arnold 0’Donnell, Arthur Paradis, J. N. A. Tremblay, Peter E. Firlotte, Félix Brouillard, Darcy B. Mc Manus, Chas. E. Thibault, Chas. E. Lemire, Emerie Paquin.

Les premiers Officiers élus furent :

Grand Chevalier, A. B. Giroux ; Député Grand Chevalier, T. J. McManus ; Chancelier, E. A. Mc Cormick ; Secrétaire-Archiviste, Bernard Baril ; Secrétaire-Financier, Jos. Turcotte ; Trésorier, J. A. Darveau ; Intendant, D. O. Ducharme ; Avocat, F. Hébert ; Cérémoniaire, Ex. Lariviére ; Garde Intérieur, Arnold 0’Donnell ; Garde extérieur, Henri E. Forget ; Syndics : Nil E. Lariviére, V. St Germain, H. A. MacLean ; Chapelain, Rév. A. Pelletier.

Le premier Grand Chevalier fut donc A. B. Giroux. Pendant son année d’office, 1930, le Conseil donna un prix de $50.00 à l’éléve qui passa avec honneur ses examens, qui fut décerné à Léo Vaillancourt. La même année, $225.00 furent remis à l’Hopital Youville pour l’ameublement complet d’une chambre. Les Chevaliers organisèrent encore, cette année-là, une partie de cartes et un souper aux féves, dont les bénéfices allérent à l’église.

En 1931, M. Paul Germain succéda à M. Giroux, comme Grand Chevalier et remplit cet office pendant deux ans. Dans les années suivantes furent Grand Chevalier les fréres suivants : de 1933-34 A. B. Giroux ; de 1933 à Octobre 1934, Paul Germain ; d’octobre 1934 à 1935, P. M. Cuddihy ; de 1935 à 1936, N. E. Lariviére ; de 1936 à 1937 L. D. Pilon ; de 1937 à 1939, J. O. Dubois.


Chevaliers de Colomb Conseil 2729 Rouyn-Noranda.[21]


Au cours de ses différentes activités, le Conseil avait voté 50,00 $ pour un bain public pour les enfants ; l’essai ne réussit pas ; un autre 50,00 $ fut approprié pour un terrain de jeux et une patinoir.

Le Conseil actuel a comme Officiers : Grand Chevalier, J. H. Forget ; Député-Grand Chevalier, J. Ernest Pharand ; Chancelier, P. J. Haley ; Cérémoniaire, A. B. Giroux ; Chapelain, l’abbé J. M. Pelchat ; Organiste, J. R. Pelletier Secrétaire Financier, J. A. Darveau ; Secrétaire Trésorier, J. A. Pelletier ; Archiviste, Léon Beauchamp ; Garde intérieur, R. A. Beauchamp ; Garde extérieur Wilbrod Beauchamp ; Syndics : Albert Coutu, Orner Martin, ; Intendant, Ch. Lafontaine.

Voici les noms dont nous avons à déplorer la perte par la mort depuis la fondation du Conseil : H. M. Larry Fleury, A. J. B. Saumier, Herménégilde Mercier, Jules Dumont, Ulric Hardy, J. Adolphe Roy, Jules Tassé, Jules Dumont.

Neuf prétres font partie du Conseil.

Dans le dômaine du sport, le Conseil a son équipe de gouret, jeux de tennis, de billiard, etc.

Depuis sa fondation le Conseil a son Comité permanent de secours pour les indigents des villes de Rouyn et de Noranda. Il fait partie de la Fédération des œuvres de charité pour les deux villes. Notre salle a été mise à la disposition des Dames qui s’occupent des œuvres de charité, des Dames de Ste Anne, de la Fédération des Femmes Canadiennes Françaises, des Scouts et de toutes les œuvres paroissiales.

Le Conseil a à son crédit l’installation d’une Croix lumineuse au dessus du clocher de l’église de Rouyn. Tous les ans le Conseil donne des prix aux écoles catholiques des deux villes et souscrit des sommes pour l’orphelinat.

Nous avons confiance que dans quelques années le Conseil 2729-Rouyn, comptera parmi les plus prospères et les plus haut côtés de l’Ordre, dans toute la Province.




L’ordre Loyal des Moose

Vers 1880, les États-Unis de l’Amérique du Nord étaient envahis par un afflux débordant d’émigrants italiens, allemands, polonais. L’industrie n’avait pas alors l’expansion que nous lui connaissons aujourd’hui et la République Américaine n’était pas prête à recevoir tous ces étrangers. Comme il arrive en de telles circonstances, ce flot de nouveaux venus, de toutes races, de toutes religions, menaçait de submerger le pays. La haine, l’émission de nouvelles théories sociales semblèrent, à un moment, vouloir ébranler l’édifice social. Quelques hommes de cœur se levèrent. C’était à Louisville, en Kentucky. Pleins de foi et d’amour, ils levèrent l’étendard de la charité pour abaisser l’étendard de la révolte : « Nous sommes tous frères, disaient-ils ; pourquoi se combattre, pourquoi se haïr ? » Ils se groupèrent, les recrues accoururent, l’on aimait cette nouvelle théorie du un pour tous, tous pour un. Les villes avoisinantes s’empressèrent de s’y joindre, les États firent un chorus et, en 1926, le Canada entrait pour de bon dans la lice. Le peuple avait soif d’amour, de fraternité. Ce n’était pas des paroles qu’il voulait, il voulait des actes et l’Ordre Loyal des Moose apportait la solution à leurs problèmes. Aussi les Officiers purent-ils inscrire, en toute vérité, ce mot qui est le résumé de la doctrine de l’Ordre : « Cette Fraternité est basée sur la doctrine de la Souveraineté de Dieu et la fraternité des hommes. Son but est d’unir plus étroitement les peuples civilisés avec des liens d’amour fraternel en inculquant les grandes vérités qui ont pour objet l’élévation de la société. »

En 1889, l’on traçait les règles générales de l’Ordre ; en 1913, l’on accomplissait le plus grand miracle d’amour fraternel par la fondation de « Moosehearth » et, il y a quatorze ans, l’on parachevait l’œuvre en créant le lieu de repos pour les frères âgés, « Moosehaven ».

Voilà l’histoire simple et touchante de l’Ordre Loyal des Moose. L’Ordre prospéra non par le fait d’intrigues, mais parce que les hommes ont soif d’amour. On peut les lancer dans des luttes fratricides, mais la charité, l’amour fait plus pour les unir.

Dans notre siècle, où chacun coure d’une façon effrénée vers la richesse, vers les jouissances que l’argent nous accorde, on foule aux pieds toute la fraternité. Le riche pressure le pauvre pour accroitre sa somme de jouissances, le patron accable l’ouvrier d’un travail peu rémunérateur, l’ouvrier, lui aussi, veut son peu de bonheur et que voit-on hélas ! des grèves, des révolutions ; l’on s’injurie, l’on se bat, tout cela pour que l’on oublie cette parole du Christ qui est le fondement de toute religion : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur et ton prochain comme toi-même. »

L’Ordre Loyal des Moose, devant ce déchaînement de passions, nous dit : « Frères, point n’est besoin de Fascisme, ni de communisme pour résoudre vos problèmes. Joignez nos rangs et nous vous enseignerons notre belle devise :

« Pureté — Aide — Progrès »

