Gabriel (Hetzel, illustré 1854)/Scène 2-3
Scène III.
C’est assez, dame Périnne, je n’ai plus besoin de vous. Voici pour la peine que vous avez prise.
Monseigneur, c’est trop de bonté. Voire Seigneurie plaira à toutes les femmes, jeunes et vieilles, riches et pauvres ; car, outre que le ciel a tout fait pour elle, elle est d’une magnificence…
C’est bien, c’est bien, dame Périnne. Bonsoir !
C’est vraiment trop ! Votre Altesse ne m’a pas permis de l’aider… je n’ai fait qu’attacher la ceinture et les bracelets. Si j’osais donner un dernier conseil à Votre Excellence, je lui dirais que son collier de dentelle monte trop haut ; elle a le cou blanc et rond comme celui d’une femme, les épaules feraient bon effet sous ce voile transparent.
Assez, vous dis-je ; il ne faut pas qu’un divertissement devienne une occupation si sérieuse. Je me trouve bien ainsi.
Je le crois bien ! Je connais plus d’une grande dame qui voudrait avoir la fine ceinture et la peau d’albâtre de Votre Altesse !
(Gabriel fait un mouvement d’impatience. Périnne fait de grandes révérences ridicules. À part, en se retirant.)
Je n’y comprends rien. Il est fait au tour ; mais quelle pudeur farouche ! Ce doit être un huguenot !Je voudrais avoir une maîtresse qui lui ressemblât. (Page 12.)