Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Les Voyageurs et la Hache (bilingue)

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LES VOYAGEURS ET LA HACHE


Deux hommes voyageaient de compagnie. L’un d’eux ayant trouvé une hache, l’autre dit : « Nous avons trouvé une hache. — Ne dis pas, reprit le premier : nous avons trouvé, mais : tu as trouvé. » Quelques moments après, ils furent rejoints par ceux qui avaient perdu la hache, et celui qui l’avait, se voyant poursuivi, dit à son compagnon de route : « Nous sommes perdus. — Ne dis pas : nous sommes perdus, reprit celui-ci, mais : je suis perdu ; car, lorsque tu as trouvé la hache, tu ne m’as pas mis de moitié dans ta trouvaille. »

Cette fable montre que, si l’on n’a point de part aux heureux succès d’un ami, on ne lui est pas non plus fidèle dans le malheur.

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Ὁδοιπόροι καὶ πέλεκυς.

Δύο ἐν ταὐτῷ ὡδοιπόρουν. Ἑτέρου δὲ πέλεκυν εὑρόντος, ὁ ἕτερος ἔλεγεν· « Εὑρήκαμεν. » Ὁ δὲ ἕτερος παρῄνει μὴ λέγειν « Εὑρήκαμεν, » ἀλλ᾿ « Εὕρηκας. » Μετὰ μικρὸν δὲ ἐπελθόντων αὐτοῖς τῶν ἀποβεβληκότων τὸν πέλεκυν, ὁ ἔχων αὐτὸν διωκόμενος ἔλεγε πρὸς τὸν συνοδοιπόρον· « Ἀπολώλαμεν. » Ἐκεῖνος δὲ ἔφη· « ‹Μὴ ἀπολώλαμεν εἴπῃς›, ἀλλ᾿ ἀπόλωλα· οὐδὲ γὰρ, ὅτε τὸν πέλεκυν εὗρες, ἐμοὶ αὐτὸν ἀνεκοινώσω. »

Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι οἱ μὴ μεταλαβόντες τῶν εὐτυχημάτων οὐδὲ ἐν ταῖς συμφοραῖς βέβαιοί εἰσι φίλοι.