En conseillant à ses membres la Pureté, l’Ordre Loyal des Moose s’attaquait au plus grand fléau de la Société : l’impureté. Qui dira les ravages terribles que cette traîtresse cause parmi notre jeunesse, au sein de nos foyers. Voyez ces beaux jeunes hommes pleins de force, de vigueur. Un jour, ils ont entendu la voix d’une sirène et ils ont cueilli sur ses lèvres empoisonnées le venin qui devait ensuite briser toute leur existence. Vous pleurez au pied d’un petit berceau

devant un petit cadavre qui est le sang de votre sang et, en vous frappant la poitrine vous devez vous avouer : « C’est moi qui suis son assassin ». Voilà la cause terrible de la mortalité infantile, du poison bu sur les lèvres de cette empoisonnée. Nos foyers sont brisés, des femmes et des enfants sont abandonnés sur la rue, tout cela pour satisfaire la passion de l’impudicité. L’on a oublié les serments faits au pied dedevant l’autel, aux pieds d’une gourgandine on a renié l’amour paternel, l’on a cherché dans les bras d’une vendeuse d’amour les caresses défendues et, par le même coup, le foyer s’est trouvé désuni. On a renié tous ses devoirs, renié que l’on était le gardien et le protecteur de la famille et qu’on devait la diriger avec un esprit d’amour et de dévotion. Dans chaque loge, l’image d’un jeune enfant est pendue au mur de la salle. Il est à genoux et fait sa prière du soir. C’est l’enfant de Moosehearth et notre Ordre nous dit : « Frères, que dans vos yeux se reflète toujours l’innocence de ce tout petit. »

L’Ordre des Moose ne se contente pas de nous proposer la pratique de la Pureté, elle veut aussi que nous soyons charitables. L’homme n’est pas né pour vivre solitaire. Dieu l’a créé pour être en société. Cette faveur du Créateur nous crée des devoirs et ces devoirs se résument tous dans cette parole de St Paul : « Filioli mei, mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres. » C’est la pierre fondamentale de notre Ordre : — « Vous vous dévouerez pour vos semblables et les jugerez d’après leurs vertus, non d’après leurs vices » ; voilà ce que dit le rituel. Et quoi de plus beau de voir des hommes s’entraider les uns les autres, le riche prenant soin du pauvre, le patron traitant son ouvrier non comme un esclave, mais comme un fidèle serviteur. Point n’est besoin d’être riche pour cela, chacun peut faire sa part, une parole d’encouragement, de consolation est plus appréciée que l’argent donné. Ce qu’il faut, c’est le cœur qui doit faire agiranimer nos actes. L’Ordre est formel là-dessus : « Vous protègerez le faible, le relèverez s’il tombe et lui donnerez l’aide dont il a besoin avec mansuétude et bon cœur. » Cet appel à la Fraternité n’a pas été seulement un commandement de notre Ordre, il a été réalisé dans la sublime inspiration de Moosehearth, Moosehearth, ce lieu d’innocence et de pure charité, vers lequel les yeux et le cœur des membres se tournent et adressent à Dieu une prière : « Laissez venir à Moi les petits enfants, car le royaume de Dieu leur appartient. Dieu bénisse Moosehearth ! » — Le voyageur qui a le bonheur de pouvoir visiter la « Cité des Enfants » ne peut s’empêcher de s’émerveiller et demander que cette esprit de Fraternité se répande par toute la terre. Là, les enfants de nos frères disparus sont élevés et armés pour la lutte de la vie. Outre de leur apprendre un métier, on en fait des hommes formés à l’école de la fraternité. Moosehearth est la réalisation du rêve de cette pléïade de Croisés, qui ne voit le Progrès que dans une fraternité réelle, une éducation pratique, large et efficace, afin que l’homme se dévoue pour ses concitoyens. En fondant Moosehearth, la Cité des Enfants, l’Ordre Loyal des Moose n’a cependant oublié les frères âgés. Elle leur donne à Moosehaven un lieu de repos et de tranquillité où, sous un climat de beauté, au milieu des fleurs et des plantes, ils finissent en paix leurs jours sur la terre.

En pratiquant la pureté et la charité, les Membres Moose doivent travailler non seulement à l’extension de leur Ordre, mais aussi, et surtout, à l’extension de la Fraternité à travers le monde ; ils doivent enseigner ces grandes vérités, qui ont pour objet l’élévation de la société. « Sursum corda », c’est ce à quoi doit tendre chaque membre Moose.

Voici le nom des officiers pour le terme de 1940-41 Dictateur :


Le Club Lion
— Rouyn-Noranda —

Écrire l’histoire du Club Lion de Rouyn-Noranda est matière assez difficile, car, même dans cette nouvelle terre du Nord le club a peu d’histoire. Et cependant, dans le court espace de temps écoulé depuis son organisation, son rayon d’action a été tel qu’il s’est implanté comme un facteur important dans la vie de la communauté qu’il dessert.

Le Club « Lion » de Rouyn-Noranda, première branche de l’Association des Clubs Lion à être établie dans le Nord-Ouest de Québec, fut organisée en Octobre 1938 et, en Janvier 1939, fut officiellement présenté avec sa charte par le Gouverneur du district « Shorty » Green, de Sudbury. Le nombre des membres, dès l’origine, fut dans le voisinage de vingt cinq, avec Harry G. Scott, alors gérant de la Banque Impériale de Rouyn, comme premier Président. Depuis son organisation, le nombre a continuellement augmenté. Dans la deuxième année après sa fondation, C. J. Drummond, du personnel de la Mine Noranda, donna une direction aggressive et inspiratrice aux efforts du Club comme Président.

Des pages pourraient s’écrire sur le travail accompli par le Club durant les dernières deux années et demi parmi la communauté. Deux Noëls ont amené un peu de joie au cœur de nombreuses familles indigentes, grâce aux activités du club, en coopération avec les autres clubs locaux, aux temps des fêtes de Noël. Il a fourni du lait aux enfants nécessiteux, organisé des programmes de protection dans les écoles, surveillé les activités des sports d’été parmi la population enfantine des deux villes, donné un trophée pour être disputé par les membres de la fanfare des jeunes, promu un esprit de patriotisme par la vente de grands drapeaux aux marchands et danspar d’autres nombreux moyens contribué au bien-être général des deux villes. Son plus grand projet est, sans contredit, le terrain de jeux qu’il prépare pour l’anniversaire des jeunes le long du lac Osisko, près des limites des deux villes. Une large pièce de terrain a été loué pour dans ce but et le club a des plans élaborés pour l’ornementation et l’équipement d’un terrain de jeux modèle. Le travail est en voie de réalisation et, cet été, les jeunes pourront jouir des facilités pour s’amuser qui leur seront données à cet endroit. Une glissoire pour toboggans fut installé l’automne dernier et, pendant l’hiver, apporta des heures de plaisir à des centaines d’enfants.


Terrain de jeux le long du lac Osisko.[22]


Depuis le début de la guerre, le club a été actif en promouvant, par tous les moyens possibles, l’effort de guerre du Canada. Des dons substantiels ont été faits aux différents mouvements organisés ici, pendant que, individuellement, des membres poussèrent la générosité à donner leur temps et leur effort pour assurer les succès de ces appels. Le club a aussi fourni des journaux et xxxxxxxxx différents adoucissements aux gars des deux villes qui font du service dans les forces du canada.

Un des non moins grands accomplissement du Club a été l’installation réussi d’un autre Club à Duparquet. Organisé l’hiver dernier, le Club de Duparquet comptegroupe plus de trente hommes d’affaires et de profession de la communauté.

Avec des membres jeunes et agressifs, représentant l’élément jeune des hommes d’affaires ⁁et de profession des deux villes, le Club Lion de Rouyn-Noranda a ⁁fait plus que justifier son existence durant les deux années et demi écoulées et est une promesse de la continuation de services précieux dans les années à venir.

Chaque lundi soir, à 6 heures 30, au Foyer de Rouyn, un goûter est servi et le Club est toujours heureux de souhaiter la bienvenue aux nouveaux membres des Clubs étrangers qui ont l’occasion de visiter les villes-sœurs.

