Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Angot (la fille de madame) (supplément)

Administration du grand dictionnaire universel (16, part. 1p. 150).

Angot (la fille de madame), opéra bouffe, paroles de MM. Clairville, Siraudin et Koning, musique de M. Ch. Lecocq. Accueillie avec méfiance par les directeurs des théâtres parisiens, la pièce fut jouée au théâtre des Fantaisies-Parisiennes, à Bruxelles, en novembre 1872. Cette pièce est très-amusante. La fille de M™* Angot, Clairette, est une jolie fleuriste que les dames de la halle ont prise sous leur protection et veulent marier a un perruquier, le sieur Pomponnet ; mais Clairette aime le chansonnier Ange Pitou ; celui-ci, fort inconstant, sacrifie son amie aux beaux yeux de Mlle Lange, la célèbre comédienne ; Clairette, après toutes sortes de péripéties, après s’être même fait mettre en prison pour avoir chanté une chanson satirique de son amant, se console de son infidélité en accordant sa main à Pomponnet. La musique de cet ouvrage est agréable, facilement écrite et expressive. Nous citerons surtout les couplets sur Mme Angot : Trèsjolie, peu polie ; le chœur des conspirateurs : Quand on conspire ; la valse : Tournes, tourne :, et la scène finale du troisième acte, dont ce qu’on appelle le catéchisme poissard a fait les principaux frais. Cet opéra bouffe a été chanté par Widmer, Jolly, MUCS Desclauzas, Luigini, Mme Déforme.

La Fille de madame Angot obtint un immense succès à Bruxelles. Les directeurs des théâtres parisiens se ravisèrent alors., et celui des Folies-Dramatiques lit de magnifiques propositions aux auteurs, qui ne lui gardèrent pas rancune. La pièce eut, aux Folies, plus de six cents représentations, et lors de sa reprise, en 1876, au Théâtre-Historique, elle a de nouveau attiré la foule.

La Fille de madame Angot a fait le tour du monde, et ses airs populaires sont partout chantés.