Histoire de Jonvelle/Chauvirey


CHAUVIREY


La terre de Chauvirey, Chalvireicus, comprenait les deux villages de ce nom, avec la Quarte, Ouge et Vitrey. Vers le milieu du treizième siècle, le seigneur divisa son domaine, pour constituer des apanages à ses enfants : de là les seigneuries de Chauvirey-le-Vieil ou le Haut et de Chauvirey-le-Châtel ou le Bas. Dans le siècle suivant, Chauvirey-le-Bas fut sous-divisé lui-même en Château-Dessus et en Château-Dessous. Cette complication occasionna nécessairement des querelles et des mutations sans nombre ; de plus elle a jeté la plus grande confusion dans les généalogies. Essayons néanmoins d’y porter quelque lumière.

Autant qu’on peut le conjecturer par les chartes de nos abbayes, voici la généalogie des premiers sires de Chauvirey. Ces chartes mentionnent : Etienne et Guillaume ( 1157), Saretta, femme de celui-ci, Gislebert et Humbert, leurs fils, Esseline, épouse du premier (1188), Philippe et Gérard, leurs fils (1200), Elvis, femme de Gérard, Guy, Alix, Boniette et Gillette, leurs enfants (1225), Gérard d’Achey, leur gendre, marié à Boniette (1221). Philippe épousa Marguerite d’Oiselay, issue par son père de la maison de Bourgogne et par sa mère de la maison de Vienne-Pagney. Ils ratifièrent ensemble un traité d’accord passé entre l’abbé de Clairefontaine et Henri d’Anchenoncourt, vassal de Chauvirey. En reconnaissance, les moines leur donnèrent un bœuf, deux vaches et soixante livres estevenantes (1263). Leurs enfants furent Gérard II, Philippe II et Mathélie, qui fut mariée au sire de Melincourt. Marguerite et Jean de Chauvirey, qui épousèrent l’une Guy III de Jonvelle, et l’autre Catherine de Jonvelle, vers l’an 1285[1], devaient être nés du même mariage que les précédents.

Gérard II, l’aîné des fils de Philippe I, se maria deux fois, d’abord avec Anne de Moissey, ensuite dans l’illustre maison de Commercy, qui naguère avait donné à Jean de Chalon sa troisième épouse, la comtesse Laure. Cette famille possédait les seigneuries de Nans et de Châteauvillain, relevant du comte de Chalon ; et c’est par là que Gérard de Chauvirey et ses enfants eurent le fief de Châteauvillain. Les chartes nomment, en 1326, un Perrenet de Châteauvillain, époux d’Isabelle de Nans et seigneur de Chauvirey ; mais tout nous porte à croire qu’il n’est autre que Gérard, marié avec Isabelle de Commercy, dame de Nans (Comté) et de Châteauvillain (Bassigny)[2]. Quoi qu’il en soit, seigneur principal des deux Chauvirey et encore simple damoiseau en 1290, Gérard II fit hommage au comte de Bourgogne, sous le sceau d’Etienne d’Oiselay, son oncle. Neuf ans plus tard, devenu écuyer, il se reconnaissait vassal de la comtesse Mahaut et déclarait que ses seigneuries de Chauvirey-le-Vieil et de Chauvirey-le-Châtel lui valaient quatre cents livres. De concert avec son frère Philippe, il fonda dans l’église de Cherlieu l’anniversaire de leur mère, en donnant aux religieux six sous tournois de rente sur les entrées de Chauvirey, et trente sur les tailles de Bussières (1292). Il mourut vers l’an 1334 et fut inhumé dans le chapitre de la même abbaye : ses bienfaits personnels et ceux de sa famille envers le monastère lui avaient mérité cette honorable sépulture. Il laissait pour enfants Jean II, Gérard III et Béatrix ; du moins les chartes, en nommant ces personnages, les désignent tous comme seigneurs de Chauvirey-Châteauvillain et nés d’un Gérard.

Quant à Philippe II, frère du précédent, il s’unit à Isabelle, fille de Guillaume de Saux (1299). Il acheta la part d’Alixant, sa belle-sœur, en lui donnant pour sa vie durant la terre de Preigney, qu’il tenait en fief du seigneur de Ray, et il céda la seigneurie de Saux à Philippe le Bel, pour un fief d’égale valeur, situé dans le voisinage de Troyes. Bailli de Macon en 1314, il figura, vers cette époque, parmi les nobles du Comté ligués contre le roi de France. Il paraît qu’il eut deux enfants, Marguerite, abbesse de Belmont, et Vauthier, qui mourut avant lui. Philippe fut inhumé auprès de son frère, après avoir fondé son anniversaire, en assignant aux religieux quatre livrées de terre, et en les quittant de toutes réparations pour l’assassinat d’un de ses hommes de Chauvirey-le-Vieil, qui avait été tué par un homme de Montigny, sujet de l’abbaye (1335).

