Frontenac et ses amis/Première Partie Chapitre VII

Dussault & Proulx, Imprimeurs (p. 52-62).

CHAPITRE VII


Origine des racontars malicieux mis en circulation dans l’histoire du Canada contre Madame de Frontenac. — Madame de Frontenac et la Fronde. — Mariage de Madame de Frontenac. — Frontenac enleva-t-il sa femme ?


Si la conduite de Madame de Frontenac fut à ce point irréprochable que les historiens les mieux informés comme les chroniqueurs les plus indiscrets la respectent absolument et ne l’incriminent en rien dans leurs écrits, comment expliquer l’existence de cette réputation détestable de femme étourdie, aventurière et romanesque, faite chez nous, au Canada, à la Divine Anne de la Grange ?

J’en rapporterai l’origine et la cause à deux événements, l’un politique, et l’autre domestique, qui eurent sur sa vie une influence capitale.

Disposons, tout d’abord, de l’événement politique. Il tient au rôle que Madame de Frontenac joua comme maréchale de camp de la Grande Mademoiselle.

J’ai dit qu’Anne de la Grange se fût plutôt passé de pain que d’encens. Sa conduite, dans la folle et sanglante équipée de la Fronde, en est une preuve manifeste.

Se distinguer par une action d’éclat qui la rangeât parmi les héroïnes de son époque, tel était le rêve de la duchesse de Montpensier… et celui de la comtesse de Frontenac. Le besoin de faire grand, la joie de voir du nouveau, et surtout l’orgueil d’être vues, au premier rang, bien en vedette, dans l’histoire politique du pays, tels étaient les trois éléments constitutifs de leur bonheur. Cette griserie des honneurs publics et des adulations mondaines les enivrait positivement.

La vanité de la comtesse de Frontenac se mesurait sur l’ambition de la duchesse de Montpensier qui ne voulait rien moins qu’épouser Louis XIV. C’est dire que cette passion, chez Anne de la Grange, était portée à son extrême limite. Elle avait en plus le culte de l’extraordinaire et de l’éclatant. Rien ne valait à ses yeux une belle aventure. Il lui en fallait une à tout prix, avec émotions rares ! Elle fut servie à souhait !

Que pouvait-elle, en effet, rêver de mieux que la plaisanterie armée de la Fronde ? Ce fut une marche triomphale, ininterrompue, pendant quatre mois, de Paris à Orléans et d’Orléans à Paris. Il y eut bien la culbute inévitable au bout du fossé, le 2 juillet 1652, au combat de la porte Saint-Antoine ! Mais quel bon temps tout de même avant le krach final !

Le 25 mars 1652, la duchesse de Montpensier, en appareil de campagne, suivie d’un état-major emplumé où s’apercevaient plusieurs jolies femmes — de ce nombre Madame de Frontenac — se rendit au palais de son père, Gaston d’Orléans, pour lui faire ses adieux. Elle partait pour Orléans menacée à la fois par les troupes de Mazarin et de Condé. « L’appartement, disent les chroniqueurs, était bondé de curieux, les uns applaudissant, les autres haussant les épaules de pitié en présence de ce qu’ils considéraient comme une mascarade. » » La Grande Mademoiselle, raconte le Journal de Dubuisson-Aubenay, en habit gris tout couvert d’or, monta en voiture et fut acclamée jusqu’à sa sortie de Paris. »

Le lendemain, elle rencontra l’escorte que lui envoyaient les généraux frondeurs. Elle fut reçue en chef d’armée. « Les troupes étaient en bataille, écrit-elle dans ses Mémoires, et me saluèrent. » Elle monta à cheval et prit aussitôt le commandement, à la plus grande joie des soldats.

Puis a lieu l’entrée triomphale à Orléans. Toutefois le comique, j’allais écrire le ridicule, gâte quelque peu la solennité du spectacle, qui tourne très vite au burlesque. Des bateliers portent la duchesse — généralissime en belle bergère. « Deux hommes me prirent et me mirent sur une chaise de bois. Je ne sais si je fus assise dedans ou sur le bras, tant la joie où j’étais m’avait mise hors de moi-même : tout le monde me baisait les mains, et je me pâmais de rire de me voir en si plaisant état. »[1]

« On l’emporta en triomphe. Une compagnie de soldats marchait en tête, tambour battant, et faisait faire place. Mesdames de Fiesque et de Frontenac pataugeaient par derrière, dans la boue, entourées de gens du peuple qui ne se lassaient pas de baisoter et de caresser ces officiers d’une nouvelle espèce. On en fit une chanson :

Deux jeunes et belles comtesses,
Ses deux maréchales de camp,
Suivirent sa royale altesse,
Dont on faisait un grand cancan.