Les officiers pour l’année sont : Président Dr W. A. Turner, de Rouyn ; premier Vice-Président, H. A. MacLean, de Noranda ; deuxième vice-président, K. H. Biggs, de Noranda ; troisième Vice-Président, J. C. Houston, de Noranda ; secrétaire, George Hill, de Rouyn ; Trésorier, Irwin Bucovetsky ; tail twister, Ritchie Kelly, de Noranda ; lion ramer, C. J. Jones, de Noranda ; Directeurs, Clarence Mitchell, Dr H, R. Tromstone et Lucien Cowan, de Noranda, Allan Pinder, de Rouyn.




LE CLUB KIWANIS

ROUYN

Le Club Kiwanis de Rouyn fut fondé le 22 Mars 1938 et reçut sa charte le 7 Juin de la même année. Le Gouverneur, Ivan Moore de Lindsay, Ont. accompagné de W. G. Atkins, du Sault Ste Marie, présidait à l’inauguration. Le Club comptait trente deux membres.

Les Kiwaniens se recrutent parmi les hommes d’affaires ou Directeurs d’entreprises. Pas plus de deux membres de chaque profession ne peuvent être acceptés ; cependant dans les professions il y a des subdivisions.

Chaque mardi, à midi et 15 minutes, les Kiwaniens se rassemblent devant une table bien servie et, à ces agapes, traitent des questions locales, régionales et même nationales, le tout sans aucun esprit de parti ou de politicaillerie. Il est dit que pour créer la bonne entente, rien ne surpasse un bon repas pris en commun.

Le Bureau-Chef ⁁Kiwanien International est à Chicago. Le Club de Rouyn fait partie de la sub-division de l’Ontario, Québec, Provinces Maritimes.

Le but poursuivi par les Kiwaniens n’est pas la charité qui laisse toujours subsister le sentiment d’infériorité entre l’Obligé et l’Obligataire ; mais ils s’adressent à l’homme comme à un frére, ils lui rendent service.


Cadre pour photo
les officiers du club kiwanis de rouyn


Ils donnent la primauté aux valeurs humaines et spirituelles, plutôt qu’à la valeur matérielle.

Ils encouragent la pratique journaliére de la « régle d’or » dans toutes les relations humaines.

Ils invitent à l’adoption et à l’application d’un criterium plus élevé dans la société, les affaires et la profession.

Ils développent par l’exemple et par le prétexte une appréciation plus intelligente, plus agressive et plus serviable de leur droit de citoyen.

Par les Clubs Kiwaniens ils fournissent les moyens pratiques de former des amitiés stables, de rendre service à autrui et à édifier de meilleures communautés.

Ils coopérent à la création et au maintien d’une saine opinion publique et d’un idéal élevé, qui peuvent rendre possible l’augmentation de la droiture, de la justice et de la bonne entente.

Ces principes, les Kiwaniens de Rouyn ne se sont pas contentés de les avoir inscrits dans leurs archives, ils les mettent en pratique. Nous les avons vus venir en aide aux enfants non privilégiés, créer des terrains de jeu, former des clubs de boxe Junior ; depuis deux ans, chaque hiver, le Club érige une patinoire avec salle chauffée, où les enfants de toute nationalité peuvent venir prendre leurs ébats sous l’œil responsable d’un gardien. Le soir, la patinoire est ouverte au public, en général, moyennant une légére rétribution. Des joutes de hockey y furetsont disputées entre les différents clubs de la Ville.

Outre toutes ces activités qui suffiraient à tenir occupés bien des Clubs, les Kiwaniens s’intéressent également au mouvement de Polices Jr, des Scouts, de gymnastique, de balle molle, de balle au panier pour garçons et filles. Avec d’autres Clubs ils collaborent à l’agrandissement de l’Hopital. Ils ont demandé et obtenu deux courriers entre Rouyn et Noranda, le peinturage des boites à lettres, la réglementation des heures de bureau pour les postiers, etc, etc,… Il serait trop long d’énumérer tout le bien fait par le Club Kiwanis, disons seulement qu’il a bien mérité l’estime et la reconnaissance des citoyens de Rouyn.

Les Officiers en charge pour 1939 sont : Président, Dr Boisvert ; Président Immédiat, J. E. Box ; Vice-Président, C. Guilbaut ; Trésorier, M. C. Harris ; Secrétaire, J. O. Martin ; Directeurs, I. D. Simmons, P.ierne Delagrave A. Provencher, G. Giroux, E. Pharand, F. Wherry et D. D. Lapointe.




L’ASSOCIATION DES PROSPECTEURS
DU NORD-OUEST DE QUEBEC

Quel besoin a le prospecteur de se former en Association ? quel bien peut-on obtenir en organisant ces hommes qui s’en vont dans les bois à l’éternelle recherche du minéral ?

Il peut sembler étrange à la pluralité des Canadiens de voir ces hommes qui jouent leur vie contre la sauvagerie, qui vivent dans l’éternel espoir de faire une grande découverte, trouver nécessaire de se lier entre eux dans une association qui peut faire autre chose que de leur donner des avis et exprimer des opinions.

Cette nécessité se fit jour par elle-même de bonne heure en 1936, lorsque la ⁁législation Fédérale et la ⁁législation Provinciale se mirent à intervenir dans cette liberté consacrée par le temps qu’avait le prospecteur d’aller où il voulait, de délimiter ses terrains sur sa découverte, s’il en avait fait une, de disposer de ses droits au minéral à qui bon lui semblerait. Des abus de priviléges de la part de ceux qui s’appelaient prospecteurs, Promoteurs ou courtiers ont conduit à ces restrictions qui lentement, mais sûrement ont découragé cet élément le plus important dans le développement des ressources miniéres de la Province.

Des prospecteurs individuellement et d’autres hommes premiérement intéressés dans le prospect émirent des opinions, qu’un sain raisonnement appuyait, de changements pouvant être faits dans la législation des mines pour le bénéfice de l’industrie en général. Ils ressentaient qu’elle leur avait été imposée par des autorités qui ne comprenaient ⁁pas pleinement la pxsychologie ou l’ouvrier actuel de la prospection.

C’est pourquoi ils s’unirent en une union qui, à l’origine, fut connue sous le nom de « L’Association des Prospecteurs et des [lacune] du Nord-Ouest de Québec » et qui maintenant porte le nom de « Association des Prospecteurs du Nord-Ouest de Québec. »

Le 2 Mai 1936, à une assemblée tenue à l’Hotel de ville de Rouyn, les officiers suivants furent choisis : A. J. Provencher, Président ; Albert Mc Donald, vice-Président ; A. G. Morrison, Secrétaire-Trésorier ; Marcel Dumulon, Secrétaire Section Française ; A. N. Hastis, A. G. Bridger, ED. Lemire, J. Johnson, Arthur Séguin, Stanley Saxton et H. G. De Morest, Directeurs.

Un des premiers actes de l’Association fut de nommer Membre Honoraire Auguste Renaud, le premier prospecteur du Nord-Ouest, qui était dans le champ depuis 25 ans.

Le combat pour la liberté commença. Voici une liste de quelques pétitions envoyées au Gouvernement et tirées des records : Eclaircissement des droits des prospecteurs sur les terres des colons ; Enlévement de la taxe de 50 cents l’acre pour les deux années pendant lesquelles les terrains miniers sont possédés ; Livraison des étiquettes métalliques avec les licences de prospection ; de façon à écarter les disputes et économiser les frais de voyage inutiles du bois au bureau d’enregistrement ; L’inclusion sur les cartes des cantons des noms de numéros de licence des terrains en possession ; La simplification des procédures légales d’aprés lesquelles toute dispute de terrain ou d’association pourrait être ajustée ; la facilité de se procurer toutes dâtes en relation avec n’importe quel terrain minier au Bureau d’enregistrement des mines dans le teritoire où est situé le terrain.

