Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Roseau et l’Olivier (bilingue)

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LE ROSEAU ET L’OLIVIER


Le roseau et l’olivier disputaient de leur endurance, de leur force, de leur fermeté. L’olivier reprochait au roseau son impuissance et sa facilité à céder à tous les vents. Le roseau garda le silence et ne répondit mot. Or le vent ne tarda pas à souffler avec violence. Le roseau, secoué et courbé par les vents, s’en tira facilement ; mais l’olivier, résistant aux vents, fut cassé par leur violence.

Cette fable montre que ceux qui cèdent aux circonstances et à la force ont l’avantage sur ceux qui rivalisent avec de plus puissants.

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Κάλαμος καὶ ἐλαία.


Διὰ καρτερίαν καὶ ἰσχὺν καὶ ἡσυχίαν κάλαμος καὶ ἐλαία ἤριζον. Τοῦ δὲ καλάμου ὀνειδιζομένου ὑπὸ τῆς ἐλαίας ὡς ἀδυνάτου καὶ ῥᾳδίως ὑποκλινομένου πᾶσι τοῖς ἀνέμοις, ὁ κάλαμος σιωπῶν οὐκ ἐφθέγξατο. Καὶ μικρὸν ὑπομείνας, ἐπειδὴ ἄνεμος ἔπνευσεν ἰσχυρός, ὁ μὲν κάλαμος ὑποσεισθεὶς καὶ ὑποκλινθεὶς τοῖς ἀνέμοις ῥᾳδίως διεσώθη· ἡ δ᾿ ἐλαία, ἐπειδὴ ἀντέτεινε τοῖς ἀνέμοις, κατεκλάσθη τῇ βίᾳ.

Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι οἱ τῷ καιρῷ καὶ τοῖς κρείττοσιν αὐτῶν μὴ ἀνθιστάμενοι κρείττους εἰσὶ τῶν πρὸς μείζονας φιλονεικούντων.