Fiesque, cette bonne comtesse,
Allait baisant les bateliers ;
Et Frontenac (quelle détresse !)
Y perdit un de ses souliers.[2]

Si les bateliers de la Loire ont droit à nos plus chaudes félicitations pour la bonne fortune qu’ils eurent d’embrasser Madame de Frontenac, celle-ci ne mérite-t-elle pas aussi nos plus sincères compliments de condoléance ? Les véritables admirateurs de cette grande dame souffrent de ce spectacle vulgaire, de cette ovation de carrefour qui la met en contact avec ce que la populace avait alors de plus malpropre et de plus grossier. La fière comtesse dut autant souffrir dans sa vanité que dans sa délicatesse de se voir livrée à la merci de la racaille et contrainte de subir d’aussi répugnantes familiarités. Mais, hélas ! à qui la faute en revenait-elle ?

Passons sur cet incident malheureux et arrêtons-nous, de préférence, au succès d’orgueil qu’elle remporta quelques semaines plus tard à Augerville, alors que la marche triomphale de la Grande Mademoiselle se continuait d’Orléans à Étampes.

« Je trouvai à Augerville, écrit la duchesse de Montpensier[3], l’escorte que l’on m’avait envoyée, et comme il faisait très beau temps, je montai à cheval avec mesdames les comtesses de Fiesque et de Frontenac, lesquelles m’avaient toujours accompagnée. Et à cause de cela Monsieur leur avait écrit, après mon entrée à Orléans, des compliments sur leur bravoure d’avoir monté à l’échelle en me suivant, et au-dessus de la lettre il y avait mis : À mesdames les comtesses, maréchales de camp dans l’armée de ma fille contre le Mazarin. Depuis ce temps-là, tous les officiers de nos troupes les honoraient fort. De sorte que Chavagnac qui était le maréchal de camp qui commandait mon escorte leur dit : « Il est juste que l’on vous reçoive, étant ce que vous êtes. » En même temps il fit faire halte à un escadron d’Allemands qui marchait devant moi, et il dit au colonel, qui se nommait le comte de Kinski, de saluer la comtesse de Frontenac, qui était la maréchale de camp. Ils mirent tous l’épée à la main et la saluèrent à l’allemande ; et il fit tirer tout un escadron pour lui faire honneur, entrant aussi bien dans cette plaisanterie que s’il était Français. »

La salve d’honneur d’Augerville fait heureusement oublier la dégoûtante accolade d’Orléans. Toutefois, malgré la distinction suprême de cette ovation magnifique où la galanterie innée du militaire s’affinait des belles manières du gentilhomme français, le chevalier des dames par excellence, cette plaisanterie, c’est le mot, — très exact — des Mémoires de la duchesse de Montpensier, cette plaisanterie, dis-je, n’en revêt pas moins un caractère romanesque, caractère qui sera le trait dominant de la réputation mondaine de la comtesse de Frontenac.

Je ne prétends pas défendre Madame de Frontenac du ridicule dont elle se couvrit dans cette escapade historique. Elle en fut bien punie d’ailleurs par cette réputation, de femme aventurière et étourdie qui s’est attachée à son nom. Je dirai seulement, et à son honneur, que sa conduite romanesque lui fut dictée par un sentiment d’amitié profonde, absolument désintéressée. Elle aurait cru commettre un acte de trahison envers la duchesse de Montpensier en s’abstenant de la suivre, à l’heure du péril, dans cette hasardeuse entreprise. Bien d’autres grands seigneurs étaient mus par les motifs sordides d’un égoïsme déshonorant. Prêts à trahir le roi pour le peuple ou le peuple pour le roi, suivant que la fortune de l’un ou de l’autre vacillait, ils ne visaient, dans toutes ces guerres civiles, qu’à l’accroissement de leur influence personnelle ou de la grandeur de leur maison, témoin LaRochefoucault qui ne craignit pas, en cette terrible circonstance, de mettre la France à feu et à sang pour que sa femme eût « un tabouret » chez la Reine.

