Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ARMAGNAC (Jean V, comte D’), fils du précédent

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 2p. 645).

ARMAGNAC (Jean V, comte d’) fils du précédent, lui succéda vers 1450. Il s’était distingué dans la guerre contre les Anglais, en Guienne. À son avènement, il scandalisa toute la chrétienté par son amour incestueux pour sa sœur Isabelle, dont il eut trois enfants. Il eut l’audace de demander au pape Calixte III une dispense pour l’épouser, fit fabriquer par un faussaire une bulle supposée, et se maria publiquement avec elle. Charles VII dirigea alors une expédition militaire contre lui, pendant que le parlement de Paris le condamnait au bannissement et à la confiscation do ses biens (1459). Armagnac obtint, dit-on, plus tard son absolution du pape. À son avènement, Louis XI, dont il avait seconde les complots, lui accorda une amnistie pleine et entière. Il ne se jeta pas moins dans la ligue du Bien public, et dans d’autres conspirations. Mais n’ayant pu résister aux troupes royales, il s’enfuit de nouveau en Aragon, et fut, cette fois, condamné a mort par le parlement (1470). Rétabli avec le secours du duc de Guienne, il guerroya contre les troupes royales, fut obligé de s’enfermer dans Lectoure et de capituler (1473) ; mais il n’en fut pas moins égorgé aux côtés de sa femme, Jeanne de Poix, qu’il avait épousée en 146S, et qui alors était grosse. On a prétendu que, quelques jours après, des affidés au roi la forcèrent de boire un breuvage qui la fit avorter. Ce fait est douteux. Mais ce qui est certain, c’est que Louis XI avait donné l’ordre formel de se défaire à tout prix du comte d’Armagnac, en qui s’éteignit la branche aînée de sa race. Le chef de la branche cadette, le duc de Nemours, était destiné à un sort non moins terrible. Le comté d’Armagnac fut réuni à la couronne.