Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Héraclès et Plutus

Pour les autres éditions de ce texte, voir Héraclès et Plutus.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 58r-59r).
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HÉRACLÈS ET PLUTUS


Héraclès, admis au rang des dieux et reçu à la table de Zeus, saluait avec beaucoup de bonne grâce chacun des dieux. Mais Plutus étant arrivé le dernier, Héraclès baissa les yeux sur le pavé et se détourna de lui. Zeus étonné de son attitude lui demanda pourquoi, après avoir salué complaisamment tous les dieux, il détournait les yeux du seul Plutus. Il répondit : « Si je détourne les yeux de lui, c’est qu’au temps où j’étais parmi les hommes, je le voyais presque toujours acoquiné aux méchants. »

Cette fable pourrait se conter à propos d’un homme enrichi par la fortune, mais méchant de caractère.