Depuis Mars 1937, les efforts de l’association se sont portés directement sur la révision des réglements des sécurités qui venaient en effet à ce moment dans Québec, Ontario et les Etats-Unis et qui retardaient les ventes minières. Pour commencer l’on se contenta d’objections, plus tard à chaque assemblée des Directeurs la question devint le point de concentration des discussions. ⁁Les Résolutions se suivirent auprès des autorités. Les délégations se succédérent dans la Capitale pour discuter les effets de ces réglements sur le ralentissement de ⁁la prospection et x du développement minier en général. Graduellement la question se resserra dans le traitement des stocks misés qui étaient devenus le principal actif des prospecteurs lorsqu’ils vendaient des terrains miniers à des compagnies miniéres. Ceci était tenu en dépôt presque indéfiniment avec le résultat que le prospecteur n’avait pas de capital pour continuer son travail et aucun encouragement pour essayer de prélever des fonds d’exploration vu le manque de sureté d’un retour immédiat.

Sur les plus importantes matiéres, un montant considérable de succés a gratifié les efforts de l’Association, dû en partie au travail incessant des Directeurs. Les droits des prosprecteurs sur les terres des colons ont été clarifiés à la satisfaction de tous ; une nouvelle législation de délimitation de terrains est maintenant à l’étude par le Gouvernement et, ce qui est le plus important, les restrictions les plus objectionnables regardant les stocks misés ont été enlevées.

Le status des prospecteurs n’est pas encore ce qu’il devrait être, mais l’Association va continuer à faire des représentations aux autorités.

Une fois par an, juste au moment de la fonte des glaces, les prospecteurs et leurs amis se réunissent à Rouyn pour un souper aux féves, aux gâteaux et à la biére. Des personnages éminents du Gouvernement et des Mines sont les Hôtes d’honneur et, généralement, des annonces importantes concernant l’industrie miniére y sont faites. C’est toujours un grand rassemblement où la prospection des jours passés et celle à venir sont les topiques habituels de la conversation.

Rouyn-Noranda est une communauté miniére différente des autres en ce que nombre de prospecteurs ynont fait leur résidence. Des groupes partent de là au printemps pour des différents points du Canada, du Nouveau Brunswick à Yellow-Knife, dans les Territoires du Nord-Ouest. C’est ainsi que L’Association des Prospecteurs du Nord-Ouest de Québec sont est restée un instrument utile pour une branche importante de l’industrie miniére et, si son influence continue à se faire sentir, il peut en résulter la solution de quelques-uns des problèmes nationaux.

M. Provencher a été réélu Président pour un troisiéme terme à l’assemblée de Mai 1939. Avec lui, au Bureau des Directeurs, ont été élus A. G. Morrison, Trésorier ; Noël R. Arthur, Secrétaire ; Arthur Séguin, A. M. Hastie, Ed. Lemire, F. W. Thompson, Marcel Dumulon, William Peacock et T. Nadon.




LA CHAMBRE DE COMMERCE ⁁junior
EN 1927

Lorsqu’une ville devient un peu importante, il est nécessaire, pour préserver son commerce ou son industrie, que les hommes d’Affaires de la place se réunissent en groupe pour voir a ce que leurs intérêts soient protégés. Des vues divergentes de différents centres peuvent interférer avec le bien et l’accroissement de la Ville. Dans ces conditions on forme une chambre de Commerce chargée de veiller à ce que leurs hommes d’affaires reçoivent des Gouvernements, des utilités publiques, etc. le secours qu’ils ont droit de demander. Mais lorsque le pays est neuf, que l’industrie est la base de la richesse nationale, la nécessité d’une Chambre de Commerce devient plus inspirative encore et son action se fait mieux sentir. Tout est a créer, il faut éveiller l’activité des Gouvernements et des industriels pour venir s’emparer de ces marchés profitable. C’est bien ce qu’avalent compris les pionniers de Rouyn, lorsqu’en 1927, le 21 Janvier, ils se réunissaient pour discuter la formation d’une Chambre de Commerce. Voici ce qu’ils disaient : Le centre futur d’un district prospère devrait être représenté par un corps responsable ayant a cœur les intérêts de la communauté, donc les efforts en tout temps tendraient a augmenter les intérêts et a activer l’accroissement de la ville.

Nous avons l’espoir que le temps où Rouyn était renommé pour être une place de durs à cuir est passé et que grâce aux efforts de ceux qui seront choisis comme membres de la Chambre de Commerce, notre ville pourra recevoir enfin la reconnaissance due a une communauté de décents et travaillants individus.


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1927 — les officiers de la chambre de commerce de rouyn.


Il est essentiel que ceux qui seront choisis pour être les délégués soient préparés à donner le meilleur d’eux-mêmes pour la promotion des intérêts de la ville. Ils occuperont une position de responsabilité… responsabilité envers leurs concitoyens, quant aux tactiques qu’ils emploieront et la fidélité à les appliquer.

Mais l’on doit prendre soin de ne pas exagérer. Les bonnes impressions sont faites plus facilement et durent plus longtemps, lorsque l’élément d’exagération est éliminé. Louangez Rouyn, mais pour le bénéfice de tous, sainement et sans exagération, sans aucune erreur.

L’idée de la fondation de cette Chambre de Commerce vint de M. Blake qui appela l’assemblée. M. Mc Manus occupait le siége de Président. Le Maire, J. Fortin, parla de l’assistance qu’une Chambre de Commerce pouvait donner au gouvernement d’une Municipalité. M. Huehnergard avertit ceux qui seraient choisis qu’ils auraient à travailler dûr et à faire connaître la ville consciencieusement. M. Clark, de la Banque Royale, déclara son enthousiasme et dit qu’il sera toujours prêt à donner toute l’aide en son pouvoir. M. Oag dit que dans son opinion le mot, Chambre de Commerce doit être accepté au mot « Board Of Trade », afin d’éviter toute confusion.

Comme toute bonne chose, cet enthousiasme ne dura pas et il nous fallut attendre onze ans plus tard pour en voir l’idée ressusciter.




CHAMBRE DE COMMERCE JUNIOR ROUYN-NORANDA.



Fondée en Mai 1938, par des jeunes hommes d’affaires et professionnels des deux Villes-Sœurs, la Chambre de Commerce eut d’humbles débûts, mais les fondateurs étaient de trempe à pouvoir surmonter les obstacles et, aujourd’hui, elle compte 75 Membres, fait partie de la Fédération des Chambres de Commerce Junior du Témiscamingue et de l’Abitibi, laquelle est formée de huit Chambres groupant pas moins de 500 mxBiiœxsx hommes d’affaires. Pour accroître son influence et donner plus de poids à ses revendications, elle s’affilia à La Fédération des Chambres de Commerce Junior de la Province de Québec qui compte environ 7,000 hommes d’affaires recrutés dans les diverses sphéres du commerce et de l’industrie. Elle a à son crédit beaucoup d’œuvres tant locales que régionales, entre autres le parachèvement de la route Rouyn-Val d’Or-Mont-Laurier, réclamé au Congrès de 1936. L’on assure que cette route sera ouverte à l’automne, ce qui mettra Montréal à huit heures de Rouyn. Elle a réclamé un meilleur réseau routier dans cette partie de la province et, graduellement, l’on constate que les autorités concernées donnent suite à ces demandes. Elle a hâté le parachèvement du pont de la Kinojévis. Elle a appuyé la demande faite pour l’agrandissement de l’hôpital Youville, la construction d’un Palais de Justice, de l’école des Arts et métiers. Requête a été faite aux autorités du Canadien National pour un service de trains adéquat pour les voyageurs. Depuis le 26 Juin dernier, la durée du trajet est actuellement réduite de 2.30 heures ; de plus, le Can. Nat. a fait des deux villes, Rouyn et Noranda, le terminus des convois de l’est, à la place de Cochrane, comme autrefois.

A leur dernière réunion, ils nommèrent les différents comités pour l’année, comité de publicité, de la Fédération, de la Voirie, de l’industrie et du commerce, de l’éducation, des affaires légales et de réception et d’amusements.

