Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Francastel


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FRANCASTEL (***), député suppléant de l’Eure à la Convention nationale, où il ne siégea qu’après le procès du roi. Il prit place à la Montagne, fut adjoint en juillet 1793 au comité de Salut public, et envoyé, en octobre suivant, en mission près de l’armée de l’Ouest. Sa correspondance officielle donne l’idée d’un proconsul implacable ; mais il paraît qu’il versait plus d’encre que de sang, et qu’il n’était furieux que sur le papier, comme quelques autres représentants en mission, dont c’était la tactique. Il dut accomplir des actes de rigueur, conformément aux décrets formels de l’Assemblée ; mais ses adversaires conviennent que son caractère était fort doux. C’était, d’ailleurs, un patriote très-ardent et très-énergique. A Nantes, il organisa, avec Carrier, la compagnie Marat, et concourut à une partie de ses opérations de défense, mais non pas aux noyades. Ceci ressort, de cette circonstance qu’après le 9 thermidor il accusa Carrier, ainsi que le général Turreau, d’avoir dévasté la Vendée, tandis que lui-même ne fut jamais formellement accusé. Nous avons eu sous les yeux un mémoire adressé par lui au comité de législation, le 6 brumaire an III, dans lequel, en son nom comme au nom de son collègue Heutz, il répond, relativement à leur mission commune dans la Vendée, aux imputations produites devant le tribunal révolutionnaire par Vial, ci-devant procureur-syndic du département de Maine-et-Loire. Ces dénonciations n’eurent aucun effet, et cependant, à cette époque de réaction furieuse, on saisissait tous les prétextes pour frapper les débris de la Montagne. Il faut bien croire qu’on jugea que Francastel ne pouvait être sérieusement attaqué. Après la session, il remplit quelques fonctions administratives, et acheva ses jours dans l’obscurité.


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