Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ARÉNA (Barthélémy), homme politique, frère du précédent

Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 2p. 593).

ARÉNA (Barthélémy), homme politique, frère du précédent, né en Corse vers 1775, mort à Livourne en 1829. Il se déclara avec enthousiasme pour les principes de la Révolution ; fut nommé député suppléant aux États généraux, puis député à l’Assemblée législative, où il devint un des membres les plus actifs et les plus ardents de l’extrême gauche. Après la session, il revint en Corse et prit part à la lutte entre le parti patriote et Paoli. Ce dernier ayant livré l’île aux Anglais, Aréna dut s’exiler et revenir à Paris, où il fréquenta assidûment la société des Jacobins. Le départ des Anglais lui permit de rentrer en Corse, où il fut nommé, en 1798, député au conseil des Cinq-Cents. Il soutint avec une grande énergie les institutions républicaines, et lorsqu'au 18 brumaire Bonaparte se présenta en maître dans l’assemblée, il fut un des représentants qui résistèrent courageusement jusqu’au dernier moment. On rapporte même qu’il tenta de saisir le nouveau dictateur au collet pour l’expulser de l’assemblée. C’est ce mouvement bien légitime qui donna, dit-on, naissance à la légende du prétendu coup de poignard que des écrivains serviles répandaient dans le public pour appeler l’intérêt sur le premier consul. Aréna, qui resta jusqu’à sa mort fidèle à ses opinions démocratiques, a toujours repoussé cette accusation, et même après la chute de l’empire, en mai 1815, il a fait insérer dans les journaux d’Italie une déclaration formelle aà ce sujet. Il est constant, d’ailleurs, qu’aucun poignard n’a été dirigé contre Bonaparte au 18 brumaire. Désigné pour la déportation, Aréna échappa à la police consulaire et se retira à Livourne, où il acheva obscurément ses jours.