Henri Cornélis Agrippa/Lettre LXVIII

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LXVIII
Agrippa à Érasme.

Bonn, le 22 novembre 1532.

J’ai honte, illustre Érasme, de vous importuner par des lettres si fréquentes, et qui ne renferment autre chose que bonjour et bonsoir, surtout vous qui avez tant à faire. Mais, comme votre jeune serviteur est passé par ici, qu’il était chargé de me transmettre vos salutations, j’ai craint d’être taxé d’une honteuse ingratitude si je ne vous répondais point. Le respect que j’ai pour votre grand nom ne m’a pas permis de rester silencieux à votre égard, et m’a mis à la main cette faible plume, pour vous dire simplement que, si vous avez besoin de moi, si je puis vous être utile en quelque chose, usez de mes services comme vous l’entendrez. Le cœur d’Agrippa n’hésitera jamais, ne se lassera jamais quand il s’agira de vous être agréable.

Je vous ai écrit le 13 de ce mois par l’entremise du secrétaire du Révérend Cardinal Campegio[1]. Cratandre de Bâle vous devait remettre cette lettre. C’est un imprimeur. Il pourra vous dire quel est l’acharnement de la guerre entre moi et les Théologiens. Adieu, illustre et cher ami.

  1. Lucas Bonfius. Voir la lettre précédente, p. 115.