Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Teste (Antoine)


◄  Teste-de-Buch (La)
Index alphabétique — T
Teste (F-Antoine)  ►
Index par tome


TESTE (Antoine), homme politique français, né à Bagnols (Gard) en 1744, mort dans le même lieu en 1804. Il alla étudier le droit à Toulouse, où il se fit recevoir avocat, puis devint notaire à Bagnols. Frappé des criants abus qui pullulaient sous l’ancien régime, il adressa à ce sujet à l’intendant du Languedoc des représentations énergiques, auxquelles on répondit en lançant contre lui deux lettres de cachet. Pour se soustraire à la prison, Teste se réfugia d’abord à Montpellier, puis dans le comtat d’Avignon. Au début de la Révolution, il revint à Bagnols, prit une part active à la rédaction des cahiers pour les états généraux et se lança avec ardeur dans le mouvement qui devait régénérer la France. Il avait refusé des fonctions dans la magistrature et avait décliné une candidature à la Convention, lorsqu’il consentit à accepter le poste de procureur général syndic, auquel l’appelèrent ses concitoyens (1793). Après la journée du 31 mai, il résista au parti fédéraliste, qui dominait dans le Midi, et perdit ses fonctions ; mais il les reprit peu après, lorsque la Convention eut triomphé dans les départements. Toutefois, opposé aux excès, il fit tous ses efforts pour empêcher l’établissement du tribunal révolutionnaire dans le département du Gard, provoqua l’arrestation du maire de Nîmes, fut dénoncé au comité de Sûreté générale et se vit destitué de nouveau. Teste alla se réfugier au quartier général de l’armée des Alpes. Après le 9 thermidor, il revint à Bagnols et, toujours partisan de la modération, il combattit la réaction violente qui se produisit contre les vaincus de thermidor. Cette conduite lui valut d’être proscrit de nouveau. De retour en France après la journée du 13 vendémiaire an IV, Teste devint commissaire du directoire exécutif près les tribunaux du département de Vaucluse. Peu après il était destitué et poursuivi comme détenant des papiers qui intéressaient la sûreté publique. Teste se disculpa facilement en prouvant qu’il n’avait gardé que des copies de ses propres lettres. En l’an VI, il devint membre de l’administration départementale. Le Directoire, pour faire échouer sa candidature au conseil des Cinq-Cents, imagina de l’envelopper dans une prétendue conspiration dont l’inanité fut constatée. Pour le gagner, on lui offrit, mais inutilement, les fonctions de commissaire à Malte et de chef de division dans un ministère. Après le coup d’État du 18 brumaire, ce ferme républicain se prononça hautement contre le nouveau pouvoir et vécut, dès lors, complètement dans la retraite.


◄  Teste-de-Buch (La)
Teste (F-Antoine)  ►