Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Laboureur et l’Aigle

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Laboureur et l’Aigle.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 37r-38r).
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LE LABOUREUR ET L’AIGLE


Un laboureur, ayant trouvé un aigle pris au filet, fut si frappé de sa beauté qu’il le délivra et lui donna la liberté. L’aigle ne se montra pas ingrat envers son bienfaiteur ; mais le voyant assis au pied d’un mur qui menaçait ruine, il vola vers lui et enleva dans ses griffes le bandeau qui lui ceignait la tête. L’homme se leva et se mit à sa poursuite. L’aigle laissa tomber le bandeau. Le laboureur le ramassa, et revenant sur ses pas, il trouva le mur écroulé à l’endroit où il s’était assis, et fut bien étonné d’être ainsi payé de retour.

Il faut rendre les services qu’on a reçus [ ; car le bien que vous ferez vous sera rendu].