Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/CHARLES VI, le Bien-Aimé, roi de France, fils du précédent

Administration du grand dictionnaire universel (3, part. 4p. 1008-1009).

CHARLES VI, le Bien-Aimé, roi de France, fils du précédent, né à Paris en 1368, mort en 1422. Il reçut le Dauphiné en apanage, et fut ainsi le premier des enfants de France qui porta le titre de dauphin. Il avait douze ans à peine à la mort de son père et fut placé sous la tutelle de ses oncles les ducs d’Anjou, de Berry, de Bourgogne et de Bourbon, qui déchirèrent l’État par leurs rivalités et leur ambition. Le duc d’Anjou, comme l’aîné, mit la main sur tout ce qui avait appartenu au feu roi, meubles, vaisselle, joyaux, argent, etc. Les misères du peuple, les déprédations et la tyrannie des grands, des tentatives faites pour établir des taxes nouvelles provoquèrent des insurrections de toutes parts, celles des Maillotins à Paris, des Tuchins dans le Languedoc, etc., en même temps que les Chaperons blancs de Flandre se soulevaient contre leur comte et contre la noblesse. Au milieu de ces mouvements, le duc d’Anjou prodiguait les trésors de la France pour son inutile expédition de Naples. Le duc de Bourgogne, qui avait des droits éventuels à la succession de Flandre, entraîna facilement le jeune Charles VI dans une guerre contre les communes flamandes. Vers la fin de 1383, l’armée française remporta la victoire de Rosbecque ; Ypres, Courtray, Bruges furent inondées de sang, comme expiation de leur triomphe sur l’aristocratie. Paris ressentit le contre-coup de cette réaction. Au retour du roi et des princes, la ville paya sa résistance aux spoliations fiscales de la cour en perdant toutes ses franchises ; la bourgeoisie et le peuple furent décimés par les supplices et ruinés par les confiscations et les taxes. Rouen, Reims, Châlons et d’autres villes subirent les mêmes châtiments. En 1385, Charles épousa Isabeau de Bavière, qui était à peine nubile et ne parlait que l’allemand. Les années suivantes furent remplies par des préparatifs formidables pour une descente en Angleterre, pour laquelle on avait épuisé le pays, et qui avorta honteusement, grâce aux lenteurs calculées du duc de Berry, qui n’avait vu dans cet armement qu’une occasion de rapines nouvelles et de spéculations. En 1388, le roi s’affranchit de la pesante tutelle de ses oncles, et, guidé par son frère Louis d’Orléans, s’entoura de quelques hommes capables qui avaient dirigé les affaires sous Charles V, Bureau de la Rivière, Jean de Noviant, Clisson, etc., que les princes et les courtisans appelaient ironiquement les marmousets. Par intervalles, déjà Charles avait donné quelques marques d’une altération d’esprit amenée peut-être ou au moins aggravée par l’abus des plaisirs. Un événement mystérieux vint bientôt lui porter un coup funeste et préparer les plus grands malheurs à la France. Il venait de déclarer la guerre au duc de Bretagne, qui refusait de livrer Pierre de Craon, l’assassin du connétable de Clisson. Comme il marchait contre le duc à travers la forêt du Mans, un homme bizarrement vêtu et le visage bouleversé sortit d’un fourré et se précipita à la bride de son cheval en criant d’une voix tonnante:« Roi, ne passe pas outre, car tu es trahis ! » Puis