C’est quelqu’un des enfants de Gérard II ou de son frère qui figura dans la défense de Gray, pour le souverain légitime, en 1346. Jean de Chalon-Arlay II et Thiébaud de Neufchâtel, à la tête d’une ligue formidable soulevée contre le duc Eudes IV, ravageaient les rives de la Saône et menaçaient la ville de Gray. Un message pressant de la duchesse Jeanne appela tous les vassaux demeurés fidèles, au secours de la place menacée. Bientôt les sires de Chauvirey, de Jonvelle, de Ray, de Vergy, d’Achey, de Dampierre et quelques autres, arrivèrent à Gray, suivis de leurs vassaux, écuyers et gens d’armes. Cette petite garnison attendit pendant dix-neuf jours Othe de Granson, lieutenant du prince ; mais elle prit patience en usant largement du confortable qui lui était fourni ; car elle consomma, selon les comptes de Jean de Morey, « vingt-six muids de vin et quarante bœufs, sans compter a les porcs, veaux, poulailles, oisels de rivière, poissons, fromages de gahin (d’automne), espices, aulx, oignons, vinaigre, moutarde, sel et verjus. » Granson parut enfin dans les premiers jours de décembre, avec quatre-vingts chevaux. Il encouragea les chevaliers et les bourgeois, et pour enflammer leur ardeur guerrière par l’attrait du succès, il détacha, sous les ordres de Jacques et de Hugues d’Achey, une troupe d’élite qui alla mettre le siège devant le château de Mantoche. La forteresse, qui était occupée par Jean d’Abbans, un des chevaliers rebelles, fut bientôt emportée, et des ouvriers maçons et mineurs furent commandés pour la desroichier[3].

A la mort de leur père, Jean et Gérard de Chauvirey-Châteauvillain se partagèrent son héritage. Le lot du premier fut le fief de Chauvirey-le-Châtel avec la moitié de Châteauvillain, dont l’autre moitié échut à Gérard. Quant à Béatrix, elle fut reléguée par l’avarice de ses frères dans le couvent de Belmont, dont l’abbesse était Marguerite de Chauvirey, sa tante. Elle y fît ses vœux, après avoir renoncé aux biens de la terre (1340). Mais la victime de cette vocation forcée, telle que l’intérêt mondain en produisait quelquefois, avait emporté dans le cloître et conservé sous le voile l’amour de Louis de Joux, duc de Nancy. Celui-ci finit par délivrer la captive, qui se fît relever de ses vœux, pour soulager la vieillesse de sa mère et principalement pour donner sa main à son libérateur. Sur ces entrefaites, Gérard vint à mourir : aussitôt les nouveaux époux, qui étaient sans domaine du côté de Béatrix, à cause des dispositions précédentes, se saisirent de Châteauvillain, dont ils refusèrent l’entrée à Jean, leur frère. Mais il eut bientôt forcé le château ; les téméraires usurpateurs, tombés entre ses mains, furent contraints de se désister de leurs prétentions, pour une faible indemnité de soixante soudées de terre, et d’engager dix mille livres en garantie de leurs promesses pacifiques (1350). Béatrix mourut en 1368 et fut inhumée devant le grand autel de Montbenoît[4].

Ici les trois châteaux de Chauvirey commencent à se dessiner séparément dans l’histoire : donnons à chacun d’eux un article particulier.


CHAUVIREY-LE-VIEIL.


Vauthier, fils de Philippe II, avait eu deux filles, N. qui épousa Jean de Montjustin, et Odette qui porta son héritage en dot à Erard du Châtelet, maréchal de Lorraine. Cette alliance est le premier établissement de la maison du Châtelet dans notre pays.

Renaud, fils aîné d’Erard du Châtelet, lui succéda dans les seigneuries de Chauvirey-le-Vieil, Removille, Theullières, etc. Il eut encore du chef de Jeanne de Chauffour, sa femme, la terre de Deuilly en partie. Exécuteur testamentaire de Philibert de Beauffremont (1406), conseiller et bailli du cardinal duc de Bar (1416), nommé chevalier de l’ordre de la Fidélité, avec Erard II, son fils, et bailli de Bassigny, il mourut en 1429 et fut inhumé dans l’église des cordeliers de Neufchâteau. Six ans plus tard, la même tombe s’ouvrit pour son épouse.

Jean du Châtelet, son frère, aussi qualifié seigneur de Chauvirey, avait commis des dégâts sur les terres de Robert, son souverain, duc de Bar et de Lorraine ; mais il entra bientôt dans la voie du repentir, en se reconnaissant vassal fidèle et en promettant de comparoir, quand on voudrait, devant le prince offensé, pour lui faire, séance tenante, les réparations obligées (1367). Son père et Thierry de Lénoncourt furent les principales cautions de sa parole, qui fut loyalement gardée, car l’année suivante, Erard et Jean du Châtelet demeurèrent prisonniers à la journée de Ligny, en se battant pour le duc de Lorraine, contre son rival, le comte de Vaudémont et les Messins. La paix se fit à Metz le 9 août 1370. Robert s’engagea envers cette ville pour 60,000 petits florins d’or de dédommagement ; Jean du Châtelet et Philibert de Bauffremont cautionnèrent le débiteur, avec quelques autres gentilshommes[5].

