Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Magicienne

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 43r).
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LA MAGICIENNE


Une magicienne faisait profession de fournir des charmes et des moyens d’apaiser la colère des dieux. Elle ne manquait jamais de pratique et gagnait ainsi largement sa vie. Mais on l’accusa à ce propos d’innover en matière de religion, on la traduisit en justice, et ses accusateurs la firent condamner à mort. En la voyant emmener du tribunal, un quidam lui dit : « Hé ! la femme, toi qui te faisais fort de détourner la colère des dieux, comment n’as-tu même pas pu persuader des hommes ? »

Cette fable s’appliquerait bien à une gipsy qui promet des merveilles et se montre incapable des choses ordinaires.