Les Officiers pour l’année 1939-40 sont : Président, Albert, Meunier ;


Le 20 Août 1939, les Chambres de Commerce Junior de l’Abitibi et du Témiscamingue se réunissaient en Congrés et y prirent de nombreuses décisions.


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la chambre de commerce rouyn-noranda junior

LA SOCIÉTÉ SAINT JEAN BAPTISTE
DE ROUYN & NORANDA




Pourquoi a-t-on choisi Saint Jean Baptiste pour notre patron national ? Pourquoi pas un autre saint ou une autre sainte, et en particulier un ⁁saint de chez-nous ? Cette question nous a été posée un grand nombre de fois et elle continue de l’être à l’époque de la célébration de notre Fête Nationale le 24 juin. Elle mérite certes une réponse, et voici comment je ⁁la conçois xxxxxxxxxx : c’est que St Jean Baptiste fut dans sa vie, un héros dans toute la force du mot ; aucun obstacle, aucun sacrifice ne le rebutait dans son saint travail consistant à préparer les voies de Jésus-Christ son Maître. Il n’a pas craint, il défia même les persécutions des rois et empereurs Juifs et Romains, il n’a pas craint les fureurs d’Hérode et d’Hérodiade, s’est moqué des démarches de ses ennemis acharnés à sa poursuite et à sa disparition.

St Jean Baptiste fut un héros ; il n’est pas un héros canadien d’origine, mais un héros canadien d’adoption… Et pourquoi le Canada a-t-il adopté, St Jean Baptiste comme son héros et son patron national ? C’est parce que St Jean Baptiste était l’idéal le plus complet de nos premiers évangélisateurs et colonisateurs, c’est parce qu’il était la personnification même de la vaillance, du devoir, du renoncement, de l’héroïsme. Ce soleil de la prédication, des principes de son Maître, a réchauffé de ses rayons bienfaisants notre colonie à son berceau et a fait jallir du sol, toute une légion de vaillants, d’hommes de devoir, de renoncement et d’héroïsme…

Ces quelques considérations suffiront il me semble, à démontrer qu’on a bien eu raison dans le passé, de choisir ce grand saint comme notre patron nationnal, et d’organiser des sociétés très importantes portant son nom.

La Société Saint Jean-Baptiste de Rouyn et Noranda, succursale de celle de Montréal, est de formation très récente : un an d’existence seulement.

Les motifs qui ont inspiré un groupe assez important de citoyens de nos deux villes sœurs, sont essentiellement à base de patriotisme le plus sincère et de dévouement le plus pur à la cause Canadienne Française.

Tout requérait la naissance et l’organisation de telle société : l’importance de notre centre minier, l’augmentation graduée de sa population, le pourcentage sans cesse croissant des nôtres, le développement et le progrès de nos industries et de notre commerce ; les immixions cosmopolites, le voisinage ontarien n’ont certes pas été les derniers motifs qui ont prévalu de même, lors de la formation de notre société.

Ici, plus qu’ailleurs, il est bien regrettable de noter ⁁que l’envahissement pacifique de la langue anglaise se fait sentir d’une façon très marquée ; aussi est-il important pour ne pas dire nécessaire qu’un corps public tel que le nôtre soit sans cesse en éveil afin de rappeler à nos compatriotes l’indéniable survivance de nos nobles et chères traditions de religion et de Langue, afin de réchauffer l’ardeur des indifférents, d’aiguillonner même ceux qui par poltronnerie ou faux respect humain, négligent ou refusent de parler leur Langue et faire respecter nos traditions raciales.

Le but primordial de notre société est d’unir et de renforcir. Nous comptons à date de merveilleux résultats, et pour résumer, un réveil sans cesse grandissant de la conscience nationale des compatriotes de nos deux villes, et même des centres environnants

Le rôle de notre Société est loin de consister seulement dans l’organisation de manifestations publiques à l’occasion de notre fête nationale du 24 juin ; mais il consiste à exercer son activité patriotique et nationale, tous les jours de l’année, dans tous les faits, circonstances et gestes de la vie de notre groupe ethnique, dans les divers milieux où les représentants de tel groupe évoluent.

Les projets futures de notre Société consistent à intensifier davantage notre travail et notre propagande auprès des nôtres, au moyen d’émissions radiophoniques du genre de celle que nous avons eue le 24 juin dernier, et d’autres organisations dont nous ne pouvons pour le moment décrire la nature et le caractère spécifique.

x ———

Les membres du bureau de direction actuel de la Société Saint-Jean-Baptiste de Rouyn et Noranda, sont les suivants :


Léo Bureau, ⁁avocat,
Président, ⁁Rouyn
Alex Leclerc, ⁁comptable
Secrétaire, ⁁Rouyn
Anatole Gaudreau, Trésorier, ⁁Gérant B. C. N., Rouyn


Directeurs :
J. H. Bertrand, ⁁courtier en
assurances, Noranda
Raoul Laquerre, ⁁Négociant,
Noranda
Albert Meunier, ⁁agent de fret
C. N. R., Rouyn
Dr A. G. Rioux, ⁁Rouyn


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(Signé :)
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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx


x ——— Le 24 juin des fêtes grandioses groupaient dans les villes-Sœurs les Canadiens français des comtés environnants et de l’Ontario. Une nombreuse suite de chars allégoriques rappela à la population ses origines glorieuses et, le soir, un conférencier de renom, l’abbé L. Groulx, de sa voix chaleureuse, fit vibrer dans nos cœurs la corde du pur patriotisme.




Association Professionnelle Catholique
Voyageurs de Commerce
Section Noranda-Rouyn


Noranda, Qué., le 30 octobre


Fondation de l’association Catholique des
Voyageurs de Commerce du Canada.


Nature et but : — L’Association catholique des Voyageurs de Commerce du Canada est un groupement de voyageurs de commerce catholiques et canadiens-français, désireux de s’appliquer à la défense des intérêts de la religion et de la patrie. Son but est d’organiser les forces éparses dans leur profession et de les orienter vers l’apostolat religieux et social. De plus : assurer les membres du bénéfice d’un complément de formation personnelle, au moyen d’étude de toute nature, travailler au succès d’entreprises qui se rapportent à la charité, à l’éducation, aux questions religieuses, morales, sociales et économiques, et pourvoir à la protection des membres considérés au point de vue personnel ou collectif.


Moyens d’action : — Ses moyens d’action sont les principales formes d’apostolat religieux et social : des assemblées régulières où les membres s’éclairent, se consultent et s’aident mutuellement ; le bon exemple dans leur famille et sur la route : la propagande des retraites fermées d’hommes et de jeunes gens ; la propagande de la bonne littérature et d’autres bonnes œuvres conforme à son but.


Devise : — Sa devise est ixous qui signifie « le poisson », symbole de Notre-Seigneur Jésus-Christ aux catacombes, et dont les lettres sont les initiales des mots grecs : Ièsous Christos, Théou Uios, Sôtêr, c’est à dire « Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur ».

Le sceau de L’A. C. V., obligatoire pour toutes les sections affiliées, se compose du bouton-insigne de L’association Catholique des Voyageurs de Commerce du Canada. Il marquera l’en-tête de tout écrit ou imprimé du Conseil Central et des Sections.


Journées Sociales : — Tous les deux ans et même tous les ans. Il se tient des journées sociales auquel tous les membres de l’A. C. V. y sont (également invités) convoqués, les amis y sont également invités. Le 3 avril 1933, l’A. C. V. était constitué de toute corporation, prenant le nom cette fois de la Société Professionnelle Catholique des Voyageurs de Commerce, recevant par là, toutes les catégories de voyageurs ou de vendeurs y compris les agents d’assurance.


Association Professionnelle Catholique
Voyageurs de Commerce
Section Noranda-Rouyn


Noranda, Qué., le 30 octobre


Fondation de la section noranda-rouyn.