Renaud du Châtelet-Chauvirey eut cinq enfants : 1° Erard II le Grand, qui lui succéda dans les domaines de Deuilly, Antigny, Cirey, Coiffy, Blécourt, etc., et qui fut maréchal, gouverneur général de Lorraine et chambellan de René d’Anjou, duc de Lorraine et roi de Naples ; 2° Gérard ; 3° Philibert, qui eut la seigneurie de Chauvirey ; 4° Béatrix, qui épousa Pierre de Bauffremont l’aîné ; 5° Isabelle, qui fut mariée à Simon d’Anglure. Philibert, le troisième de cette famille, souverain de Vauvillers, pays de surséance, et seigneur de Chauvirey, du Châtelet en partie, de Sorcy, Doncourt, Saint-Amand, Bulgnéville et Horchechamp, devint bailli de Chaumont, conseiller et chambellan de René d’Anjou. Le 2 juillet 1431, à peine sorti de minorité, il était avec ses frères à la funeste journée de Bulgnéville ; ils y furent faits prisonniers, comme leur infortuné maître, et ils languirent dix-huit mois dans les prisons d’Antoine de Vergy, tandis que le prince était enfermé dans la vieille forteresse de Bracon, à Salins. Philibert acheta sa liberté au prix de mille florins du Rhin, et pour sûreté du paiement il fut obligé de livrer en gage Chauvirey-le-Vieil, Betoncourt et Vitrey. La rançon d’Erard, son frère, fut encore plus chère. Plus tard, il exposait en ces termes au duc de Lorraine ce que lui avait coûté sa captivité : « A l’occasion de la besoigne qui fut près de Bulgnéville, je fus navrés, prins et détenu en rude prison par messire Antoine de Vergy, auquel, avant que je puisse avoir quelque appoinctement (traité) envers lui, fus contrainct lui délivrer en ses mains le chastel de Coiffy, que je tenoye pour lors, lequel estoit adonques très grandement fourny de tous vivres, artillerie et habillements de guerre En oultre je fus contrainct à moy mettre à rançon de quatre mil vielz florins de Rin, et pour les despens que je avoye fais en prison, quatorze cens vielz florins de Rin. Avec ce ay esté contrainct à quitter Pierre de Chauvirey (seigneur de Châteauvillain), ensemble ung gentilhomme appelé Vausillot de Sainct-Veronne et dix autres, tant des pays de Bourgoigne comme de ceulx de Montigny et Nogent ; tous lesquels je tenoye et avoye prisonniers au jour de ma prinse, et desquels je eusse peu avoir grosse finance, s’ils me lussent demeurés, etc. »

Rentré en Lorraine, Erard du Châtelet fut immédiatement député à la cour de Bourgogne, avec Gérard d’Haraucourt, seigneur de Chauvirey-le-Châtel, pour négocier la liberté du royal captif. Elle fut enfin accordée mais à condition que le prince d’Anjou reprendrait ses fers au bout d’un an, si quelque tentative était faite en sa faveur pour les États de Lorraine. Gérard d’Haraucourt les trois du Châtelet et trente-six autres gentilshommes lorrains donnèrent parole à Philippe le Bon pour leur maître et se rendirent solidaires de sa loyauté, s’engageant à son défaut, à se constituer eux-mêmes prisonniers à Dijon, un mois après le terme expiré. C’est l’année suivante qu’Erard du Châtelet présenta son mémoire au duc René, pour lui demander indemnité de tous les frais qu’il avait subis à son service. Il réclama aussi pour son gendre, Jean de Nancy, mille francs que celui-ci avait dû payer à Didier de Cicon-Demangevelle, pour dégâts commis sur ses terres depuis la guerre finie. Deux ans après, l’empereur Sigismond, dans le concile de Bâle, ayant adjugé la succession de Lorraine au comte d’Anjou, qui était son parent, Philippe le Bon somma celui-ci de tenir sa parole. Le noble prince obéit et fut reconduit à Salins, où il gémit encore deux ans sous les verroux de Bracon[6].

En 1440, Erard du Châtelet figure au nombre des commissaires nommés par les ducs de Lorraine et de Bourgogne pour assurer l’observation de la paix[7]. Mais ensuite, avec Philibert de Chauvirey, son frère, il se permit sur les pays voisins des hostilités aussi déloyales que funestes à la paix publique, et ils encoururent l’un et l’autre la disgrâce du prince de Calabre, fils et lieutenant de René, qui fut obligé de marcher contre eux pour arrêter leurs excès.

