Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Abd-ul-hamid ier (supplément)

Administration du grand dictionnaire universel (16, part. 1p. 13).

ABD-UL-HAMID Ier, sultan ottoman, né en 1725, mort en 1789. Dernier fils d’Achmet III, il vivait enfermé dans la sérail lorsque, en 1774, à la mort de son frère Mustapha III, il fut proclamé empereur de Turquie. Ce prince, faible et sans talent, arrivait au pouvoir dans les circonstances les plus graves. L’empire, affaibli par des révoltes en Syrie et en Égypte, avait en outre à soutenir la guerre contre la Russie, qui venait de lui faire essuyer de graves défaites. Le nouveau sultan parvint à réunir une armée de 400, 000 hommes, mal disciplinés, commandés par des généraux incapables et ayant à leur tête le grand vizir Mouchzin-Zad-Mohamoud. Celui-ci, bloqué dans son camp de Schumia par le général russe Romauzoff et redoutant de voir son armée anéantie, se vit contraint de signer la paix de Kout houk Kuïnardji (10 juillet 1774), qui assura l’influence russe en Orient et l’indépendance des Tartares de Crimée. Malgré les clauses du traité, le gouvernement russe continua ses empiétements et prépara une flotte à Kherson pour s’emparer de la Crimée. Sur les conseils de la Prusse et de l’Angleterre, Abd-ul-Hamid recommença la guerre et mit à la tête de ses troupes Hassan-Pacha, qui venait de soumettre en Égypte les beys révoltés. La campagne commença par le blocus du Dniester (1788). Les Turcs, battus par Souvarow à Kinburn, non-seulement ne reçurent pas de secours de la Prusse, mais encore se virent attaqués par les Autrichiens, qui entrèrent en Moldavie. Le grand vizir Youssouf repoussa Joseph II ; mais, peu après, les Turcs essuyèrent une écrasante défaite à Otchakof (6 décembre 1788), et les Russes prirent cette ville et Choczim. Abd-ul-Hamid, écrasé par ces revers, mourut peu après, laissant le trône à son neveu Sélim III.