Non seulement Madame de Frontenac appuya Mademoiselle de Montpensier dans la lutte, mais elle la suivit encore dans l’exil. Elle prouva la sincérité de ses convictions par la fidélité de sa conduite. C’est la meilleure excuse qu’il se puisse donner d’une aventure, romanesque sans doute, mais chevaleresque aussi, frappée au coin de l’enthousiasme patriotique et féminin, c’est-à-dire très ardent, mais aussi très aveugle. Rendons-lui cette justice : si, dans l’ivresse d’un triomphe ridicule elle oublia qu’elle avait perdu un soulier dans la boue des rues d’Orléans, l’horreur du sang éclaboussant sa robe au combat de la porte Saint-Antoine lui rendit brusquement la raison. Cette plaisanterie à main armée qui s’était terminée tragiquement, lugubrement, par un affreux carnage, fut le remords de sa vie.

J’ai rapporté, tout à l’heure, à deux événements, l’un politique et l’autre domestique, l’origine et la cause de la réputation de femme étourdie, aventurière et romanesque de Madame de Frontenac. Nous venons d’étudier l’événement politique ; disposons maintenant de l’événement domestique, qui est celui de son mariage. La conduite qu’elle tint en cette grave circonstance semble parfaitement ignorée de plusieurs, qui en parlent tout de même, mais de la façon le plus absurde du monde. Aussi bien convient-il de l’expliquer, sinon de l’excuser, franchement et simplement, à la lumière des faits et des documents qui s’y rattachent.

En épousant Frontenac, la fille du maître de comptes passait, sans transition, de la bourgeoisie aisée à la haute noblesse. Non seulement elle y entra de plein droit, mais devint aussitôt l’intime de la famille royale, témoin sa liaison immédiate avec Mademoiselle de Montpensier, cousine germaine de Louis XIV. Puis, l’amitié même du roi la confirma en grâce et en faveur auprès de toute la Cour. Les grands seigneurs raffolèrent alors de sa beauté merveilleuse, et les grandes dames, de son merveilleux esprit.

Je viens d’écrire que Madame de Frontenac avait conquis toute la Cour ; ceci n’est vrai qu’en apparence : en réalité, la Divine n’en possédait que l’élite, ce qui, certes, suffisait amplement à son ambitieux orgueil. Elle n’en était pas moins dans la position difficile de ces conquérants téméraires, installés par surprise dans la capitale ennemie, assez forts pour s’y maintenir, mais trop faibles pour en sortir et poursuivre leur marche triomphante. Elle ne subjugua jamais ce que j’appellerais volontiers la moyenne et la petite noblesse du royaume. Silencieuses devant le roi, baronnes, vicomtesses et marquises ne se gênaient pas dans l’intimité, et caquetaient d’abondance aux dépens de l’intruse et de la parvenue.

Je laisse à deviner tout ce que l’on disait, in petto, au sujet du mariage romanesque d’Anne de la Grange et de Louis de Buade, comte de Frontenac. Ce qui n’était, au fond, qu’un coup de tête est complaisamment représenté comme un coup de vice. Cet honnête mariage n’est qu’un rapt vulgaire, un enlèvement scandaleux. Anne de la Grange — elle avait seize ans à peine — n’est plus l’idéale Juliette de Shakespeare, mais une fille passionnée, sensuelle, à la recherche de Don Juan, et désertant, pour le rejoindre, le toit paternel. On refuse à Frontenac les sentiments de Roméo, mais on lui prête volontiers les manières et les procédés d’un lovelace quelconque. Bref, on a fait si bien que la bonne foi des plus honnêtes historiens s’est laissée surprendre.

La belle Anne de la Grange-Trianon, ne fut pas aussi enlevée que le prétend l’opinion publique. Frontenac ne se conduisit pas en Romulus ; tout au contraire ce fut la Sabine qui s’en alla trouver le Romain… à l’église.

Voici donc comment les choses se passèrent, si je comprends bien mon auteur, lequel n’est autre, présentement, que messire Tallemant des Réaux en personne, chroniqueur peu suspect de bienséance sociale ou de charité chrétienne, et encore moins sympathique à ma cliente.