il disparut sans qu’on songeât à l’arrêter ou à le poursuivre. Charles fut vivement frappé de cette apparition. Quelques instants après, le choc accidentel d’une armure le fit tressaillir, et sa démence fit explosion. Il se crut environné de traîtres, tira son épée en poussant de grands cris et tua quatre hommes avant qu’on eût pu le désarmer. Peu de temps après, il faillit être brûlé vif au milieu d’une mascarade. Tout espoir de guérison était désormais perdu. Le malheureux roi vécut en proie à une démence tantôt enfantine et tantôt furieuse, alternée de quelques rares instants de lucidité, pendant lesquels il essayait parfois de réparer le mal fait en son nom. Sa belle-sœur Valentine Visconti, duchesse d’Orléans, et une jeune fille nommée Odette de Champdivers, fille d’un marchand de chevaux, et qu’on avait placée auprès de lui, le consolèrent seules au milieu de ses souffrances. On l’amusait encore avec des représentations de la Passion et avec des cartons peints qui devinrent les cartes à jouer, inventées, dit-on, pour lui, mais qui, en réalité, étaient déjà connues en Allemagne et en Italie. Ses oncles avaient repris le gouvernement de la France, dès lors en proie aux luttes sanglantes des factions, aux rivalités des partis de Bourgogne et d’Orléans. En 1404, Jean sans Peur succéda à son père comme duc de Bourgogne, et il hérita en même temps de son ambition et de sa haine pour le duc d’Orléans, qu’il fit assassiner en 1407, dans la rue Vieille-du-Temple, à Paris. De 1408 à 1410, il gouverna le conseil du roi et fut à peu près la maître de la France; mais il eut à lutter bientôt contre un adversaire redoutable, le comte d’Armagnac, beau-père du fils de sa victime, et qui marcha sur Paris à la tête d’une armée de bandits du Midi. C’est depuis ce moment que la faction d’Orléans fut désignée sous le nom d’Armagnac. Tour à tour maîtres de Paris et du pouvoir, les deux partis ensanglantèrent la capitale et le royaume, et se servirent du nom du roi pour sanctionner leurs déprédations et leurs violences (V. Armagnacs et Bourguignons). Le fantôme de monarque restait le spectateur impassible de ces luttes, aussi bien que des débordements de la reine Isabeau de Bavière. L’Angleterre, après avoir appuyé successivement les deux partis pour les user l’un par l’autre, s’arma contre la France, remporta la victoire d’Azincourt en 1415, où Charles d’Orléans fut fait prisonnier, et s’emparèrent du duché de Normandie. Les dernières années du règne de Charles VI furent marquées par de nouvelles calamités. Les massacres de partis, la peste et la famine firent périr plus de 40, 000 personnes dans Paris sans y ramener la paix. Enfin le duc de Bourgogne se montrait disposé à un accord lorsqu’il fut assassiné sur le pont de Montereau en 1419. Son fils Philippe le Bon se jeta dans le parti des Anglais et leur livra Paris. Le roi d’Angleterre, Henri V, maître de la capitale, appuyé par une reine indigne et par le parti bourguignon, fait signer au malheureux roi de France, dont il était le gendre, l’odieux traité de Troyes (1421), qui lui donnait la main d’une fille de France et la succession au trône, au préjudice du dauphin Charles (depuis Charles VII). Charles VI et Henri V moururent à peu de distance l’un de l’autre.

