Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Chèvre et le Chevrier

Pour les autres éditions de ce texte, voir La Chèvre et le Chevrier.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 10r).
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LA CHÈVRE ET LE CHEVRIER


Un chevrier rappelait ses chèvres à l’étable. L’une d’elles s’étant attardée à quelque friande pâture, le chevrier lui lança une pierre, et visa si juste qu’il lui cassa une corne. Alors il se mit à supplier la chèvre de ne pas le dire au maître. La chèvre répondit : « Quand bien même je garderais le silence, comment pourrais-je le cacher ? Il est visible à tous les yeux que ma corne est cassée. »

Quand la faute est évidente, il est impossible de la dissimuler.