La section Noranda-Rouyn pris naissance le 3 avril 1933, sous le haut patronnage du dévoué curé de la paroisse de Noranda l’Abbé J. M. Pelchat. Monsieur Armand Sénécal, autrefois président de la Section Guigues d’Ottawa, s’occupa du recrutement pour la fondation de cette section qui recruta 12 membres fondateurs.

L’élection eue lieu à cette même assemblée qui donna le résultat

suivant : — Président — M. Dave Trudel.
1er v. Prés. — M. A. Carpentier.
2e v. Prés. — M. P. Houle.
Secrétaire — M. A. Sénécal.
Trésorier — M. C. A. Rochon.

Depuis la fondation de la section, l’effectif des membres est conté au joli numéro de 23, grâce au travail inlassable de leur secrétaire. La section escompte dans un venir rapproché un effectif de 35 membres.

La devise de la section est « Faisons-le ».

Le lieu de réunion pour leur assemblée est au sous-sol de l’Église Noranda




LA LIGUE DES FEMMES CATHOLIQUES DU CANADA

SECTION ROUYN-NORANDA.

Le 1er Novembre 1933, les Dames de l’église N. D. de la Protection, de Noranda, organisèrent la sub-division de la Ligue des Femmes Catholiques du Canada, sous la présidence de Mme L. A. Greene, de Port-Arthur, représentant le Conseil National.

Les premiers Officiers élues pour l’année 1933 furent :

Mesdames T. J. Mc Hanus, Présidente,
Wm. Boulley, 1ére Vice-Présidente
A. St Germain 2éme — do
J. A. Raymond 3éme — do
A. Saunier Secrétaire-archiviste
E. J. Kennedy — do — correspondante
W. Mc Nevin Trésoriére
Rév. Pére J. A. Arsenault, Chapelain.

Il y eut trente huit membres à charte.

Le but et l’idéal de la C. W. L. sont parfaitement compris dans leur devise : « pour dieu et pour le canada. » Le service de Dieu est lié au service de la patrie, car ceux qui remplissent bien leurs devoirs envers Dieu sont les meilleurs citoyens de leur pays,

La C. W. L. fut fondée pour procurer à ses membres le moyen de prendre une part active dans les affaires d’intérêt concernant leur patrie et leur Sainte Mére, l’Eglise. Elle a reçu de Dieu d’abondantes bénédictions et peut être comparée au grain de sénevé devenu un arbre majestueux couvrant le Canada de ses branches, car elle est étabie dans trente deux diocèses et a six cents centres.

Comme force active la C. W. L. supporte l’Action Catholique. Son record est un long et louable effort, traçant le chemin dans les sociétés des femmes catholiques, s’occupant des cercles d’études et surtout du mouvement des retraites fermées, donnant une aide utile en général, en épousant la cause des Sœurs du Service, rendant possible l’organisation de ce grand ordre de Missionnaires Catholiques, et par là aidant à jeter les fondations de ce travail splendide des religieuses dans le champ social et missionnaire.

Pendant les dix neuf dernières années de l’établissement de la Ligue comme organisation nationale, années qui ont renfermé des périodes de grande dépression et de souffrances, le travail de la C. W. L a été celui d’une organisation plus forte en nombre et en ressources. Chaque membre a le droit d’être fiére de ce qui a été fait au point de vue national et local. Aujourd’hui plus que jamais il est nécessaire que la Ligue, comme organisation, s’unisse les femmes catholiques de la paroisse, du diocése et de la nation pour apporter leur aide à l’Eglise et à l’Etat, ainsi que firent les Femmes de l’Évangile qui travaillérent avec les Apôtres dans les premiers jours de l’Eglise, les servant, les assistant dans la diffusion de l’Eglise du Christ et à ces bons services unissant ceux à l’Etat tels que de loyaux citoyens du Dominion.

Les Comités du Bien-Etre social et des enfants aide les pauvres et les nécessiteux, les malades et les malheureux par des œuvres paroissiales et en coopérant avec les agences diocésaines et locales. Elle porte un grand intérêt à la jeunesse délinquante, elle aide les mouvements des Guides et de la jeunesse catholique, elle a un soin tout spécial au développement physique et moral des enfants, elle vient en aide aux institutions diocésaines, telles qu’orphelinats, hopitaux, etc …

La sub-division de Noranda a rempli toutes ses obligations nationales et diocésaines, ainsi que d’avoir assister les entreprises paroissiales et de la communauté. En Septembre 1937, la Convention de la C. W. L. du Diocése d’Haileybury eut lieu à Noranda, la sub-division locale remplissant le rôle d’hotesse. Mme C. J. Munn, de Timmins, Présidente Diocésaine, présida aux trois jours de session. Mme M. J. Coughlan, de Fort William, délégué du Conseil National, était présente à la Convention.

La devise de la C. W. L. est « pour dieu et le canada ». foi et service, l’embléme étant une Croix entourée d’un Cercle. La Croix est le symbole de la Rédemption de Celui qui mourut pour la Vérité, le Pardon et la Justice. Le Cercle signifie la chaine sans fin de service, une fratenité comprenant toutes les femmes catholiques basée sur la charité, la bonté et l’amour mutuel.

Les Officiers en charge sont :

Présidente, Mme L. A. Coulon.
1ére V-Prés. Mme J. A. Raymond.
2éme   do Mme M. J. Mc Manus.
3éme   do Mme James Sullivan.
Secr. Corresp. Mme Kenneth Cullin
Secr. Arch. Mme M. Langlois.
Trésor. Mme d’Arcy Mc Manus
Chapelain Rév. Pére J. M. Pelchat




LA FEDERATION DES FEMMES
CANADIENNES-FRANÇAISES

La Fédération des Femmes Canadiennes-Françaises fut fondée à Ottawa, en 1914, par Mme Marchand.

Au début, le but de l’Association fut de venir en aide à nos vaillants soldats sur le champ de bataille.

Sous l’habile et sage direction de sa Fondatrice, la Fédération s’acquit dés ce moment une réputation des plus enviables ; non seulement les combattants bénéficiérent de ses largesses, mais sa protection s’étendit aussi sur les familles dont les Chefs étaient pris par la guerre. Le mouvement fut favorablement accueilli et encouragé dés ses premiéres manifestations ; non seulement N. N. S. S. les Evéques lui donnérent leur appui, mais ils lui imprimérent une sorte d’impulsion directrice qui provoqua une recrudescence de vie, de zéle et de charité.

Après le traité de Versailles en 1918, la Fédération orienta son activité vers des œuvres d’intérêt national et patriotique. Le 6 Février 1918, des lettres patentes, amendées le 27 Novembre 1930, furent accordées à la Fédération, définissant le but qu’elle se propose. Ses armes sont une couronne de lauriers au centre de laquelle sont écrits ces mots surmontés d’une Croix : « pour nos foyers. » Ceci indique clairement la fin que veut atteindre la Fédération, conserver intacts et inviolables la foi robuste, le parler ancestral et les mœurs saines de nos foyers catholiques et canadiens-français, travailler activement dans sa sphére au développement d’un véritable patriotisme, condition essentielle de l’harmonie entre les races au Canada.

