Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/atrium s. m.

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 3p. 877-878).

ATRIUM s. m. (a-tri-omm — mot lat.A’A tria, ancienne petite ville d’Etrurie, où cette disposition architectonique fut inventée). Antiq. rom. Sorte de portique couvert, cour carrée située dans l’intérieur de l’édifice: JO’atrium, ou cour carrée, pouvait rarement trouver place dans le3 quartiers populeux de Rome. (Bûlissier.) Uatrium était très-distinct du vestibule. (Millin.) L’atrium était la partie de la maison ouverte aux hôtes, aux clients et aux visiteurs. (Bachelet.)

— Par est. Parvis de certains temples romains, composé d’une cour carrée entourée de portiques, H Atrium d’Apollon Palatin, construit par Auguste, après la victoire d’Actium ; son portique était soutenu par une magnifique colonnade en marbre jaune.

11 Atrium de la Liberté, où l’on affichait les lois, et au milieu duquel s’élevait un autel de la Liberté, il Atrium Jloyal, près du templo de Vesta; il fut construit par Numa, et servit d’habitation aux vestales.

— Parvis, ou enceinte extérieure des églises dos premiers, siècles:À l’église primitive de Sainte• Sophie, à Constantinople, Vatrium, pavé en marbre, offrait au milieu un bassin de jaspe, avec jet d’eau, et c’est là que les fidèles puisaient l’eau pour les ablutions. (Bachelet.)

Il Au moyen âge, Corps de logis somptueusement orné, dans lequel les rois faisaient les réceptions solennelles.

— Encycl. Vatrium, que quelques achéologues ont confondu à tort avec le vestibulum, était situé à l’intérieur des habitations romaines ; il se composait d’un portique couvert (caoœdium) entourant une cour ou area, à laquelle on donnait le nom d’impluvium, et dont. le centre était occupé par un bassin (compluvium) destiné à recevoir les eaux pluviales versées par les toits des portiques. Si l’on en croit Varron et Festus, les Romains nommèrent atrium cette disposition architectonique, parco qu’elle aurait été inventée à Atria, ville de lEtrurie. Vitruve a indiqué les différentes proportions adoptées de son temps pour la longueur et la largeur des atria (pi. lat. de atrium). En principe, les atria devaient être plus longs que larges ; la largeur des portiques variait entre le tiers et le cinquième de la longueur totale de Vatrium; la hauteur au-dessous du plafond égalait les trois quarts de cette même longueur. Il y avait cinq espèces d’atria: l’atrium toscan (tuscanicum), le plus simple et le plus fréquemment employé ; les toits du portique étaient appuyés sur quatre poutres croisées à angles droits et dont les extrémités étaient scellées dans les murailles ; ces toits s’étendaient jusqu’aux bords du compluvium, dans lequel ils versaient directement les eaux de pluie ; — 2° l’atrium tétrastyle  ; il ne différait du précédent que parce que les toits étaient supportés par quatre colonnes, une à chaque angle ; — 3° Vatrium corinthien, le plus beau, le plus vaste et le plus complet ; ses portiques, soutenus par de nombreuses colonnes, entouraient un impluvium pavé de marbre; — i" Y atrium disptuviatum, ainsi nommé parce que ses toits, inclinés du côté opposé à l’impluvium, versaient l’eau dans des chéneaux disposés contre les murailles de l’habitation:— 5° l’atrium testudiné(tes, tnd a- tum), qui n est connu que par’la description très-obscure qu’en donne Vitruve; il avait un impluvium abrité par une couverture semblable à une carapace de tortue (testudo), et appuyée sur des pilastres érigés sur les toits des portiques, de façon que 1 air et la lumière pussent pénétrer dans l’atrium. Dans les autres atria, on se servait d’un voile de fin (cortina) teint en pourpre, pour abriter l’impluvium du soleil et de la pluie. L’atrium des maisons des riches était doré avec le plus grand luxe:les colonnes étaient de marbre ; des peintures couvraient les murailles ; le pavé.était en mosaïque; au milieu du compluvium s’élevait un magnifique groupe de bronze, comme Y Hercule atteignant à la course la biche aux pieds d’airain, qui jetrouvé, à Pompéi, daiis la maison dite à’Acténn, et déposé actuellement au musée de Palermo. Dans les premiers temps de la république, l’atrium servait parfois de salle à manger, etles mères de famille vigilantes y veillaient aux travaux domestiques. Par la suite, l’atrium fut réservé aux hôtes, aux clients, aux —visiteurs. Dans les palais des empereurs, c’était le lieu destiné aux réceptions publiques. Au fond de l’atrium était une sorte de cabinet, nommé tablimum. où l’on conservait les archives de famille et où étaient disposés, dans des armoire.1), les portraits en cire des ancêtres. Plusieurs temples, à Rome, avaient aussi des atria gui leur servaient en Quelque sorte de vestiule. Le plus remarquante était YAtrium de la Liberté, situé à l’entrée du temple de ! a même déesse sur le mont Aventin ; il avait été construit sous le règne d’Auguste aux frais d’Asinius Pollio, qui y fit transporter plusieurs chefs-d’œuvre de l’art grec ; plus tard, on y plaça une bibliothèque publique dont parle Ovide. C’était dans l’Atrium de la Liberté, dont la cour était demi-circulaire, que les censeurs tenaient leurs assemblées, —et que l’on conservait les actes de leur tribunal. L A trium regiu. •>, précédait le temple de Vesta ; après avoir été habité par Numa, qui l’avait fait construire, il fut affecté à la demeure des vestales. On donnait encore le nom d’atrium auctionarium a une cour entourée de portiques où se faisait la vente aux. enchères des objets mobi Au moyen âge, on établit des atria dans certaines grandes basiliques, surtout en Orient, Paul le Silentîaire", décrivant la basilique de Sainte-Sophie, dit que sur la partie occidentale de cette église célèbre régnait un atrium entouré de portiques. L’église de la Vierge à Jérusalem et celle qui fut construite & Tyr par saintPaulin, avaientun atrium du même genre. Dans ces édifices, l’atrium venait à la suite du vestibule ; dans d autres églises, il était contigu à la façade, et servait probablement de tiarthex intérieur, comme la remarqué M. l’abbé Martigny, Au centre de l’atrium des basiliques chrétiennes était la fontaine (phiala), où les fidèles faisaient leurs ablutions avant d’entrer dans le temple ; à Sainte-Sophie, cette fontaine se composait d’un magnifique bassin de jaspe d’où s’élançait un jet d’eau ; sur la vasque se lisait un vers grec qui disait:« Lave tes péchés et pas seulement ton visage.. La fontaine aux ablutions a fait place par la suite aux bénitiers que l’on voit à l’entrée de nos églises. Sous les portiques de Vatrium se tenaient les pénitents de première clas.se ; les coupables de

crimes capitaux étaient obligé ;, découvert, au milieu de Vimplui francs (V. Du Cauge, au mot ai

i) décréseraient des des lieux de ■re exclu de

tèrent que les atria des

lieux d’asile; plus tard, on en n

sépulture, d’où l’expression « i

l’ati ium[atno priaari), — da.nse

retranché de la communion des fidèles. • Le vieux mot français aire ou ailre, par lequel les chartes désignent fréquemment les cimetières placés autour des églises, dérive clairement du latin atrium. Quant à notre mot ûtre, sigi fiant loyç ". —

vient, selon Du Cange, à’alrum, par lequel les écrivains du

second

moyen âge dési