Charles VI (histoire de), et des choses mémorables advenues pendant quarante-deux années de son règne (1380-1422), par Juvénal des Ursins. Cette histoire, écrite avec naïveté, est une source précieuse. Le style de Juvénal des Ursins a peu de couleur, mais l’époque est si terrible que des traits d’une extrême simplicité font parfois frémir, comme lorsqu’il dit : « Pour faire tuer un homme, il suffisait de dire : « Celui-là est Armagnac. »

Selon Michaud et Poujoulat, « l’ouvrage de Juvénal des Ursins n’a point l’allure de nos Mémoires, quoiqu’il en ait tout l’intérêt ; c’est une chronique piquante rédigée en français. L’archevêque de Reims enregistre les faits un à un avec toute la simplicité des vieux narrateurs de Saint-Denis… Il est crédule et naïf comme un annaliste du moyen âge. » Cet ouvrage fut imprimé pour la première fois in-8o en 1614.

Charles VI, opéra en cinq actes, paroles de Casimir et Germain Delavigne, musique de Halévy, représenté à l’Académie royale de musique, le 15 mars 1843. De tous les livrets modernes d’opéra, celui de Charles VI renferme le plus de remarquables vers ; les situations en sont dramatiques et intéressantes. La musique de Halévy est pleine de beautés de premier ordre.

Au premier acte, la jeune Odette, fille de Raymond, vieux soldat d’Azincourt, quitte sa chaumière pour se rendre auprès du roi, dont elle est la filleule, et dont elle devient comme l’ange gardien au milieu de ses accès de folie. Le chœur d’adieux chanté par les jeunes filles ses compagnes est d’une fraîcheur et d’une simplicité charmantes, Raymond, entouré des paysans, évoque des souvenirs belliqueux, excite leur haine contre l’étranger en chantant les belles strophes : La France a l’horreur du servage, avec le refrain Guerre aux tyrans, jamais en France l’Anglais ne régnera, La musique et la poésie de ces strophes suffisent à réunir dans une commune admiration les noms de Casimir Delavigne et d’Halévy. Le Dauphin, sous l’habit d’un écuyer, prend part à ce chant de délivrance, interrompu par l’arrivée des soldats anglais, de Bedford et de la reine. Dans l’entrevue de celle-ci avec Odette, on doit remarquer la belle phrase : Respect à ce roi qui succombe, dont l’harmonie et le caractère sont d’une élévation et d’une distinction extrêmes. Le Dauphin, que son amour frivole pour Odette avait conduit, ne tarde pas à apprendre d’elle la mission qu’elle doit remplir auprès de son père ; ce qui amène cet air :

En respect mon amour se change :
Reste pure, Odette, et sois l'ange
De tes rois et de ton pays !

Pour eux, c’est en toi que j’espère ;
L’ange qui va sauver le père
Sera respecté par le fils.

Quoique Duprez n’aimât pas ce rôle sacrifié, il le chantait avec beaucoup de charme, et surtout ce duo : Gentille Odette, eh quoi ! ton cœur palpite. Le Dauphin, reconnu, est sauvé par Odette de la poursuite des Anglais.

Au second acte, on assiste à une fête donnée par Isabeau de Bavière au duc de Bedford, à l’hôtel Saint-Paul. Mme Dorus-Gras se faisait applaudir dans cette scène. Elle est suivie de celle dite de la folie, la plus remarquable page de cet opéra. Les récitatifs, le cantabile, C’est grand’ pitié que ce roi, que leur père, portent l’empreinte de l’égarement, et chaque phrase a le caractère et l’expression qui conviennent au sens. Lorsque le musicien pense et sent comme le poète, l’œuvre dramatique est parfaite. Odette cherche à distraire Charles VI ; nous signalerons ici des couplets de la facture la plus distinguée : Ah ! qu’un ciel sans nuage, et le grand duo des cartes. Isabeau parvient à faire signer à Charles à la fois l’adoption du jeune Lancastre et la déchéance du Dauphin.

Le troisième acte est rempli en grande partie par la marche du cortège qui se rend au couronnement du jeune Anglais. Le roi reprend ses sens et arrache la couronne du front de l’enfant. L’air de Raymond, Fête maudite, est accentué avec énergie.

La reine et Bedford, au quatrième acte, remettent sous les yeux de Charles l’acte d’abdication qu’il a signé. Le roi le brûle, et les chasse. Épuisé par cet effort, il s’étend sur un lit de repos et chante cette phrase touchante :

Avec la douce chansonnette
     Qu’il aime tant,
Berce, berce, gentille Odette,
     Ton vieil enfant.

Suit alors une ballade admirablement dite par Mme Stoltz : Chaque soir, Jeanne sur la plage. L’accompagnement du hautbois produit un effet ravissant. Le roi s’est endormi ; mais, dès qu’il rouvre les yeux, Isabeau fait apparaître des spectres, Clisson, Jean sans Peur, l’homme de la forêt du Mans, qui lui déclarent qu’il mourra de la main du Dauphin. Ce prince est arrêté par l’ordre de son père.

