Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/élophile


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ÉLOPHILE s. f. (é-lo-fi-le — du gr. elos, marais ; phileô, j’aime), Erpét. Genre de batraciens, voisin des rainettes.

— s. m. Entom, Genre d’insectes diptères, de la tribu des syrphes : Les élophiles se rapprochent beaucoup des éristales. (Duponchel.)

Encycl. Entom. Les élophiles sont des insectes diptères, à corps velu et court, à bouche prolongée en forme de bec ; les antennes, très-courtes, à palette au moins aussi longue que large, portent une soie très-plumeuse, insérée à la jointure du second et du troisième article ; les ailes sont écartées. Sur sept espèces que renferme ce genre, six appartiennent à l’Europe. Plusieurs d’entre elles ont une livrée assez élégante et qui se rapproche da celle de certaines abeilles. Les mœurs de l’insecte parfait n’offrent rien de bien remarquable. Il n’en est pas de même de celles des larves, que Réaumur appelle vers à queue de rat. La queue de ces larves est très-longue et composée de fibres annulaires et de deux tuyaux rentrant l’un dans l’autre, de telle sorte qu’elle peut s’allonger ou se raccourcir au gré de l’animal ; son extrémité, munie de faisceaux de poils, est percée de deux trous auxquels viennent aboutir les prolongements de deux grosses trachées ou vaisseaux aériens renfermés dans le corps de la larve. Cette queue constitue ainsi, ou plutôt renferme l’organe respiratoire de l’animal. Les larves des élophiles habitent les eaux stagnantes ou corrompues, ou d’autres matières encore plus impures. Celle de l’élophile pendant, espèce la mieux connue par suite des observations de Réaumur, vit dans les eaux bourbeuses, les égouts et les latrines. La larve se tient ordinairement au fond du liquide ; elle élève constamment au-dessus de la surface l’extrémité de sa queue, et se procure ainsi l’air nécessaire à la respiration. Réaumur a élevé de ces larves dans un vase, et, en augmentant peu à peu la couche de liquide, il a vu que leur queue s’allongeait dans la même proportion, jusqu’à 13 ou 14 centimètres ; passé cette limite, elles remontaient le long des parois du vase, de telle sorte que le bout de leur queue arrivât toujours à l’air libre. Au moment de se transformer en nymphes, ces larves quittent l’eau pour s’enfoncer dans la terre ; le corps devient plus gros, la queue se raccourcit, et l’enveloppe de la nymphe présente alors quatre sortes de cornes, qui sont pour elle des organes de la respiration. Huit ou dix jours après, cette nymphe passe à l’état d’insecte parfait. Les élophiles sont voisins des syrphes, des éristales et des volucelles.


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