Grammaire et exercices de la langue internationale Esperanto/Exercice 36

36e EXERCICE
Diminutif, etaugmentatif, egsuffixes de caresse : cj, nj.
(Voir pages 33 à 36).

Mi aĉetis por la infanoj tableton kaj kelke da seĝetoj. — En nia lando ne troviĝas montoj, sed nur montetoj. — Tuj post la hejto, la forno estis varmega ; post unu horo, gi estis jam nur varma ; post du horoj, ĝi estis nur iom varmeta ; kaj post tri horoj, ĝi estis jam tu te malvarma. — En somero ni trovas malvarmeton en densaj arbaroj. — Li sidas apud la tablo kaj dormetas. — Mallarĝa vojeto kondukas tra tiu ĉi kampo al nia domo. — Sur lia vizaĝo mi vidis ĝojan rideton. — Kun bruo oni malfermis la pordegon, kaj la kaleŝo enveturis en la korton. — Tio ĉi estis jam ne simpla pluvo, sed pluvego. — Grandega hundo metis sur min sian antaŭan piedegon, kaj mi de teruro ne sciis, kion fari. — Antaŭ nia militistaro staris granda serio da pafilegoj. — Johanon, Nikolaon, Erneston, Vilhelmon, Marion, Klaron kaj Sofion iliaj gepatroj nomas Johanĉjo (aŭ Joĉjo), Nikolĉjo (au Nikoĉjo au Nikĉjo au Niĉjo), Erneĉjo (aŭ Erĉjo), Vilhelĉjo (au Vilheĉjo, au Vilĉjo, au Viĉjo), Manjo (aŭ Marinjo), Klanjo kaj Sonjo (aŭ Sofinjo).

densa épais, dense,
brui faire du bruit,
kaleŝo carrosse, calèche.
pluvo pluie.
pafi tirer, faire feu.
ĉj, nj après les 2-5 premières lettres d’un prénom masculin (nj-féminin) lui donne un caractère diminutif et caressant.

Pour lui éviter toute méprise au sujet de et et de eg, nous appelons l’attention de l’étudiant sur les remarques suivantes :

Et n’est pas toujours synonyme de petit, quoique, d’après quelques mots, nos langues puissent le faire croire.

Si et équivalait juste à petit, « rivereto » signifierait petite rivière, tandis qu’il signifie ruisseau. Par le fait, ce suffixe est à tout instant plus amoindrissant, plus affaiblissant pour l’idée que le simple adjectif petit. Le mot rivereto le prouve, car entre lui et rivero se place malgranda rivero, comme entre monto (montagne) et monteto (colline) se place malgranda monto (petite montagne).

Mais prenons quelques mots et ajoutons-leur eg et et, afin de montrer les degrés atteints par la même idée grâce à ses deux suffixes : Varmeta (tiède), varma (chaud), tre varma (très chaud), varmega (brûlant) ; beleta (joli), bela (beau), tre bela (très beau), belega (superbe) ; rivereto (ruisseau), malgranda rivero (petite rivière), rivero (rivière, cours d’eau), granda rivero (grand cours d’eau), riverego (cours d’eau immense, cours d’eau des plus importants) ; rideti (sourire), ridi (rire), ridegi (rire à gorge déployée, rire aux éclats) ; kanteti (fredonner), kanti (chanter), kantegi (hurler) ; ameti (affectionner), ami (aimer), tre ami (aimer beaucoup), amegi (adorer).

Eg n’est pas du tout synonyme de très, autrement varmega ne serait pas traduit plus haut par brûlant, mais seulement par très chaud, ce qui est évidemment bien différent. De même grandega, traduit par énorme, immense, le serait seulement par très grand.

Entre le varma et le varmega se place le tre varma ; de même entre le granda et le grandega se place le tre granda.

Donc en employant les mots estimegata ou amegata vous dites quelque chose de beaucoup plus fort que très estimé ou très aimé, car, en français, le premier de ces mots signifie révéré, vénéré et le second, adoré.

Ce qui prouve mieux que tout que eg n’a pas le sens de tre (très), c’est qu’on l’ajoute à cet adverbe, pour lui donner le sens de extrêmement, excessivement, au plus haut point. Ex. : treege malbone (excessivement, extrêmement mal, mal au plus haut point).

N’employez donc pas le suffixe eg, quand l’adverbe tre vous suffit pour rendre l’idée.