Le cinquième acte a deux tableaux : le premier représente les bords de la Seine où se réunissent les chevaliers restés fidèles, Dunois, Tanneguy-Duchâtel, La Hire, Xaintrailles ; guidés par Odette, ils iront à Saint-Denis s’opposer à ce qu’on livre la France à l’étranger. Le second tableau montre le chœur de l’abbaye de Saint-Denis. Tous les personnages s’y rencontrent. Odette saisit l’oriflamme et la place dans les mains du roi. Une bataille s’engage ; les Anglais sont repoussés, et Charles tombe mourant dans les bras de son fils.

Casimir Delavigne n’avait pas terminé son poème aussi simplement ; en voici les derniers vers ; si la longueur de l’opéra n’y avait mis obstacle, il eût été beau d’entendre déclamer cette prosopopée prophétique sur des accords que le génie d’Halévy aurait pu imaginer :

BEDFORD.

À moi, braves Anglais !

LE DAUPHIN.

             France, à moi !

CHARLES.

                      Sacrilèges.
N’insultez pas aux divins privilèges
    De ces murs par vous profanés.
Voyez se soulever les pierres sépulcrales
    D’où sortent ces morts couronnés !
    Tout ce peuple d’ombres royales,
Qui par ma voix vous parle en m’entourant,
Vient de votre avenir dérouler les annales
    Aux derniers regards d’un mourant.

LE CHŒUR.

Respect à ces ombres royales,
À la voix sainte d’un mourant !

CHARLES.

   Bedford, Bedford, je succombe, et toi-même
Bientôt tu me suivras ; je t’ouvre le chemin,
     Mais pour te traîner par la main
     Au pied du tribunal suprême.
Prêtres, où portez-vous, sans pompe et sans flambeaux
     Le cadavre de cette femme ?
Au peuple, dont les mains la mettraient en lambeaux,
Cachez son corps : à Dieu cacherez-vous son âme ?
De la justice humaine on peut la préserver,
En dérobant, la nuit, une tombe pour elle ;
     La justice éternelle
   Saura toujours l’y retrouver.

ISABELLE.

Je tremble et me soutiens à peine.
A-t-il prononcé mon arrêt ?

LE CHŒUR.

La reine ! il regardait la reine ;
Son œil vengeur la dévorait.

CHARLES.

À l’assaut, chevaliers ; suivez la noble fille,
Qui brise en les touchant casques et boucliers !
Leurs soldats sous ses coups sont tombés par milliers,
        Comme l’épi sous la faucille.
Des fleurs à pleines mains ! Chantez, jetez des fleurs.
La couronne du sacre enfin sur l’autel brille.
        Chantez... ; mais non, versez des pleurs.
        Cette vierge, elle est désarmée ;
        Elle disparaît à mes yeux
    Dans des torrents de flamme et de fumée...
        Anges, pour elle, ouvrez les cieux !

(Dans ce moment, la clarté devient plus vive et le soleil semble briller d’une splendeur nouvelle.)

LE CHŒUR.

   Quel jour pur l’environne
         De son éclat sacré !
         Et quel espoir rayonne
         Sur son front inspiré !

(On entend le canon retentir dans le lointain.)

CHARLES.

France, réjouis-toi : de ta gloire prochaine
      Le premier signal est donné.

LE DAUPHIN.

   Deux partis sont aux mains.

BEDFORD.

   On combat dans la plaine ;
  Sous ces murs le bronze a tonné.

CHARLES.

    Oui, de Charles l’infortuné
    Il annonce les funérailles
    Et l’avènement glorieux
Qui doit à Reims couronner les batailles
        De Charles le Victorieux !

TOUS LES CHEVALIERS FRANÇAIS.

       Tout notre sang dans les batailles
       Pour Charles le Victorieux !

CHARLES.

