Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/pervertir v. a. ou tr.

Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 2p. 690).

PERVERTIR v. a. ou tr. (pèr-vèr-tir — lat. pervertere, renverser, corrompre, formé du préf. per, et de vertere, tourner). Faire changer moralement de bien en mal : Les suggestions flatteuses des méchants ont toujours perverti les intentions louables des meilleurs princes. (Mass.) Les institutions de prévoyance abaissent et pervertissent le caractère moral d’une nation. (A. Guyard.) Il n’y a pas d’âme honnête que l’amour « e puisse pervertir. (St-Marc Girard.)

— Troubler l’ordre naturel, le fonctionnement régulier de : Pervertir l’appétit. Pervertir le goût. L’homme pervertit souvent les choses à son usage. (Chateaub.) Les gastralgies et toutes les maladies nerveuses pervertissent le goût. (Maquel.) Une vie de dérèglement et de mollesse donne à l’âme un moule puéril, et, en le polissant, pervertit le goût. (Ste-Beuve.)

— Dénaturer : Pervertir le sens d’un passage. Les Anglais ont perverti toutes les voyelles ; ils les prononcent autrement que toutes les nations. (Volt.)

Se pervertir v.’pr. Être perverti : Le goût change avec te temps ; mais changer, ce n’est pas se pervertir. (Rigault.)

— Devenir pervers : Les hommes peuvent être corrigés, puisqu’ils peuvent se pervertir. (Du clos.)

Syn. Pervertir, corrompre, dépraver, etc. V. CORROMPRE.