Histoire de Jonvelle/Raincourt


RAINCOURT


Ce fief relevait de Jonvelle. Les cartulaires de Clairefontaine et de Cherlieu mentionnent les sires de Raincourt, Rencort, Rehencort, dès le douzième siècle. En 1181, Vuillaume, avec l’approbation de Simonette, sa femme, donne à l’abbaye de Cherlieu une fauchée de pré sur le territoire de Raincourt, et tous ses droits sur le Closlois, à condition qu’on lui fournira, chaque année, sa vie durant, du pain avec un habit et une paire de souliers.

Jean de Raincourt, seigneur de Betaucourt, Scye, Melin, Blondefontaine, etc., époux de Marguerite de Jussey, avait la maison neuve du château de Jussey avec des terres au même lieu, à {{noir|[[w:Jonvelle (commune) |Jonvelle] et à Bourbévelle. Thiébaud, son fils, bailli et gouverneur de Jonvelle pour Jean de la Trémouille, fut commis par la duchesse de Bourgogne à la garde de Jussey (1420)[1]. Simon, frère de Thiébaud, fut aussi bailli de Jonvelle (1432).

Ambroise de Raincourt, dernier mâle de la branche aînée, qui eut pour femme Anne d’Augicourt, dissipa les biens de sa maison, qui furent vendus par décret, après sa mort (1588), et achetés par son gendre, François de Saint-Belin. Ensuite ils passèrent à la maison de Vesoul. En 1669, Claude de Vesoul, baronnet, seigneur de Raincourt, Pierrecourt, etc., et colonel d’infanterie, obtint le titre de citoyen de Besançon, pour son dévouement à la défense de la ville et delà province.

Après la conquête, Raincourt fut confisqué et entra dans le domaine royal, qui le vendit à François de Jouffroy, seigneur de Novillars, pour trois mille livres, à titre de rachat perpétuel devant courir au bout de trente ans. Les droits seigneuriaux étaient alors la justice totale, six livres treize sous quatre deniers de tailles, dix-sept poules, cinq chapons, un denier par feu, deux gros sur le pressoir et deux livres sur différentes propriétés particulières.

La terre de Raincourt passa des Jouffroy-Novillars aux Deuilly. Mais en 1759, elle fut rachetée par Jean-Baptiste de Raincourt, seigneur de Fallon, chef du nom et des armes de sa maison. Les Raincourt-Fallon descendaient de Geoffroy, petit-fils d’Orry de Raincourt et de Marguerite de Betaucourt (vers 1350). Le personnage le plus marquant de cette lignée fut Christophe-Louis, chevalier de Saint-Georges, qui mérita si bien de son pays par ses services militaires, en 1636[2]. Il mourut glorieusement au siège de Verceil, deux ans après, à la tête de son régiment[3].

L’église de Raincourt, dédiée à saint Valbert, était mère de celle de Blondefontaine. En 1250, le collateur de ces églises était Gratien, curé d’Arc, qui tenait ce droit de sa famille. Il s’en démit en faveur de l’abbaye de Saint-Vincent, de Besançon, à qui l’archevêque Guillaume de la Tour conféra le bénéfice, avec les églises de Bourbonne, Ormoy, Buffignécourt, Aisey et quelques autres (1250). Parmi les revenus du patronage, les religieux avaient à Raincourt le tiers du luminaire, des trenténaux, des charités rédimées et des autres oblations, ne demandant pour cela au curé que deux livres de cire et 40 sous annuels[4].

Raincourt avait 73 ménages en 1614, et 167 en 1851.

  1. V.page 121
  2. V. page 262
  3. V. Histoire des sires de Salins, I, 320 et suiv.
  4. Inventaire de Saint-Vincent, aux archives du Doubs, fol. 471.