Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Grive (bilingue)

Pour les autres éditions de ce texte, voir La Grive.

157


LA GRIVE


Une grive picorait dans un bosquet de myrtes, et, charmée par la douceur de leurs baies, elle ne pouvait le quitter. Un oiseleur, ayant remarqué qu’elle se plaisait en ce lieu, la prit à la glu. Alors, se voyant près d’être tuée, elle dit : « Malheureuse que je suis ! pour le plaisir de manger, je me prive de la vie. »

La fable s’adresse au débauché qui se perd par le plaisir.

157


Κίχλα.


Ἔν τινι μυρσινῶνι κίχλα ἐνέμετο· διὰ δὲ τὴν γλυκύτητα τοῦ καρποῦ οὐκ ἀφίστατο. Ἰξευτὴς δὲ παρατηρησάμενος ἐμφιλοχωροῦσαν ἰξεύσας συνέλαβε. Καὶ δὴ μέλλουσα ἀναιρεῖσθαι ἔφη· « Δειλαία εἰμί, ἥτις διὰ τροφῆς γλυκύτητα σωτηρίας στερίσκομαι. »

Ὁ λόγος πρὸς ἄνδρα ἄσωτον δι᾿ ἡδυπάθειαν ἀπολωλότα εὔκαιρός ἐστιν.