Imprimerie officielle (p. 82-83).

LA REDOUTE ET LA ROUTE N°2


Elle a été pendant longtemps appelée « route des Anglais », ceux-ci l’ayant ouverte pendant une de leurs occupations.

En partant de la ville, l’on passe devant le Préventorium colonial, le syndicat des marins, le camp d’artillerie créé à la fin du siècle dernier, c’est la « Caserne Gerbault », du nom du directeur d’artillerie qui a perdu la vie, le 8 mai 1902, à Saint-Pierre où il avait accompagné le Gouverneur Moullet.

Cette voie est communément appelée « Route de la Redoute ».

C’est dans la redoute ou lunette Bouillé que, à la tête de quelques braves, Magloire Pélage, ancien esclave qui devint colonel, a repoussé énergiquement les anglais en 1794.

« Plusieurs fois cependant ils avaient essayé d’emporter la redoute Bouillé, mais ils avaient été rudement repoussés par les quelques braves qui la défendaient. Cette redoute était commandée par Pélage, homme de couleur, alors d’une condition bien humble, mais que le courage qui le distinguait déjà et son caractère généreux devaient, plus tard, élever à un rang honorable et glorieux[1]. »

L’on peut lire l’inscription placée sur le mur de la lunette près de la tombe du comte Antoine de Gramont, Pair de France, mort le 27 juillet 1825 à la Martinique où il commandait le 49me régiment de ligne.

Restaurée en 1856, la lunette était tout récemment encore louée au Syndicat d’initiative qui y avait installé un petit musée de souvenirs historiques et militaires et les casemates portent encore les noms qu’il leur a donnés de Salles Rochambeau, Bouillé, Magloire Pélage et Gramont.

La redoute a donné son nom au quartier qui s’est formé à partir du 3e kilomètre et qui est devenu une importante agglomération où l’on a de belles villas, église, asile de vieillards, école, dispensaire, cimetière, etc…

  1. Histoire de la Martinique, par Sidney Daney, tome 5, page 395,