Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/CUSTINE (Renaud-Philippe DE), fils du précédent, diplomate et militaire

Administration du grand dictionnaire universel (5, part. 2p. 690).

CUSTINE (Renaud-Philippe de), fils du précédent, diplomate et militaire, né en 1768, décapité le 3 janvier 1794. Son éducation fut dirigée principalement vers la diplomatie. Doué d’un esprit cultivé et de manières séduisantes, il fut chargé de plusieurs missions délicates. En 1791, il était officier sous Luckner. L’année suivante, le ministre Narbonne et d’autres esprits chimériques rêvèrent de mettre le duc de Brunswick à la tête des armées françaises. Le jeune Custine fut chargé, à l’insu de Louis XVI, d’aller proposer secrètement au prince le titre de généralissime et la plus haute position en France, en faisant miroiter à ses yeux l’espérance même de la couronne dans le cas où elle tomberait de la tête de Louis. Cette proposition étrange échoua complètement, et le duc fit même connaître au roi les propositions qui lui avaient été faites. Néanmoins Custine fut nommé par Dumouriez ministre plénipotentiaire. Mais les événements le ramenèrent en France. Il accompagna son père aux armées en qualité d’aide de camp. Lors du siège de Francfort, comme nous l’avons dit ci-dessus, il eut avec le duc de Brunswick une entrevue secrète, dont le résultat ne fut sans doute pas sans influence sur l’inertie du général Custine et sur la marche de ses opérations. Il se rendit ensuite à Francfort pour engager le commandant et les habitants à se rendre aux Prussiens.

Lors du procès de son père, il se compromit par des démarches bien naturelles, mais où il ne mit pas toute la prudence nécessaire. En outre, ses négociations clandestines n’étaient pas ignorées. Il fut enfermé à la Force, et six mois après traduit au tribunal révolutionnaire, qui l’envoya à l’échafaud. Sa correspondance avec Brunswick, dont on avait une partie, fut une des causes principales de sa condamnation.