Philibert du Châtelet-Chauvirey n’était plus en 1478. De Claude de Parroye, sa première épouse, il avait eu Renaud, qui continua la branche de Sorcy. Louise de Granson, sa seconde femme, lui donna Nicolas ou Colard, chef de la branche de Vauvillers, qui hérita de Chauvirey-le-Vieil et à qui s’allia Bonne de Cicon, fille de Guillaume de Cicon et de Catherine d’Haraucourt. Il paraît qu’après Nicolas du Châtelet, la seigneurie de Chauvirey-le-Vieil fut annexée à celle de Chauvirey-le- Châtel.


CHAUVIREY-LE-CHATEL.


Jean II, seigneur de Chauvirey-Châteauvillain, marié à Jeanne de Salins, eut deux fils, Jean III et Vaucher. C’est lui qui bâtit le Château-Dessus à quelques pas du Château-Dessous, pour laisser là une maison à chacun de ses enfants.


CHATEAU-DESSOUS. Jean III l’aîné eut dans son lot le Château-Dessous et la partie orientale du Château-Dessus. En 1398, à l’exemple de ses prédécesseurs, il reprit en fief de l’abbaye de Cherlieu, pour trois cents florins d’or, ce qu’il tenait d’elle à Chauvirey[8]. Il avait épousé la fille de Jean le Voigien d’Auxelle et d’Alix de Vy-Demangevelle. Ce mariage lui donna en partie le fief de Saules et Grenant, qui avait passé des Trichastel aux Demangevelle.

Jean III eut deux filles : Catherine, l’aînée, fut mariée à Jacquot d’Amoncourt, seigneur de Lieffrans ; sa sœur entra dans la maison de Chauffour et laissa une fille de même nom que sa tante, qui, n’ayant pas d’enfants, légua tous ses biens à sa nièce. Dans leur aveu féodal adressé au duc de Bourgogne en 1424, le sieur d’Amoncourt et sa femme mentionnent « le chasiel dessoubz Chavirey, tout ainsy comme il se comporte, en long, en large et en rondesse, ainsy comme ses murs et la cloison d’icellui, le pont avec les fossés, excepté que la grant tour quarrée, la cloison et les fossés d’icelle, sont du fief des religieux, abbé et couvent de Cherlieu, à cause de l’église dudit lieu. Ledit Chastel-Dessoubz entre les hoirs de feu messire Vauchier de Chavirey, d’une part, la voye Charrault, les maisons de la rue par où l’on vat à Vitrey, dès l’église et les fossés et boilioz de ladite grant tour quarrée, d’autre part, etc.[9]. » Peu de temps après, Jacquot d’Amoncourt et Catherine abandonnèrent aux moines de Cherlieu ce qu’ils tenaient d’eux en fief à Chauvirey et à Vitrey.

En 1426, ils confirmèrent les franchises des vingt-trois familles qu’ils avaient à Saules et à Grenant. Ils les croyaient d’abord « de serve condition, taillables haut et bas deux fois l’an à mercy et voulontey, mainmortables, de poursuitte et de leur mairiaige. Par quoi, dit la charte, chacun d’eulx nous debvoient dou temps passé de grosses sommes de deniers, des tailles et drois dessusdits, à nous par eulx non payés. » Mais les sujets, repoussant ces servitudes, vu leur condition de bourgeois, appuyaient leurs prétentions sur les lettres de franchise qui leur avaient été octroyées par Guillaume, dame de Trichastel, deux siècles auparavant, et qui venaient d’être confirmées par Jean de Demangevelle, et par Philippe, frère de celui-ci, seigneur suzerain de Saules et Grenant. Ces titres, qui ne laissaient subsister que de minimes redevances, étaient avérés et incontestables : Jacquot et Catherine le reconnurent loyalement et ils se firent un devoir de les confirmer en y ajoutant le privilège suivant : « Et s’y pourront nos dits bourgeois et subgets vandre et acheter héritaiges quels qu’ils soient, en autruy seignoirie que la nôtre, et sans amende ou offense aucune. » Cet acte, daté du 14 janvier 1426 (v. s.), fut ratifié le 30 mars suivant par le suzerain du fief, Didier de Cicon, seigneur de Demangevelle[10].

Catherine de Chauffour-Chauvirey, nièce et héritière des précédents, donna sa main et sa fortune à Gérard d’Haraucourt, un des plus illustres chevaliers de Barrois et de Lorraine. Nous l’avons vu avec Erard du Châtelet négociateur de la liberté du prince René (1432), ensuite commissaire pour le maintien de la paix (1440). En 1442, donnant le dénombrement de sa terre de Chauvirey au souverain de Bourgogne, il déclare qu’elle est mouvante de l’abbaye de Cherlieu[11].