La Fédération lutta de toutes ses forces et avec un courage intrépide contre le fameux réglement XVII restreignant le droit des Canadiens-Français d’Ontario à l’enseignement de leur langue. En 1919, elle eut l’honneur d’offrir $1.000 au Cardinal Mercier, arcnevéque de Malines, en Belgique, pour ses œuvres de guerre. Plus tard, elle recueillit le montant d’une souscription en faveur de l’abbé Fournier, curé d’une paroisse de la Somme, France, dévastée par l’ennemi. Elle fut aussi heureuse d’aider le Père Vermesch, S. J. au rétablissement de la Bibliothèque à l’Université de Louvain détruite par les Allemands. En 1921, la Mission Française dirigée par le Maréchal Fayolles, visitant le Canada, avait au nombre de ses membres Mgr Landrieux, évéque de Dijon (France). La Fédération en profita pour demander à Son Excellence de bien vouloir lui faire parvenir du blé récolté sur les tombes des soldats canadiens tombés à Courcelette. Mgr acquiesça le plus gracieusement à cette demande. Ce blé fut semé en terre canadienne, à Hurdman, prés d’Ottawa, sur la propriété des S. S. Grises de la Croix. Son Excellence suggéra à la Fédération de prélever les fonds nécessaires à l’érection d’un autel souvenir à Courcelettes, là où nos soldats canadiens se sont battus si héroiquement. La réponse fut aussi empressée qu’enthousiaste et spontanée. Mme Marchand contribua également à la création d’une Maison a de repos pour les Anciens Combattants de langue française, « la maison du sac au dos » à Ste Adèle, comté d’Argenteuil.

La Section de la Fédération des Femmes Canadiennes-Françaises de Rouyn fut fondée en 1936 par Mme Arthur Allard, qui fut la premiére à promouvoir le mouvement dans le Nord de l’Ontario et de Québec. Elle voulait grouper une élite de femmes et les préparer à une vie efficace pour le bien de l’Eglise et de la Patrie.

Elle travaille au perfectionnement de ses membres dans l’accomplissement de leurs devoirs d’état et ne néglige aucune occasion de démontrer l’importance de l’éducation familiale, convaincue que tant vaut la famille, tant vaut la société.

Dans le domaine politique, elle s’occupe à développer l’esprit national, en dehors de toute influence de parti, à créer, de concert avec les gouvernements, un patriotisme vraiment canadien.

Elle étudie avec attention les décisions parlementaires qui pourraient toucher de prés ou de loin aux principes qu’elle se propose de sauvegarder.

Elle a appuyé avec vigueur la loi contre le travail du Dimanche, afin de faire sa part dans la campagne déclenchée pour faire cesser dans notre province de Québec le travail dominical.

Elle a pris une part active au mouvement lancé pour maintenir en vigueur la loi du cadenas et a mis en garde ses membres contre les doctrines communistes. Elle ne s’est pas non plus désintéressé des nominations au Sénat.

Rappelons les démarches faites auprès des autorités d’Ontario pour la nomination d’un employé bilingue aux Bureaux du T. N. O. Ry. à Rouyn.

L’Association a donné son appui à la Ligue de l’Achat chez nous et a engagé ses membres à en faire partie.

Elle n’a négligé aucune occasion de venir en aide aux autres sociétés poursuivant le même idéal. Elle est heureuse de mentionner la « Goutte de lait », les « Scouts », etc.

Citons, parmi les Œuvres de charité, la création des layettes, les thes annuels en faveur de l’Hopital, les parties de cartes, dont les bénéfices sont consacrés à l’achat de denrées alimentaires et vêtements pour les pauvres. Elle travaille à la fondation d’une bibliothèque paroissiale, d’un cercle d’études, de conférences éducatives, etc.

Les membres de la Fédération atteignent maintenant la centaine et M. l’abbé A. Pelletier en est l’aumonier.

Voici les Officiers pour l’année courante :



Photographie des Officiers

LES SPORTS

PLACçES comme des pierres éclatantes dans une chaîne qui est façonnée avec enchantement de superbes collines, de parcs naturels dans leur beauté primitive, de champs fertiles, de lacs éclatants, de riviéres d’argent, avec un beau et large lac qui sépare les deux villes, Rouyn et Noranda ont un attrait unique que l’on ne peut traduire.


Parc de Noranda et baignade au Lac Osisko.[23]


Aussi, ces deux villes sont-elles appelées, par leur position à devenir les terrains de jeu naturels par excellence et à attirer les visiteurs. La Nature a placé un lot généreux de ses dons à la disposition des personnes de ce district chaque hiver et, dés les premiers jours de Décembre jusque tard dans Mars, nombre peuvent jouir de ces opportunités pour une récréation saine.

Au sportif plein de cœur et de santé, en quête de sport vigoureux, à l’invalide à la recherche d’un atmosphére qui le ranime, à l’homme d’affaires épuisé et aux femmes désirant un environnement fortifiant, au connaisseur amateur de beauté, Rouyn et Noranda offrent les sommets de leurs montagnes, l’appât sans rival de joies en plein air, de vues superbes.

Leur population est composée de races différentes, viennent de places différentes et dans leur nombre se trouvent de nombreux sportifs, jadis étoiles dans les centres où ils résidaient.

Nous pouvons xxxxxxxxdiviser les sports en deux catégories : les sports d’été et les sports d’hiver.

Dans la premiére catégorie, Rouyn et Noranda sont assez bien représentés, eu égard au temps écoulé depuis la naissance de leurs équipes. Les jeux de balle au camp, de tennis, de ballon font honneur aux deux villes. Le terrain de Golfe est un des plus beaux de la région miniére. Le camp s’enorgueillit même d’une piste pour courses de chevaux, où chaque été, les concurrents des différentes parties du Témiscamingue Québécois et Ontarien viennent éprouver l’endurance de leurs bétes. Le canotage à rames ou à la voile devient un sport trés à la mode pour la jeunesse.


Ouverture de la saison de Golf.[24]
Hippodrome de Noranda en 1943.[25]


Les sports d’hiver, à part le gouret, le curling et le patinage, ne trouvent pas d’aussi enthousiastes partisans. Cependant, un renouveau semble s’annoncer, car, l’hiver dernier, nous avons eu le derby des chiens et le Carnaval d’hiver ; mais combien n’y aurait-il pas à faire ? La nature nous a doté d’un terrain tout à fait propice pour ces différents jeux. Prenons le ski, le skieur peut avoir une allure sûre ou piquante dans les limites des deux villes ; peut s’écarter plus loin pour plus d’action, lorsqu’il est devenu plus expert ; trouve des endroits pour tester son adresse et son endurance sur les nombreux milles à travers la montagne. Il y a aussi les courses en skis derriére une automobile ou derrière un traîneau tiré par un cheval, qui donnent les mêmes sensations que dans les descentes les plus abruptes, qui force à réfléchir vite et surtout à agir vite.

L’on revient maintenant au sport de la raquette, Deux clubs ont été formés dans Rouyn et Noranda et tout indique que ce sport extérieur si sain commandera une plus grande attention dans les différents programmes des sports d’hiver.

Les descentes en toboggan et les glissades reviennent aussi en faveur. C’est le jeu des enfants, donnons-leur toute facilité pour s’y adonner.


Glissade au Lac Édouard.[26]
Patineurs sur le lac Osisko en 1930.[27]


La Providence a voulu doter notre région de beautés naturelles ; ce sera le Paradis du tourisme, si nous savons les y attirer. Déjà la chasse et la pêche sont un grand attrait pour beaucoup, amenons-les àplus à nous plus étroitement encore par le sport. Nous avons les hommes voulus qui sauront soutenir l’honneur des deux villes, ce qu’il nous manque ce sont des hommes d’action.




DE MONTRÉAL À ROUYN EN HUIT HEURES.[28]

Quand la nouvelle route nationale que Québec fait construire de Mont-Laurier à Senneterre, avec raccordement à Louvicourt pour Val-d’Or sera terminée, on pourra aller de Montréal à Rouyn en huit heures.

Par le chemin de fer, via la Gare Moreau, il faut 21 heures 15 pour se rendre à Rouyn.

Et les déboursés sont aussi à considérer : dans le premier cas, en automobile, pour la gasoline et l’huile, environ 7,00 $ ; dans le second pour billet, lit et repas, de Montréal à Rouyn, 23,55 $.

Donc, économie de temps, de 10 à 13 heures et d’argent, de 14,00 $ à 16,00 $ pour aller seulement.