« La Grange, sieur de Neuville, était fort riche et n’avait pour tout enfant qu’une fille ; il la donna à élever à Madame Bouthillier sa parente. Frontenac la rechercha. Madame Bouthillier dit au père, et lui soutint jusqu’à la fin, qu’il pouvait mieux marier sa fille et que Frontenac, quoi qu’il dît, n’avait que vingt mille livres de rente. Cet homme (La Grange) qui n’avait pas grand’cervelle, laissa engager les choses et sottement portait des baisers à sa fille de la part de son futur gendre. Madame Bouthillier lui disait : « Si vous promettez votre fille, n’allez pas vous dédire après. »

« Il n’y avait plus qu’à aller au moustier, lorsque La Grange s’avisa de dire qu’il ne voulait plus Frontenac pour son gendre. Sa fille lui dit : « Mon père, vous m’avez commandé de l’aimer, j’y suis engagée, je n’en aurai point d’autre. » Voilà bien de l’embarras.

« Madame Bouthillier conseille au père de dire à sa fille qu’elle choisît : ou de retourner avec lui ou d’aller en religion. La fille aima mieux entrer en religion ; mais avant elle s’en alla marier secrètement, étant chez son père, pour entrer, à quelques jours de là, en religion. Après, ceux du parti de la fille dirent qu’elle était mariée.

« Voilà le père en fureur qui dit : « Je n’ai que cinquante ans, je me remarierai, j’aurai douze enfants ; elle n’aura que le bien de sa mère, 84,000 écus ; je lui ôterai les 200,000 écus qu’elle pouvait espérer de moi. »

« On se rapporta de tout cela au premier président Molé (Mathieu Molé). Sa fille lui écrit (d’abord) qu’elle n’est point mariée. Depuis (ensuite) elle écrivit une lettre qui disait : « J’ai été forcée à parler contre ma conscience, je suis mariée. » Le premier président, averti qu’elle était bien réellement mariée, et que tout ce qu’elle dirait au contraire serait faux, le dit au père. La Grange va à la fille ; elle nie d’avoir dit cela. Il lui fit écrire ce qu’il voulut et le porta au premier président, et le premier président le paya de cette première lettre qui disait que Frontenac était bien en vérité son mari. De colère, le père La Grange se remaria à Madame d’Ablège. »[4]

Toute l’affaire, d’après Des Réaux, se réduirait aux faits suivants :

Dès que La Grange, prenant une dernière fois conseil de sa parente, Madame Bouthillier[5], eut déclaré à sa fille qu’elle eût à choisir : de retourner chez lui ou d’entrer en religion, la belle révoltée, quittant aussitôt la demeure de Madame Bouthillier, revint chez son père, et lui déclara qu’elle optait pour le couvent. Mais avant d’en prendre le chemin, « elle s’en alla marier secrètement, étant chez son père, pour entrer, à quelques jours de là, en religion. »

Voilà donc une fillette de seize ans qui trouve le moyen de se faire enlever sans déserter le toit paternel. Convenez que le procédé n’est pas banal et que la jeune De la Grange, pour romanesque qu’elle fût, n’était point sotte, mais déjà fort rouée. Cette combinaison fait pâlir l’intrigue du Petit Duc, et il est probable que Lecocq l’aurait utilisée dans son opéra bouffe s’il eût connu à temps l’aventure amoureuse du beau Frontenac.

Ce mariage ne fut pas même clandestin, au sens strict de ce mot.[6] On le célébra régulièrement, le mercredi 28 octobre 1648, à l’église Saint-Pierre-aux-Bœufs, une petite chapelle remarquable, disent les archéologues, par son privilège de recevoir les amants qui s’unissaient malgré leurs parents. La famille de Frontenac, au grand complet, y assistait.