Pierre d’Haraucourt-Chauvirey, fils de Gérard et mari de Claudine de Ray, mourut en 1510. Marguerite, sa petite-fille et son héritière, vit encore sa belle fortune agrandie par la succession de Chauvirey-le-Vieil, qui lui vint de Colard ou Nicolas du Châlelet. Elle porta cette riche dot à Claude Ier de Fauquier, et mourut en 1534. Son mari lui survécut jusqu’en 1553. Ils laissèrent trois fils, Claude-François l’aîné, Gérard et Claude le jeune. Gérard, qui eut dans son lot la moitié du Château-Dessus, avec le château de Vitrey, la céda par échange au titulaire de l’autre moitié (1565).

Claude-François de Fauquier, marié à Jeanne de Saux, eut pour fils Humbert-Claude. Celui-ci, dans son hommage de reprise adressé à François de Vergy, comte de Champlitte (1585), mentionne le Château-Dessous avec ses deux grosses tours et la garde de l’abbaye de Cherlieu[12]. Humbert-Claude mérita la confiance de Leurs Altesses Sérénissimes Albert et Isabelle, et remplit à leur cour des charges importantes. Il était à Bruxelles lorsque Claude du Vergy, gouverneur du Comté, ayant repris Jonvelle aux Lorrains, le proposa pour en être le capitaine, à la place de la Villeneuve, disgracié (1595)[13]. En 1609, il vit son château de Chauvirey vendu aux enchères, avec ses dépendances, par décret du parlement. Nous supposons que les dettes furent le motif de cette aliénation forcée. L’acquéreur des biens vendus, qui fut Martin de Villers, gendre de Fauquier, les revendit à son fils pour 20,200 francs[14].

Humbert-Claude de Fauquier laissa deux enfants, François-Orillard et Marguerite. Le premier, seigneur d’Aboncourt, Gesincourt, Ouge, la Quarte, Vitrey, Nervezain, Vadans, etc., fut pourvu du gouvernement de Jonvelle après la mort de son père (1625). Nous avons raconté son emprisonnement, ses principaux faits d’armes et sa fin malheureuse[15]. Humbert-Claude II et Dorothée, ses enfants, moururent sans postérité ; toute leur fortune passa aux enfants de leur tante, et le nom de Fauquier fut éteint. Quant à Marguerite, elle avait donné donné sa main à Martin de Villers, seigneur de Ranzevelle. Claire-Françoise, leur fille, fut mariée à Claude de Buffignécourt, et Béatrix-Françoise, fruit de cette union, à François de la Fontaine, comte de Verton, qu’elle rendit seigneur de Chauvirey, au même titre que ses aïeux.

Le sang des Fauquier donna encore à Chauvirey des seigneurs d’un autre nom. Vers l’an 1600, André de Bernard de Montessus, d’une illustre famille du duché de Bourgogne, avait épousé Catherine de Fauquier, fille de Gérard et petite-fille de Claude I. Il obtint, par décret du parlement, la part qui était échue à son beau-père : c’était le quart et demi de Chauvirey-le-Châtel et la moitié de Chauvirey-le-Vieil, avec Ouge, Vitrey et la Quarte. Ce dernier village, qui s’appelait aussi les Loges ou baraques, commençait alors à s’établir par le défrichement de quatre cents arpents de bois. Chauvirey-le-Châtel a conservé le sang des Montessus jusqu’à nos jours. Mme N. de Montessus, dernière de ce nom, a laissé une mémoire bénie de Dieu et des hommes.

Guillaume Lulier, de Morey, docteur es droits, acheta en 1589 la portion qu’avait eue Claude le jeune, autre fils de Claude Ier de Fauquier, et se qualifia seigneur de Chauvirey. Cette portion était le huitième de Chauvirey-le-Châtel, Ouge et Vitrey, avec le sixième de Chauvirey-le-Vieil et la Quarte. La famille Lulier avait été anoblie par Charles-Quint. Claude-François, l’un de ses membres, docteur es droits, orateur habile, devint conseiller du parlement de Dole en 1632 et président de cette cour en 1653. Il prit, avec Matherot de Preigney, son collègue, une part active et dévouée dans l’administration de la province, pendant les guerres et les malheurs de cette époque. Marié à Claude-Françoise de Santans et n’ayant pas d’enfants, il employa la plus grande partie de ses biens à doter les bénédictins de Morey (1657). Bienfaitrice non moins pieuse, son épouse donna une partie de sa fortune à Mont-Roland et aux PP. capucins de Jussey.

La seigneurie des Lulier passa par mariage aux Matherot de Preigney, qui la vendirent à François-Salomon Régent (1687)[16], dont le nom était anobli depuis 1674.


