Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Hugo (François-Victor), littérateur, frère du précédent

Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 2p. 440).

HUGO (François-Victor), littérateur, frère du précédent, né à Paris en 1828. Comme son frère Charles, il fit avec succès ses études au lycée Charlemagne, collabora, de 1848 jusqu’au coup d’État, au journal l’Événement, où il traita principalement les questions relatives à la politique étrangère, et fut condamné, en 1851, à la prison pour délit de presse.

M. François Hugo quitta la France, avec son père, après le 2 décembre 1851. Il employa ses années d’exil à étudier à fond la littérature anglaise et fut, en 1869, un des rédacteurs fondateurs du journal le Rappel, où ses articles lui valurent, à la fin de l’Empire, plusieurs condamnations. Plus froid, mais plus instruit que ne l’était son frère, il écrit d’un style plus ferme et plus châtié. Comme journaliste, il aime, à propos des événements contemporains, à chercher des leçons dans le passé et à s’appuyer sur l’histoire, surtout sur celle de la Révolution française. On lui doit : l’Île de Jersey, ses monuments, son histoire ou la Normandie inconnue (1857, in-8°); les Sonnets de Shakspeare, traduits pour la première fois, avec une introduction (1857, in-18), et aussi la traduction des Œuvres complètes de Shakspeare (1860-64, 13 vol. in-8°), avec des études sur les œuvres et un classement nouveau. Dans cette traduction, d’une remarquable fidélité, et dans les études qui l’accompagnent, M. François Hugo a fait preuve d’un esprit critique plein de pénétration, et d’une connaissance approfondie de l’histoire et de la littérature anglaise du temps d’Élisabeth. HUGONET ou HUGON (Guillaume), chancelier du duché de Bourgogne, exécuté à Gand en 1477. Il prit une part des plus actives aux affaires de son temps, accompagna à Trêves Charles le Téméraire, qui eut dans cette ville une entrevue solennelle avec l’empereur Frédéric, et contribua puissamment à amener la paix entre le duc de Bourgogne et Louis XI (1474). Ayant livré au roi de France le connétable de Saint-Pol, réfugié dans les Pays-Bas, Hugonet excita contre lui la haine du fils du proscrit (1476), qui saisit la première occasion de se venger. Ce tut, en effet, le comte de Saint-Pol qui excita contre Hugonet le peuple de Gand, lorsqu’on apprit que le chancelier avait consenti a remettre l’Artois entre les mains de Louis XI, à la condition quo ce monarque donnerait des secours à Marie de Bourgogne contre les Gantois. Après la bataille de Nancy, Hugonet tomba entre les mains de ce3 derniers, et fut mis à mort malgré tous les efforts faits par la princesse Marie pour le sauver.