Frontenac et ses amis/Généalogie des Buades

Dussault & Proulx, Imprimeurs (p. 138-140).

Généalogie des Buades.


Les Buades, au rapport de Michel de Marolles, abbé de Villeloin, célèbre collectionneur d’estampes[1], sortaient d’une maison illustre en Guïenne. Lorsque le roi de Navarre, père du Béarnais, devint gouverneur de cette province, les Buades s’attachèrent à son service. Le célèbre protestant, Agrippa d’Aubigné, mentionne souvent dans ses Mémoires un Frontenac, écuyer aide-de-camp), comme lui, auprès des Béarnais dans les années qui suivirent 1573. Ce Frontenac était Antoine de Buade.

Antoine de Buade, seigneur de Frontenac, baron de Palluau, était conseiller d’État, capitaine des châteaux de St-Germain-en-Laye, et premier maître d’hôtel du Roi.

Il était fils de Geoffroy de Buade, seigneur de Frontenac en Agenois, et d’Anne Carbonnier ou de Carbonnière. Il épousa Anne de Roque-Secondat, de laquelle il eut, entre autres enfants : Roger de Buade, abbé d’Obazine ; Henri de Buade, comte de Palluau et de Frontenac qui, d’Anne Phélippeaux, fille de Raymond Phélippeaux, seigneur d’Herbaud, trésorier de l’Épargne, puis secrétaire d’État et de Claude Gobelin, laissa Louis de Buade comte de Frontenac qui suit ; Anne de Buade, femme de François d’Espinay, marquis de Saint-Luc, chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit, lieutenant-général au gouvernement de Guïenne, et Henrye[2] de Buade, femme de Henri-Louis Habert, seigneur de Montmort, doyen des maîtres des requêtes de l’hôtel du Roi, l’un des Quarante de l’Académie française, morte le 26 octobre 1676.

« Louis de Buade, comte de Frontenac et de Palluau, fut nommé gouverneur de la Nouvelle-France, ou de Canada, en 1672, et une seconde fois en 1689 et mourut à Québec le 28 novembre 1698, en sa 78ième année. Il avait épousé Anne de la Grange-Trianon, fille de Charles de la Grange, seigneur de Trianon, maître des comptes à Paris, et de Françoise Chouagne, sa troisième femme, morte (Madame de Frontenac) à Paris le 30 janvier 1707[3]. Il en eut François de Buade de Frontenac, tué à l’Estrunvic[4] en Allemagne, servant le Roi dans ses armées. »[5]


  1. Cf : Michel de Marolles : Mémoires, tome II, édition d’Amsterdam, 1755.
  2. Henrye, vieille orthographe féminine du mot Henri ; nous écrivons aujourd’hui : Henriette.
  3. « Le 30 janvier 1707, dame Anne de la Grange, veuve de Messire Louis de Buade, chevalier, comte de Frontenac gouverneur et lieutenant-général en Canada et dans toutes les îles de l’Amérique Septentrionale, est décédée en sa maison de l’Arsenal ; de laquelle le corps a été inhumé dans la dite église de St-Paul, le dernier du courant, âgée de soixante-quinze ans environ, » etc. — Extrait des registres de la paroisse St-Paul de Paris.
    Cf : Jal, Dictionnaire de Biographie et d’Histoire, pp. 622 et 623.
  4. L’Estrunvic, Strumense vicus, c’est-à-dire le village d’Estrunc, en Flandre, qu’il ne faut pas confondre avec l’abbaye d’Estrunc, Strumense monasterium, bâtie dans le voisinage.
    « Estrun : abbaye de Bénédictines non cloîtrées, à une lieue ouest d’Arras qui vaut 22,000 livres à l’abbaye. Il y a un ancien camp (militaire) tout proche et un autre près d’Estrunc, (le village) à deux lieues nord-est de Cambrai. »
    Cf : Dictionnaire géographique portatif traduit de l’anglais sur la 13ième édition de Laurent Eschard, avec des additions et corrections considérables par M. Vosgien, chanoine de Vaucouleurs. À Paris, chez les Libraires associés, 1790.
    Au temps de la guerre de Hollande (1672) le village d’Estrunc se trouve marqué, sur les cartes, à mi-distance entre Denain et Cambrai.
  5. Cf : Histoire Générale et Chronologique de la Maison Royale de France, etc, par le Père Anselme.
    Tome IX, page 151, 3ième édition, Paris, 1733.
    Cet ouvrage rarissime se trouve à la bibliothèque de l’université Laval, à Québec.