Le Château-Dessous, à moitié renversé en 1641[17] fut réparé plus tard. Mais depuis longtemps il n’a plus ni remparts, ni fossés, ni ponts-levis : ce n’est plus aujourd’hui qu’une agréable maison bourgeoise, présentant une vaste façade, qui se terminait jadis par deux ailes. Celle du nord, de style roman, qui renfermait la salle d’armes, vient malheureusement de disparaître. Au centre de la grande cour, se trouve la chapelle de saint Hubert. Ce petit édifice, construit dans le style ogival, sur la fin du quatorzième siècle, est sans contredit le plus remarquable monument que possède notre pays dans ce genre d’architecture. Des clochetons sveltes et légers couronnent ses contreforts à gargouilles bizarres. Ses trois fenêtres élancées en accolades n’ont plus leurs belles verrières ; mais il n’a rien perdu de ses autres ornements. La voûte repose sur des faisceaux de colonnettes, qui s’épanouissent en nervures élégantes, reliées entre elles par les écussons armoriés des sires de Chauvirey et de leurs alliés. Surtout rien de plus harmonieux que les arcatures ajourées qui retombent en gracieuses draperies devant chaque fenêtre latérale. L’autel, qui est du treizième siècle, supporte un bas-relief représentant la légende de saint Hubert. L’inscription Hubert Chappuis pbter, gravée dans un compartiment inférieur de ce retable, indique le nom du donateur ou peut-être celui de l’artiste. La chapelle possède un cornet de chasse richement émaillé, qui, selon la tradition, fut celui du saint patron des chasseurs. Cette relique précieuse, tombée aux mains des Annonciades de Gray, en 1636, fut restituée plus tard à la maison de Montessus par arrêt du parlement.


CHATEAU-DESSUS. Vaucher ou Gauthier, second fils de Jean II de Chauvirey-Châteauvillain, eut dans son lot la partie occidentale du Château-Dessus. II déclare au souverain, dans ses dénombrements de 1385 et 1406, deux charrues et vingt-cinq fauchées de pré, quatre-vingt-huit maignis ou ménages de sujets, réduits à treize par les malheurs de la guerre, tous taillables à volonté, mainmortables et soumis aux trois justices ; trois étangs, et la moitié indivise avec son frère Jean II, dans les bois, ventes et dîmes, ainsi que dans l’éminage et la justice sur les étrangers, aux jours de foire et de marché. En outre, il énumère à Vitrey une maison forte, cinquante-quatre familles réduites à vingt-deux par la guerre, le quart du four banal et des dîmes, les fiefs de Thiébaud Favez de Gevigney et de Jean de Cemboing, avec la haute justice sur tous leurs sujets ; à Ouge, qui était autrefois de franc alleu, vingt-huit maignis d’hommes.

Anne-Béatrix de Nans, femme de Vaucher de Chauvirey, lui donna six enfants. Pierre, l’aîné, eut Châteauvillain, et Jean III, le second, les biens de Chauvirey. Marguerite, leur sœur, entra dans la maison de Rougemont, puis dans celle de Choiseul-Aigremont.

Au seizième siècle, un descendant de Jean III de Chauvirey-le-Châtel, nommé Claude, épousa Marguerite, fille de Jean II du Châtelet et de Marguerite d’Haussonville. Son beau-père était un chevalier des plus marquants de son temps. Souverain de Vauvillers et de Châtillon-sur-Saône, marquis de Trichâteau, seigneur de Bonnay, Champigneul, etc., gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, lieutenant de cent hommes d’armes de ses ordonnances, maréchal de Lorraine, surintendant des places du Bassigny et gouverneur de Langres, il fît preuve de trente-deux quartiers de noblesse pour être reçu chevalier de l’ordre du Saint-Esprit. Parmi ses ancêtres figuraient les nobles de Chauvirey, de Chauffeur, de Bauffremont, de Neufchâtel, de Vienne, de Charny, de Rougemont, d’Amoncourt, etc. Il fut la tige des seigneurs de Thons.

Claude de Chauvirey, son gendre, réunit dans son avoir les deux portions du Château-Dessus, par des transactions faites avec Gérard de Fauquier (1565). Dans son dénombrement de 1584, il déclare « la forteresse de Château-Dessus, le doux, pourpris, six grosses tours foussoyées, pont-levis, bons remparts, demeurances et appartenances, la garde de l’abbaye de Cherlieu, le cas advenant de la vacance, comme l’ung des co-fondateurs d’icelle. Item, à cause du voisinage de France et de Lorraine, les sujets des deux Chauvirey, Ouge, Vitrey, Rosières et Preigney, sont tenus en tous temps à l’entretien du pont-levis et des fossés, aux guets, charguets et garde dudit chasteau. En temps de paix, le devoir de guet et de garde est rachepté par quinze bichots d’aveine. Lesdits habitants ont aussi à faire le port des lettres pour le service du seigneur. Il a 75 mesnages à Chauvirey 433 sujets à Ouge et 212 à Vitrey. Il a aussi le patronage de la cure de Chauvirey-le-Châtel, dont le revenu consiste dans les dîmes sur les deux Chauvirey, la Quarte et Vitrey, avec le quart du mesme droit sur la cure de Chauvirey-le-Vieil[18]. »

