Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/abasourdir v. a. ou tr.

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 1p. 12).

ABASOURDIR v. a. ou tr. (a-ba-zour-dir — rad sourd). Étourdir, assourdir : Ce coup de tonnerre l’a abasourdi. (Acad.)

— Fig. et fam. Jeter dans la stupeur, consterner, accabler : Cette réponse abasourdit le pauvre homme. (F. Soulié.)

Et comme il est le maître et qu’il a du crédit,
D’une seule menace il nous abasourdit.
Boursault.

S’abasourdir, v. pr. S’étourdir : Ils s’abasourdissent avec le bruit continuel qu’ils font.

Syn. Abasourdi, ébahi, ébaubi, stupéfait. Celui qui est abasourdi est consterné, confondu : À cette audace si inattendue dans un homme ordinairement si craintif, je les vis l’un et l’autre atterrés, abasourdis. (J.-J. Rouss.) Celui qui est stupéfait est mis dans un état d’insensibilité, d’immobilité : Sitôt que je fus introduit, j’ôte mon masque et je me nomme. Le sénateur pâlit et reste stupéfait. (J.-J. Rouss.) Ébahi et ébaubi expriment la niaiserie d’un homme qui aperçoit une chose à laquelle il a peine à croire ; mais ébahi se dit plutôt de celui qui a la bouche béante : Les badauds sont toujours ébahis d’admiration ; et ébaubi de celui qui reste les yeux grands ouverts devant l’objet de son admiration : Les sauvages s’offrent à mes yeux ébaubis. (Chateaub.)