Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Sunt lacrymae rerum, et mentem mortalia tangunt

Administration du grand dictionnaire universel (14, part. 4p. 1250).
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SUNT LACRYMÆ RERUM, ET MENTEM MORTALIA TANGUNT (Il y a des infortunes gui arrachent des larmes et touchent le cœur), Vers de Virgile (Enéide, liv. 1er, v. 462.)

Enée, fugitif, a été poussé par la tempête sur les côtes d’Afrique, aux lieux mêmes où s’élève Cartilage. Dans un temple que Didoa a consacré h la reine des dieux, un spectacle inattendu frappe les regards du héros : il voit représentés, dans l’ordre des temps, les combats d’ilion et les événements de ces guerres que la renommée a déjà publiés dans tout l’univers. Il reconnaît le fils d’Atrée, le vieux Priam et le terrible Achille. Il s’arrête et, ne pouvant retenir ses larmes : « Achate, dit-il, quel lieu n’a retenti, quelle contrée de la terre n’est pleine du bruit de nos malheurs I Jusque dans ces déserts, le courage trouve sa récompense. Il y a des infortunes qui arrachent des larmes et touchent le cœur. »

« Les annales du monde offrent-elles un pareil exemple des vicissitudes de la fortune ? Quelle transition I… Avoir été proclamé le plus (opulent souverain de l’Europe, et être réduit à. emprunter douze cents francs ; enfin, s’être levé tout-puissant dans le palais de ses ancêtres, et se cacher fugitif dans le tombeau de ses enfants I Sun ! latryms rerum, et meniem mortalia tangunt. »

Sarrans.

« N’avez — vous jamais rencontré de ces femmes décrépites, belles dames du temps jadis, couronnées en leur printemps par la poésie, par l’amour, et dont la dégradation afflige le cœur et l’appesantit sur la pensée des fins dernières ? Hélas 1 les choses les plus nobles et les plus sublimes, la jeunesse, la beauté… Sunt laerymse rerum ! »

FlïAKClS WeY.

« De toute cette grandeur catholique, que restait-il ? Un moine obscur, n’ayant pour confident de ses peines qu’un inconnu et un étranger. Au milieu de cette froide solitude, parmi ! e silence qui nous environnait, je ne

suov

pouvais me défendre de ce regret qui, dans la fuite éternelle des choses d’ici-bas, nous attache aux monuments aussi bien qu’aux hommes d’autrefois :

Sunt lacrymas rerum, el meniem mortalia tangunt. • E. Laboulaye.