René, petit-fils de Claude, ayant passé au service de la cour de Lorraine, le parlement de Dole fit saisir ses biens qui furent adjugés pour 22,000 francs à René du Châtelet, son grand-oncle, seigneur de Thons et aussi de Chauvirey (8 octobre 1606). Celui-ci, d’abord abbé commendataire de Beaulieu et de Flabémont, avait ensuite quitté l’église pour épouser Gabrielle de Lénoncourt (1600). Philippe, leur fils aîné, colonel d’un régiment de cavalerie que le duc de Lorraine envoya au service de l’empereur, mourut à Munich.

Antoine, frère de Philippe, continua la lignée : il eut deux femmes, Catherine de Priessac et Gabrielle (1633), fille d’Anne d’Anglure et d’Africain de Mailly, baron de Clinchamp et seigneur de Remiremont.

Béatrix, petite-fille du précédent, porta en mariage (1693) la seigneurie du Château-Dessus à Philippe-François d’Ambly, baron des Ayvelles, capitaine de dragons dans le régiment de Wartigny. La maison d’Ambly, originaire du Rhételois, était déjà connue au treizième siècle ; avec elle s’éteignit la lignée de Vaucher de Chauvirey-le-Châtel. Château-Dessus, habité par tant d’illustres familles, le refuge assuré de leurs sujets et le boulevard de la contrée dans les jours d’alarmes, avait survécu à toutes les guerres et à toutes les révolutions. Ruiné par l’abandon depuis le commencement de ce siècle, il n’offre plus aujourd’hui qu’un amas informe de murs écroulés et ensevelis sous l’herbe et les buissons, inutiles débris que se disputent encore des maîtres incertains. Un écusson aux initiales de René du Châtelet, un manteau de cheminée décoré d’arabesques, quelques vestiges de remparts et de fossés, partout le silence du tombeau, voilà tout ce qui reste de la magnificence de cet antique manoir.


Telle est en abrégé l’histoire des deux Chauvirey. Elle nous montre que les diverses maisons de ce nom se sont illustrées par les plus nobles alliances, dont les principales et les mieux connues ont été : Oiselay, Commercy, Achey, Vienne, Joux, Saulx, Jonvelle, Châteauvillain, Bauffremont, Vergy, Salins, Charny, Nans, Accolans Vaudrey, Vy, Cicon-Demangevelle, Chauffour, Amoncourt, Haraucourt, Ray, Fauquier, Damas, Colombier, Salins, Moissey, Châtelet, Neufchâtel, Lénoncourt, Montmartin, Scey, Tartre, Buffignécourt, Cusance, Watteville, Grammont, Choiseul, Aigremont, Rougemont Montjustin, Montfaucon (Savoie), Haussonville, Orsans, la Tour-Gevigney, Chabot, Priessac, Silly, Montessus, la Fontaine, Bonneval, Ambly, etc.

Les ordres militaires ont tiré de Chauvirey ou des familles alliées à Chauvirey : Renaud, grand-maître des Templiers ( 1226), Jean-François de Fauquier, chevalier de Malte ; Vaucher, Jeanne et Guillaume, ses enfants ; Léonard et Philibert de Chauvirey-Châteauvillain ; Claude d’Haraucourt ; Etienne, Jacques, Louis et Claude de Montmartin ; Claude de Scey ; Jean d’Orsans ; Charles du Tartre, tous chevaliers de Saint-Georges.

De plus, Chauvirey a donné à l’Église : Guillaume, archidiacre et comte de Lyon ; Hugues, abbé de Clairefontaine ; Girard, prieur commendalaire d’Arbois ; Guillaume, autre prieur ; Antoine, chanoine de Neufchâtel, et Marguerite, abbesse de Belmont.

A tant de titres recommandables s’ajoutèrent les générosités envers les maisons religieuses. Les seigneurs de Chauvirey ont comblé Cherlieu, Clairefontaine, Saint-Marcel et Belmont, de leurs bienfaits en tout genre. Voisins de l’abbaye de Cherlieu, ils ont concouru à sa fondation avec les nobles de Jonvelle, de Jussey, de Pesmes, de Purgerot, etc. Ils en avaient la gardienneté et ils exerçaient ce devoir honorable avec conscience et dévouement. Ils élevèrent même une tour fortifiée dans l’enceinte de leur Château-Dessous, pour servir d’asile aux religieux en temps de guerre. Cette enclave, appelée la Tour de Cherlieu, fut une espèce de fief pour lequel chaque seigneur de ce château faisait hommage au couvent. Il lui payait, à ce titre, un cens variable, qui s’est élevé jusqu’à trois cents florins d’or. On a les preuves de ce fait singulier dans un grand nombre de reprises, en particulier dans celles des années 1329, 1375, 1398, 1442, 1453, 1454, 1461, 1493 et 1584[19]. Du reste, cet acte de vassalité, tout volontaire dans son principe comme dans sa continuation, réservait toujours la suzeraineté du comte souverain.

