Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Laboureur et les Chiens

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Laboureur et les Chiens.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 38r).
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LE LABOUREUR ET LES CHIENS


Un laboureur se trouva confiné par le mauvais temps dans sa métairie. Ne pouvant sortir pour se procurer de la nourriture, il mangea d’abord ses moutons ; puis, comme le mauvais temps persistait, il mangea aussi ses chèvres ; enfin, comme il n’y avait pas de relâche, il en vint à ses bœufs de labour. Alors les chiens, voyant ce qui se passait, se dirent entre eux : « Il faut nous en aller d’ici, car si le maître a osé toucher aux bœufs qui travaillent avec lui, comment nous épargnera-t-il ? »

Cette fable montre qu’il faut se garder particulièrement de ceux qui ne craignent pas de faire du mal même à leurs proches.