Grammaire de l’hébreu biblique/Introduction/Paragraphe 1
INTRODUCTION
a La grammaire hébraïque, telle qu’on l’entend généralement, et telle qu’on l’envisage dans ce livre, est la grammaire du texte biblique traditionnel dans la forme où il a été fixé par les savants juifs des écoles de Tibériade vers le VIIe siècle de l’ère chrétienne.
b À cette époque le texte consonantique fut muni de nombreux signes indiquant d’abord et principalement la vocalisation, puis aussi certaines modalités dans la prononciation des consonnes, la division syllabique, le ton, la liaison des mots entre eux, les pauses, la modulation. Ces signes, et notamment les signes des voyelles, consistant principalement en points (נְקֻדָּה), on parle souvent de la ponctuation du texte consonantique, et les inventeurs du système sont appelés Naqdanim (punctatores). La prononciation ainsi déterminée par les Naqdanim avec une minutie extrême est la prononciation soignée, solennelle, musicale, en usage dans les offices religieux des synagogues de leur temps. Cette prononciation, qui comporte une certaine recherche et une certaine emphase, a sans doute quelques détails plus ou moins artificiels ; mais il n’y a pas de raison de la suspecter dans son ensemble. Les Naqdanim ont voulu noter fidèlement la prononciation de leur temps, alors que la tradition était en péril, et l’on peut croire qu’ils y ont réussi. La cohérence interne du système et la comparaison avec les langues apparentées témoignent en faveur des vocalisateurs.
Le détail de la grammaire hébraïque et notamment de la morphologie est fondé sur la vocalisation enregistrée par les Naqdanim et la suppose fidèle.