Les moines reconnaissants ouvraient leurs cryptes funèbres aux dépouilles mortelles de leurs bienfaiteurs et priaient chaque jour pour le repos éternel de leurs âmes. Près des mausolées du comte Hugues, d’Alix son épouse, et de leur fils Othon IV, on voyait les tombes de plusieurs seigneurs et dames de Chauvirey. Voici les inscriptions des plus remarquables :

« Cy gist madame Marguerite, fille de Monseigneur d’Oiselaye, dame de Chauvirey et de Soilley, qui trespassa l’an M.CC.XC.

Hic jacet Girardus miles de Chauvirey dominus. Æternis divitiis plenus probitate quievit. Quos vivens sprevit, moriens sibi concilivit. Pacem dilexit. Pax sit œterna sibi. (Vers 1334.)

Cy gist dame Marguerite de Neufchasteau, femme de Claude de Chauvirey, seigneur du Chastel d’Amont, qui trespassa le XXVIII septembre, l’an MCCCCXVIIl. »

Cy gist damoiselle Catherine de Chauvirey, dame du Chastel-Dessous dudit lieu, veuve de feu Guillaume de Chauffour, écuyer, seigneur de Marault, qui décéda le XVI juin MCCCCXXXIII.


L’église actuelle de Chauvirey-le-Châtel n’était autrefois qu’une simple chapelle de secours, desservie par le curé de Vitrey et appartenant au diocèse de Langres. Les jésuites de cette ville en étaient les patrons et percevaient la grande dîme du village, dont ils donnaient un tiers à leur vicaire et autant au chapelain de Saint-Hubert ; celui-ci partageait encore avec le titulaire de la chapelle de Sainte-Anne, érigée dans l’église paroissiale.

Cette église a perdu les meneaux et les verrières de ses fenêtres ogivales ; mais elle offre toujours à l’admiration des connaisseurs un beau retable en style de la renaissance, orné de trois statues, dont la plus remarquable représente saint Sébastien. Dans le sanctuaire, plusieurs tombes recouvraient la sépulture de quelques seigneurs du lieu. Les soins intelligents de M. le curé Desingle ont conservé à l’archéologie ces monuments si dignes d’intérêt. Citons les épitaphes de quelques-uns :

« Cy gisent haulx et puissants seigneur messire Girard, seigneur de Haraucourt, de Loppey et de Chavirey, gouverneur et séneschal du pays de Barrais et de Lorrenne, lequel trespassa le premier jour de javier mil quatre cent LX et XI ; et madame Kathine de Chauffourt, sa feme, le jor de saict Pierre en febur. la. q. dessus.

Cy gist Pierre de Haraucourt, seigneur de Chavirey, qui trespassa le XXIII du mois de novembre l’an mil cinq cents dix, dont Dieu a l’âme. Amen.

Cy gist le corps de hault et puissant seigneur messire Claude de Chavirey, seigne. dud. lieu, lequel passa de ceste vie à une plus heureuse le 12 de juin 1590. Et dame Marguerite du Chastellet sa loyale épouse, fille de hault et puissant seig. Jan du Chastellet chêl. des deux ordres de Frâce, qui décéda le… »

  1. V. pages 76, 77 et 79
  2. V.Histoire des sires de Salins, I, 139 et suiv. ; Documents inédits de l Académie de Besançon, III, 217, note 1
  3. MM. GATIN et BESSON, Histoire de Gray, p. 50
  4. Documents inédits de l’Académie de Besançon, III, 217 et 218
  5. Généalogie de la maison du Châlelet, preuves, p. xxv
  6. V. page 121 ; Essai sur l’histoire de Franche-Comté, pages 419 à 429 ; D CALMET, Histoire de Lorraine, généalogie de la maison du Châtelet, aux preuves, pages XXXVIII et suiv
  7. V. page 125
  8. Cartulaire de Cherlieu, cotes 8, 11 et l2
  9. Chambre des comptes, registre 17, fol. 17, verso
  10. Archives du château de Saules (Haute-Marne)
  11. Chambre des comptes, registre 23, cote 240.
  12. Chambre des comptes, reg. 55, cote 178, fol. 80
  13. Voir troisième époque, chapitre IV
  14. Chambre des comptes, cotes 179 et 180
  15. V. troisième époque, chapitre V
  16. Chambre des comptes, reg. 30, fol. 103
  17. V. pages 299 et 300
  18. Chambre des comptes, reg. 23, cote 178
  19. Chambre des comptes, registre 23