Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/MARIE DE BRABANT, reine de France

Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 4p. 1189).

MARIE DE BRABANT, reine de France, fille du duc de Brabant Henri III et d’Alix de Bourgogne, née vers 1260, morte en 1321. Elle était belle, instruite, et joignait à des grâces touchantes un esprit vif et délicat. Elle épousa en 1275 Philippe le Hardi. Il y avait à peine deux ans que cette union était formée que la jeune reine fut accusée d’avoir empoisonné l’aîné des fils que Philippe avait eus d’une première femme. On la jeta dans une étroite prison ; mais le roi ayant consulté une sorte de prophétesse, celle-ci proclama l’innocence de la reine et rétorqua l’accusation contre Pierre de Labrosse, favori de Philippe, qui fut pendu ou gibet de Montfaucon (1278). Marie était sensible aux charmes de la poésie et protégeait les trouvères. Ce fut elle qui fit venir à la cour de France Adenez, le fameux roi des ménestrels, l’auteur de Berte aux grains piés et du roman intitulé’ Clëomades. Après la mort du roi, en 1285, elle se retira du monde et passa les dernières années de sa vie à Murel, près de Meulan, s’occupant principalement de fondations pieuses. C’est sur cette princesse qu’Ancelot a composé son poëme en six chants, intitulé Marie de Brabant (Paris, 1825).