      Ouvrez vos rangs... ô mes aïeux !
En bénissant mon fils, je vous rejoins... J’expire.

(Il tombe dans les bras de ceux qui l’entourent ; le Dauphin se jette sur son corps, qu’il couvre de pleurs)

DUNOIS.

     Le roi n’est plus.

TANNEGUY-DUCHATEL, LES CHEVALIERS ET LE PEUPLE.

     Vive le roi !

BEDFORD, en montrant le Dauphin.

Qu’il ose donc ce roi me disputer l’empire.

LE DAUPHIN, qui se relève et saisit l’épée d’un des siens.

        Montjoie et Saint-Denis ! chevaliers, avec moi.
           Jetez le cri de délivrance.
           Et la victoire y répondra.
           Guerre aux tyrans ! Jamais en France,
           Jamais l’Anglais ne régnera.
CHŒUR GÉNÉRAL DES CHEVALIERS et DU PEUPLE, qui prêtent serment au Dauphin.
     Jetons le cri de délivrance,
     Et la victoire y répondra.
     Vive le roi ! Jamais en France,
     Jamais l’Anglais ne régnera.

L’opéra de Charles VI a eu à l’origine plus de cent représentations. Baroilhet s’est montré aussi bon chanteur qu’acteur intelligent dans le rôle difficile de Charles VI. Mme Rosine Stoltz, tantôt gracieuse, tantôt énergique, a créé le rôle d’Odette avec un talent qui sera difficilement égalé. Duprez s’est promptement démis d’un rôle trop jeune pour lui, et écrasé d’ailleurs par les deux autres. Mme Dorus, Levasseur et Canaple ont interprété la Reine, Raymond et le duc de Bedford. Poultier, dont la voix était si agréable, se faisait applaudir dans les jolis couplets de la sentinelle, au cinquième acte :

      À minuit.
Le seigneur de Nivelle
Me mit en sentinelle,
Et s’en alla sans bruit
Souper avec la belle
Qui m’attendait chez elle
        À minuit.
        Si ta belle
        Est sans foi,
        Sentinelle,
        Garde à toi !

Si nous nous sommes étendu ainsi sur cette œuvre remarquable, c’est qu’elle fait le plus grand honneur à l’école française, et qu’elle sera d’autant plus appréciée qu’on la connaîtra mieux.

Le chant patriotique que nous allons reproduire, et qui eut l’honneur de figurer parmi les refrains en faveur après la révolution de 1848, a dû à son rhythme accentué et à sa mélodie franche d’échapper à l’obscurité dans laquelle est tombée l’œuvre de Delavigne et d’Halévy, malgré les beautés qu’elle renferme.

Allegro vivace. ^—. 3

CHAR

CHAR

1009

—va - ge, Et si grand que soit le dan — ger, Plus grand en-cor est son cou •

— ra - ge Quand il faut chasser l’étran■ 1'a

« ger, Quand il faut chas-ser, chasser l’étran. — ger ! Vienne le jour do dé - Ii - vran-ce. Des

a l’horreur du ser.

— mais ! Non ! Jamaisen France ! Jamais l’An*

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■ glais ne <s ré - gne - ra I Non I

DEUXIÈME COUPLET.

Le Dauphin :

   Réveille-toi, France opprimée !
   On te crut morte, et tu dormais !
   Un jour voit mourir une armée,
   Mais un peuple ne meurt jamais (bis).
   Pousse le cri de délivrance.
   Et la victoire y répondra (bis).

Chœur :

   Guerre aux tyrans, etc.

TROISIÈME COUPLET.

Le Dauphin :

   En France, jamais l’Angleterre
   N’aura vaincu pour conquérir ;
   Ses soldats y couvrent la terre,
   La terre doit les y couvrir.
   Poussons le cri de délivrance.
   Et la victoire y répondra.

Chœur :

   Vive le roi ! jamais en France,
   Jamais l’Anglais ne régnera ! etc.