Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/kandahla


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KANDAHLA s. m. (kan-dâ-la). Membre d’une secte de l’Inde.

Encycl. Les kandahlas appartiennent à la grande secte des vichnou-baktas ou sectateurs de Vichnou. Les kandahlas se distinguent, comme en général tous les vichnouvistes, par la figure symbolique, appelée nahman, qu’ils impriment sur le front ; cette figure a une signification complètement obscène. Ils portent un costume bizarre, qui rappelle celui d’Arlequin ; il se compose de toile peinte d’un jaune très-foncé, tirant sur le rouge, d’une espèce de couverture piquée, faite de morceaux de toutes couleurs, qui couvre les épaules en guise de manteau ; d’un turban qui offre aussi trois ou quatre couleurs entremêlées, et souvent encore d’une peau de tigre qui descend jusqu’à terre. La plupart ont, en outre, le cou entortillé d’un long chapelet de grains noirs, de la grosseur d’une noix. Les kandahlas emportent avec eux, quand ils voyagent ou qu’ils vont demander l’aumône, une plaque ronde de bronze et un gros coquillage en forme de conque ; c’est en frappant avec une petite baguette sur cette plaque de bronze, et en soufflant dans ce coquillage, qu’ils annoncent leur approche aux populations et les avertissent de courir au-devant d’eux les mains pleines d’aumônes. Ordinairement, les kandahlas chantent et dansent en demandant l’aumône. Leurs poëmes sont des espèces d’hymnes en l’honneur de leurs divinités, et, le plus souvent, des chansons obscènes ; plus ces dernières sont farcies do polissonneries, plus elles sont efficaces pour attirer les dons des auditeurs. Du reste, les kandahlas affectent de se montrer sans retenue dans le boire et dans le manger, ce qui les distingue des dévots de Siva, ou siva-baktas, dont l’extrême sobriété égale et parfois même surpasse celle du brahme. Les kandahlas se rencontrent principalement dans les provinces méridionales de la presqu’île, le Mysore particulièrement.