Et ce fut là — « en vertu de la dispense obtenue de Monsieur l’Official de Paris, par laquelle il était permis au Sieur de Buade et demoiselle de La Grange de célébrer leur mariage suivant et conformément à la permission qu’ils ont obtenue du Sieur Coquerel, vicaire de St-Paul,[7] par devant le premier curé ou vicaire sur ce requis, en gardant les solennités en ce cas requises et accoutumées » — que messire Louis de Buade, chevalier, comte de Frontenac, « conseiller du Roi en ses conseils, maréchal des camps et armées de Sa Majesté et maître de camp du régiment de Normandie, « épousa » damoiselle Anne de la Grange, fille de messire Charles de la Grange, conseiller du Roi, et maître des comptes. »

Étaient présents et signèrent au registre : Messire Henri de Buade-Frontenac, père ; Messire François d’Épinay, marquis de St-Luc, beau-frère ; Messire Claude de Bourdeille, comte de Montrésor, beau-frère ; Messire Hippolyte de Béthune, comte de Celles ; Dame Anne de Buade, femme du marquis de St-Luc ; Dame Geneviève de Buade, femme du comte de Montrésor, maître des requêtes, etc., etc.[8]

Comme on le voit la famille de Frontenac fit le meilleur accueil à la belle Anne de la Grange. Il n’en fut pas de même de la part du sieur de Neuville. Sitôt qu’on lui eut appris la consommation du sacrifice, il entra dans un accès de colère blanche qui dura tout un jour. Vingt-quatre heures ! c’était énorme, une éternité quoi ! pour ce caractère inconstant, versatile à l’extrême. Son désespoir, si profond qu’il fût, ne devait point dépasser un semestre. Ce qu’il ne pardonnait pas à sa fille, c’était de l’avoir fait, non pas Médecin malgré lui, comme Sganarelle, mais Beau-père malgré lui ! À force de creuser sa rancune, il finit par découvrir un moyen de se venger et de se consoler en même temps de cette Anne entêtée dont l’obstination irréductible avait empoisonné son existence. Il lui donna une belle-mère en retour du gendre qu’elle lui imposait. Six mois après le mariage de sa fille, M. de la Grange convolait, pour la quatrième fois seulement ![9] avec une adorable veuve, Madame d’Ablège, fort heureuse elle-même d’essuyer ses larmes et les siennes. Molière n’eût pas trouvé meilleure fin de comédie.




  1. Cf : Carette, Mémoires de Mademoiselle de Montpensier, page 80 — Paris 1896.
  2. Cf : Arvède Barine, La jeunesse de la Grande Mademoiselle, page 311.
  3. Cf : Carette, Mémoires de Mademoiselle de Montpensier, pages 84 et 85.
  4. Cf : Historiettes, de Tallemant des Réaux, tome IX, pages 214 et suivantes, édition de 1840. — Montmerqué, éditeur.
  5. Cette Madame Bouthillier ou Le Bouthillier, parente de M. de la Grange, devait être Marie de Bragelonne, femme de Claude Le Bouthillier, en son vivant surintendant des finances et ministre d’État.
    Ce qui me confirme dans cette opinion c’est qu’elle fut la marraine de l’enfant de Frontenac, le petit François-Louis, « né le 7 mai 1651 et baptisé le 13 mai 1655, à St-Sulpice, à l’âge de cinq ans et six jours. » — Le parrain fut messire François d’Épinay, marquis de St-Luc, beau-frère de Frontenac.
    Cf : Jal, Dictionnaire de Biographie et d’Histoire, page 622.
  6. Sensu proprio et stricto. Le mariage clandestin est celui qui est célébré contre les prescriptions du Concile de Trente, qui se lisent au chapitre Tametsi, session 24, De reformatione.
  7. Mademoiselle de la Grange et Messire de Frontenac étaient tous deux paroissiens de St-Paul.
  8. Cf : Jal, Dictionnaire critique de Biographie et d’Histoire. Paris — 1867 — pages 621, 622, 623, au nom Frontenac.

    Cet autographe est un fac-similé de la signature de Madame de Frontenac telle qu’elle appert au registre. Il a été dessiné par M. Gustave Rinfret, officier du service civil.

  9. Il ne détient pas le record ! Sous Louis XIII le Parlement défendit à la vieille Madame de Pibrac de se remarier une septième fois !! à cause du ridicule de la chose.

    Cf : Arvède Barine, La jeunesse de la Grande Mademoiselle, pages 144 et 145.

    « Anne de la Grange, femme de Frontenac, était fille de Charles de la Grange, seigneur de Trianon, maître des comptes à Paris, et de Françoise Chouagne, sa troisième femme. »
    Cf : Histoire générale et chronologique de la Maison Royale de France, du Père Anselme, 3ième édition, Paris, 1733, tome 9, page 151.