Nous avons tenu à établir ces chiffres pour souligner comme il convient que cette route sera pour le Témiscamingue un facteur considérable de progrés, nonseulement dans le domaine du commerce et de l’industrie, mais, aussi, dans celui de la colonisation et de l’agriculture. Plus la population sera dense, plus les produits agricoles seront demandés. Nos colons y trouveront leur compte.

Aussi, nous leur recommandons de se préparer incontinent à satisfaire aux marchés locaux que les mines en exploitation et les villes qui surgissent mettent à la portée de leur main.

Il leur faudra d’abord tenir tête aux producteurs de l’Ontario qui, depuis quelque vingt ans, ont envahi le territoire ; mais ils auront sur eux l’avantage d’être sur les lieux et de pouvoir vendre à meilleur compte.

Nous avons pu constater que le commerce de cet immense comté, qui est trés considérable, va entièrement à l’Ontario. Québec se doit d’en redresser le cours vers Montréal, et nos colons, nos cultivateurs de demain, se doivent aussi d’en prendre leur part.

Dans la construction de cette route rien n’a été négligé pour en faire un chef-d’œuvre de voirie à l’usage de l’automobile. Une voiture, qui en aura la puissance, pourra y faire 70 milles à l’heure sans risque d’accident.

À remarquer l’élégant pont suspendu érigé sur la rivière Gatineau, au Grand Remous. Ce pont a une longueur de 300 pieds, d’un pilier à l’autre, et de 500 pieds en comptant les approches. Sa structure a 37 pieds de largeur et sa partie carrossable 32 pieds.


Pont suspendu sur la rivière Gatineau, au Grand Remous.[29]


Un autre grand pont sera construit sur cette route pour traverser la Rivière Ottawa, à 54 milles au sud-est du chemin Louvicourt-Val-d’Or. Les contrats en ont déjà été donnés au prix total de 210,586 $, soit 89,000 $ pour le béton à la Cie de Construction de Hull et 121,586 $ pour le fer à la Dominion Bridge Co.

Le tronçon qui part de la Riviére Ottawa, au nord, qui rejoint le chemin Louvicourt-Val-d’Or et qui continue jusqu’à Senneterre est entiérement terminé.

Pour parachever la route, il reste encore environ vingt milles de chemin à ouvrir ou à finir du coté sud de la Riviére Ottawa, et une dizaine de milles de nivellement.


Route Rouyn-Montréal traversant la région des Laurentides.[30]


On compte qu’elle sera ouverte à la circulation au milieu de l’année 1940.


Jos. begin.


Séparateur

  1. Le personnel au Service de la Ville de Rouyn, Inconnu, 1941, Souvenir du 9e Congrès des Chefs de Polices et Pompiers du Québec, page 15 ; NdÉ.
  2. Photographie prise devant l’hôtel de ville de Rouyn. De gauche à droite : M. Lapointe, chef de police, Gérard Morel, Paul Cuddihy, avocat puis juge, J. O. Tardif, Kenneth Turnbull, policier, homme non identifié, Dr Joseph Lauréat Vouille, docteur et coroner, Arthur Lefebvre, avocat, homme non identifié et Léo Bureau, Vavasour & Dick, 1927, Fonds Fonderie Horne, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  3. Premier camion à boyaux de la ville de Rouyn, Inconnu, vers 1935, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  4. Pompe Incendie de 1,000 gallons lors d’un défilé de la St-Jean Baptiste au coin rue Principale et Lakeshore, Inconnu, 1940, Rouyn-Noranda Old Timers (Nicole Bernier Caya) ; NdÉ.
  5. Les cendres de l’hôtel Albert, après l’incendie de 1938, Inconnu, 1938, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  6. Pompiers de Rouyn devant l’hôtel de ville, Inconnu, vers 1940, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  7. Situé au coin des rues Du Portage et Taschereau, l’hôtel de ville de Rouyn a été construit en 1928. À l’arrière-plan, on aperçoit le lac Osisko et la mine Noranda, Vavasour & Dick, vers 1935, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  8. Personnel de la Sûreté municipale Rouyn, Inconnu, 1941, Album-Souvenir du 9e Congrès des Chefs de Polices et Pompiers du Québec ; NdÉ.
  9. Premier plan de subdivision de la Ville de Noranda, Inconnu, vers 1925, Ville de Noranda, Guide de rénovation, centre-ville de Noranda, Publication gouvernementale ; NdÉ.
  10. Corps des pompiers de Noranda devant leur camion, Vavasour & Dick, entre 1927 et 1935, Fonds Fonderie Horne, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  11. Premier Bureau de poste à Rouyn dans le magasin Dumoulon, Inconnu, 1926, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  12. Bureau de poste de Rouyn construit en 1932-33 au coin des rues Perreault et du Portage, Vavasour & Dick, vers 1940, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  13. De gauche à droite, on voit le magasin Woolworth, le Bureau de poste de Noranda, le magasin T. Eaton Co. et l’édifice de la Banque Impériale du Canada qui héberge aussi la mercerie pour hommes C. A. Huehnergard et la pharmacie Linklater & McArthur, Vavasour & Dick, vers 1935, Fonds Fonderie Horne, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  14. Entrée du bureau et de l’entrepôt de la Colonisation à Rouyn, Abitibi, R. Tremblay, 1948, Fonds Ministère de la Culture et des Communications, BAnQ Québec ; NdÉ.
  15. Cabane en bois rond habitée par les garde-feux postés sur les rives du lac Rouyn, Inconnu, entre 1925 et 1935, Collection Jean-Marie Beauchemin, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  16. Feu de forêt à Rouyn en 1927, Inconnu, 1927, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  17. Intérieur de la station de radio C. K. R. N-AM, Inconnu, 1940, Groupe Rouyn-Noranda (Twin Cities) Old Timers ; NdÉ.
  18. L’intérieur d’un studio de Radio-Nord, Inconnu, vers 1945, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  19. Fac-similé du Copper-Gold Era, le premier journal de l’histoire de Rouyn-Noranda propriété de M. McMeekan, Vol 1 No 2, 25 sept. 1926, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  20. À la une du Rouyn Noranda Press le 14 décembre 1933, La grève des bûcherons de Rouyn-Noranda — RN Culture ; NdÉ.
  21. Chevaliers de Colomb Conseil 2729 Rouyn-Noranda, Inconnu, 1939, Fonds J. O. Dubois, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  22. Terrain de jeux aménagé par le Club Lion le long du lac Osisko, Inconnu, vers 1948, Série Cartes Postales, BAnQ Rosemont-La Petite-Patrie ; NdÉ.
  23. Parc de Noranda et baignade au Lac Osisko, Inconnu, vers 1940, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  24. Ouverture de la saison au Club de Golf de Rouyn, Inconnu, 1949, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda (J. O. Dubois), BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  25. Hippodrome de Noranda, Inconnu, 1943, Rouyn-Noranda Old Timers (Nicole Bernier Caya) ; NdÉ.
  26. Glissade située à l’angle de la rue Mgr Latulipe et Principale et aboutissant au Lac Édouard, J. H. Bolduc, 1941, Fonds Joseph Hermann Bolduc, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.
  27. Patineurs sur le lac Osisko, Inconnu, 1930, Rouyn-Noranda Old Timers(Jim Kimberley) ; NdÉ.
  28. DE MONTRÉAL À ROUYN EN HUIT HEURES, Joseph Bégin. L’Action catholique, 1915-1962, 9 juillet 1939, page 1 et 11.
  29. Pont enjambant la rivière Gatineau au Grand Remous, Donat C. Noiseux, 1941, Fonds Ministère de la Culture et des Communications, BAnQ Québec ; NdÉ.
  30. Route Rouyn-Montréal traversant la région des Laurentides, Paul Girard, 1948, Fonds Ministère de la Culture et des Communications, BAnQ Vieux-Montréal ; NdÉ.