Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ARÉNA (Joseph), conspirateur

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 2p. 593).

ARÉNA (Joseph), conspirateur, né en Corse, exécuté en 1801. D’abord chef de l’un des bataillons corses de la première réquisition, puis adjudant général, il prit une part honorable à la campagne d’Italie et au siége de Toulon, et fut nommé, en 1796, député de son département au conseil des Cinq-Cents. Après le 18 brumaire, il protesta contre le coup d’État par la démission de son grade de chef de brigade.de gendarmerie, et figura dès lors au nombre des ennemis les plus ardents du premier consul. On sait que son frère Barthélémy fut accusé, à tort ou à raison, d’avoir voulu poignarder Bonaparte dans la fameuse séance du 18 brumaire (V. l’article suivant). Lui-même, emporté par ses opinions républicaines, et peut-être aussi par quelque vendetta corse, par quelque haine héréditaire contre la famille Bonaparte, ourdit, avec le statuaire Ceracchi, Topino-Lebrun, Demerville et autres, un complot qui avait, dit-on, pour but le meurtre du premier consul. Les conjurés furent arrêtés à l’Opéra le 18 vendémiaire an IX (10 octobre 1800). On ne trouva aucune arme sur eux. Mais ils n’en furent pas moins accusés d’avoir voulu, dans cette soirée même, poignarder Bonaparte. Leur dénonciateur était un officier nommé Harel. L’instruction de l’affaire traîna en longueur. Mais l’explosion de la machine infernale (tentative entièrement royaliste, comme on le sait) précipita le dénoûment. La police consulaire, déjouée par cet événement, rechercha de tous côtés des coupables et des victimes pour apaiser la colère du maître. Une liste de cent trente républicains fut dressée, et pendant qu’on préparait la déportation de ces malheureux, dont l’innocence était évidente, Aréna et ses coaccusés furent condamnés à mort, les uns par le tribunal criminel de la Seine, les autres par une commission militaire. Ils furent exécutés le 30 janvier 1801.